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Vous êtes révéré de toute la contrée,

Dès que nous vous voyons notre bonheur paraît.
Tous vos discours ne tendent qu'à nous plaire,

Nos cœurs n'en perdent jamais rien;
Vous ne parlez que pour dire du bien,

Vous n'agissez que pour en faire.

Quand vous êtes heureux, nous sommes tous contens. Vos yeux nous servent de présage;

Nous consultons votre visage,

Comme on regarde au ciel pour prévoir le beau tems.

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La fille à Gennevote.

ROSINE.

Je suis...

CANDOR.

Et qu'est-elle elle-même ?

Je veux la servir; je le puis.

ROSINE, vivement.

Ce serait un service extrême

Que vous me rendriez.

CANDOR..

Mais que fait-elle enfin ?

ROSINE.

Ce que je fais... elle vous aime.

CANDOR..

Pourquoi donc me fuit-elle, et quel est son dessein?
Depuis un an je suis seigneur de ce village:
Elle n'est point venue avec les habitans,

Quand ils m'ont rendu leur hommage.
Je ne la vois jamais qui la rend si sauvage?

ROSINE.

Elle respecte votre tems.

De vous à nous la distance est si grande !...
On a peur de vous détourner.

S'il fallait obtenir de vous quelque demande,
On craindrait moins de vous importuner.

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Voilà ma mère; elle marche avec peine :

Permettez, pour que je l'amène,

Que j'aille lui donner le bras.

CANDOR.

Non, non ; je vais moi-même au-devant de ses pas.

SCÈNE IX.

GENNEVOTE, CANDOR, ROSINE.

CANDOR.

MA pauvre Gennevote, allons, ma bonne mère,
Vous paraissez bien lasse; il faudrait vous asseoir..

ROSINE.

Elle se tue aussi du matin jusqu'au soir :

Que ne me laisse-t-elle faire ?

C'est vous,

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notre bon maître; ah! mon cœur est content! Permettez donc que je vous remercie

De toutes vos bontés pour cette chère enfant.

CANDOR.

Je veux, pour travailler au bonheur de sa vie,
Vous parler en particulier.

GENNEVOTE.

Tiens, Rosine, prends ce panier.

ROSINE, à sa mère.

J'y vais mettre ce fil, et le porter moi-même.

CANDOR.

Allons, placez-vous là, ma bonne, je vous aime. (Candor fait asseoir Gennevote, et se met à côté d'elle.)

SCÈNE X.

CANDOR, GENNEVOTE, DOLIVAL.

DOLIVAL, au fond du théâtre, à un de ses gens.
FORT bien, Rosine a pris ce chemin détourné ;
Cours, fais exécuter l'ordre que j'ai donné.

Mais la prudence est ici nécessaire;

Ne précipitez rien et guettez le moment....

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SCÈNE XI.

(Il se retire.)

CANDOR, GENNEVOTE.

CANDOR, à Gennevote.

PARLEZ-MOI sans déguisement,

Je sais tout.

GENNEVOTE.

Quoi?

CANDOR.

Soyez sincère.

Melincour...

GENNEVOTE.

Était mon époux...

Rosine était sa fille.... Elle a perdu sa mère.

CANDOR.

Elle l'a retrouvée en vous.

GENNEVOTE.

J'ai rempli ce devoir bien doux, mais nécessaire;
Ses parens durs et fiers ont voulu l'abaisser.
Ils ont eu honte d'une fille

De qui la pauvreté semblait les offenser;
Elle a cessé d'être de leur famille.

CANDOR.

Comment! loin de s'intéresser...

GENNEVOTE.

'Ah! quelle différence! un cœur tendre et sensible... Un cœur comme le vôtre....

CANDOR.

O ciel! est-il possible?,

Le riche pour parent méconnaît l'indigent,
Et quand son fol orgueil achète à prix d'argent
Des titres faux et des parens postiches,
Ceux qu'il a délaissés en murmurent tout bas.

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