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Mon cher oncle, il y va du malheur de ma vie...

Opéras-com. en vers. 2.

17

Laissez-moi prévenir...

CANDOR.

Mais il perd la raison.

SCÈNE XIV.

CANDOR, GENNEVOTE, DOLIVAL.

GENNEVOTE.

Au secours; ah! Monsieur, Rosine m'est ravie.

Rosine! ô ciel!

CANDOR.

DOLIVAL.

Ne vous alarmez pas.

GENNEVOTE.

Ce sont ses cris qui m'en ont avertie.
J'ai vers elle aussitôt précipité mes pas;
Dans l'instant, à mes yeux, on l'a fait disparaître.

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SCÈNE XV.

LE VIEILLARD, RUSTA UT, GENNEVOTE, CANDOR, DOLIVAL.

RUSTAUT.

MONSEIGNEUR, Monseigneur, n'en soyez point en peine; Nous l'avons délivrée, et l'on vous la ramène.

LE VIEILLARD, à Gennevote.

Bonne femme, séchez vos pleurs.

GENNEVOTE.

Vous me rendez ma fille, ah! je vous dois la vie !

LE VIEILLARD.

Nous avons pris bien à propos
Tout au travers de la prairie.

J'ai saisi le premier la bride des chevaux.
Ils ont pensé me tuer, mais n'importe;
Du moins mon dernier jour était pour vous servir :
Tous nos gens m'ont prêté main-forte,
Et voilà cette enfant qu'on voulait vous ravir.

SCÈNE XVI.

LE VIEILLARD, RUSTAUT, GENNEVOTE, CANDOR, DOLIVAL, ROSINE, ramenée par

les moissonneurs.

GENNEV OTE.

QUE ne vous dois-je point, ô vieillard respectable!

ROSINE, à Gennevote.

Rosine, grâce à lui, se revoit dans vos bras.

CANDOR.

Je désire et je crains de trouver le coupable.

RUSTAUT.

Vous n'iriez pas bien loin; je ne me trompe pas.

LE VIEILLARD.

Mon bon Seigneur, c'est, ne vous en déplaise,
Quelque ami de votre neveu;

Car il avait prêté sa chaise.

CANDOR.

Monsieur, vous auriez pu ?...

DOLIVAL.

Rosine m'a tourné la tête.

Je vous en fais l'aveu,

L'absence ni Paris n'ont point éteint mon feu;
J'ai pour elle avancé mon retour en ce lieu;
Ses refus m'ont piqué; plus elle était honnête,
Et plus à la séduire, enfin, j'ai persisté.
Je tirais mon espoir de son obscurité,
Et j'ai cru qu'une paysanne,

Passant dans l'abondance et dans l'oisiveté,
Pourrait peut-être un jour oublier sa cabane,
Et me remercier de ma témérité.

CANDOR.

Quoi! malheureux! vous avez l'insolence
De choisir ma maison pour oser, sans pudeur,
Enfreindre le respect qu'on doit à l'innocence,
Et rous montrer l'effervescence

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D'une tête perdue et d'un homme sans cœur ?
Pour mon parent je vous renie...

J'abjure l'amitié qui m'avait trop surpris.

Ces nœuds dont vous n'avez jamais connu le prix,
Votre cœur dégradé les rompt et me délie ;
Et le mien qui toujours détesta l'infamie,
Ne voit qu'un étranger dans une ame avilie,
Qui me force à changer ma tendresse en mépris.

DOLIVAL.

Votre indignation, mon oncle, est légitime !...
Je l'ai trop offensée... et je perds votre estime....
En lui donnant la main, je puis tout réparer.

CANDOR.

Sans son aveu, je ne peux l'espérer.

DOLIVAL, à Rosine.

Ce que j'ai fait ne vient que d'un amour extrême. Est-ce à Rosine à m'en punir?

ROSINE, en se jetant dans les bras de sa mère. Maman, souffririez-vous?... Ah! j'aime mieux mourir.

GENNEVOTE, à Dolival.

Quiconque offense ce qu'il aime,

Est indigne de l'obtenir.

ROSINE, avec un transport de joie.

Ah!

CANDOR.

Ce noble refus peint votre caractère.

(A Rosine après un temps.)

Je connais bien quelqu'un qui sent la même ardeur;

Et son amour respectueux, sincère,

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