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Vous ressemble; il a le cœur tendre:

Dès qu'on nomme Rosine, on le voit tout en feu ; Et ce qui va plus vous surprendre,

C'est que de son argent il fait un bon emploi.

Comment?

CANDOR.

RUSTAUT.

Il m'a donné quatre louis pour moi,

Et cette bourse pour Rosine.

Ah!

CANDOR.

RUSTAUT.

Vous voyez que c'est montrer

Son intention clandestine.

CANDOR, d'un air imposant.

Il ne t'appartient pas d'oser la pénétrer.

(A part. )

Mon neveu l'aimerait ?... Oui; la saison dernière,

J'ai remarqué...

Nous saurons...

RUSTAUT.

Vous voyez clairement...

CANDOR, à part.

(Haut.)

Obéis très-ponctuellement ;

Mais le malheur rend l'ame fière.

Rosine est dans ce cas. Garde-toi de ternir
Le bien qu'on t'a chargé de faire.

Il faut exécuter ces ordres de manière

Qu'elle ne sache pas d'où cela peut venir.

RUSTAUT.

J'entends.

CANDOR.

T'a-t-on parlé de Gennevote?

RUSTAUT.

Oui, oui; la cousine Gérard,

La commère Nicole, et puis Jeanne Marote
Avec la femme à Mathurin Trinquart;
Je les vois là-bas qui moissonnent.

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Je vais répondre à votre attente,

Car je me sens pressé d'une faim dévorante.

SCÈNE VIII.

CAN DOR, TROIS COMMÈRES.

CANDOR.

BONNES femmes, venez à moi,

J'ai des questions à vous faire.

LA TRINQUART.

Ah! tant mieux, Monseigneur; j'n'aimons pas à nous taire.

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NICOLE.

Quand je parlons j'savons toujours pourquoi.

MAROTE.

Le pourquoi n'est pas nécessaire.

LA TRINQUART.

Mais apparemment, ma commère,

Je parlons pour notre plaisir.

CANDOR.

Sur un fait il faut m'éclaircir.

LA TRINQUART.

Bon Dieu! oui, Monseigneur, j'ons l'age.
J'ons vu trent'-neuf moissons; j'avons eu tout le tems
D'examiner tout le village.

Je savons les tenans et les aboutissans,

NICOLE.

Oui, je vous dirons bien qu'la fille à Mathurine
S'laisse engeôler par le fils à Piar'-Jean.

MAROTE.

Bon chien chasse de race: et n'savais-vous pas bian
Que, de peur d'en manquer, la petite Claudine

A trois amoureux.

LA TRINQUART.
Oui!

NICOLE.

Comment donc ! ma cousine,

Vous l'iguoriais? Mais d'où venais-vous donc ?

MAROTE.

Et la femme à Jacques Cardon

Trouve notre meunier homme de bonne mine.

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LA TRINQUART

Et la meunière en donne à moudre à son mari;

J'allons vous raconter ses tours.

MAROTE.

J'en ons ben ri.

NICOLE.

Pour tromper, celle-là rafine.

CANDOR.

Mais à la fin on se taira;

Et peut-être qu'on m'apprendra...

MAROTE.

Quoi, Monseigneur !

CANDOR

Ce qu'est Gennevote et Rosine.

LA TRINQUART.

Oui, oui ; j'allons vous dire ça.

MAROTE.

Gennevote est brave femme.

NICOLE.

Point de malice dans l'ame.

LA TRINQUART.

Mais on sait ce qu'on en contait,

CANDOR.

Voyons.

MAROTE.

Monseigneur, elle était

Au tems jadis une dame.

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NICOLE.

Oui, vraiment, une madame.

LA TRINQUART.

Bonne femme,

NICOLE.

Brave femme.

LA TRINQUANT.

Quand j'allions à l'école ensemble...

CANDOR.

Parlez, parlez, dame Marote.

MAROTE.

Eh bien! la pauvre Gennevote

'Allons au fait.

Mangea son pain blanc le premier;
'Alle portait un grand panier,

Rubans, robe de soie et mantelet.

NICOLE ET LA TRINQUART.

MAROTE.

Qu'importe ?

Mais aujourd'hui, pour son malheur, C'est un habit de laine qu'elle porte.

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