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ALCINDOR.

Je le connais, et j'ai sa confiance;

Il aime Arsène avec....

ARTUR, l'interrompant.

Extravagance;

Car ce n'est pas marquer un esprit sain
Que de servir une belle orgueilleuse,
Qui, sans sujet, sourit avec dédain,
Et dont l'humeur fière et capricieuse....

Qu'oses-tu dire?

ALCINDOR.

ARTUR.

Eh! mais, la vérité.

Je conviendrai qu'Arsène est la plus belle.

ALCINDOR, avec chaleur.
'Ah! quand on est aussi parfaite qu'elle,
On peut avoir cette noble fierté,
Qui d'un grand coeur marque la dignité,
Qui nous impose, et qui force notre ame
A ce respect qu'on doit à la beauté.

ARTUR.

Votre respect nourrit sa vanité;

Et tant d'égards nuisent à votre flamme.
Redevenez galant comme autrefois,

Et reprenez ce brillant caractère,

Ce ton léger, toujours certain de plaire,
Et qui rangeait tous les coeurs sous vos lois.

ALCINDOR, d'un ton imposant.

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Seigneur....

ARTUR.

ALCINDOR, lui donnant un bracelet de diamans.

Je te reméts ce gage.

Tu vas conduire ici nos chevaliers :
La belle Arsène en recevra l'hommage.
On doit toujours présenter les lauriers
A qui nous sait inspirer le courage.

ARTUR.

c'est vous, Seigneur,

Je m'en doutais, c'est vous,
Qui du tournois avez eu tout l'honneur

ALCINDOR.

Garde-toi bien de me faire connaître.

ARTUR.

De mon transport pourrai-je être le maître ?

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Et si son cœur n'approuve pas ma chaîne,
Je gémirai, sans être moins épris.

SCÈNE IV.

ALINE, ALCINDOR.

ALINE.

COMPTEZ sur moi, reconnaissez Aline.

ALCINDOR.

Puissante fée, un amour malheureux...

ALINE.

Éclaircissez l'humeur qui vous domine,
Brave Alcindor; je protége vos feux.

ALCINDOR.

Puis-je espérer un secours généreux ?

ALINE.

Il est un jour, un seul jour dans l'année;}
Où, par les lois de notre destinée,
Notre pouvoir demeure suspendu.
Sans vous, ma vie eût été terminée;
Je m'en souviens.

ALCINDOR.

J'ai fait ce que j'ai dû.

ALINE.

Et moi, je veux adoucir votre peine.
Non, non, jamais un bienfait n'est perdu.

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ALINE.

Tout mon pouvoir ne peut rien sur un cœur; Mais par degrés il faut que je l'amène Jusques au point de sentir son erreur.

Je ne veux pas contraindre ma filleule;

Je l'aime trop.

ALCINDOR, vivement.

Ne cherchez que son bien,

Et tout entier sacrifiez le mien;

Ma vie encor.

ALINE.

Mon Arsène est bégueule;

C'est un travers qui vient de vanité.
Pour la changer l'amour est le seul maître.
Indifférente, une jeune beauté

N'est pas parfaite, et croit cependant l'être :
L'encens lui semble un tribut mérité;
Mais quand l'amour vient à se faire entendre,
Lorsqu'un amant a l'art de l'émouvoir,
La défiance alors vient la surprendre,
De ses défauts la fait apercevoir.
La modestie annonce une ame tendre;
Avec ardeur elle tâche d'avoir

Ce qu'elle croit qui lui manque pour plaire ;
Et dès qu'on veut refondre un caractère,
C'est à l'amour qu'appartient ce pouvoir.

ALCINDOR.

De ce portrait Arsène est le contraire.

ALINE.

ARIETTE.

Il ne faut pas vous alarmer;

Un tems vient qu'on est moins sévère..

Lorsque l'on cherche à tout charmer,
On est bien près de s'enflammer,
Et toujours le désir de plaire
Annonce le besoin d'aimer.

C'est en vain que la plus rebelle
Contre l'Amour voudrait s'armer;
Penchant d'Amour naît avec elle;
Penchant qu'on ne peut réprimer.
Par ses efforts elle décèle
Le feu qu'elle croit renfermer;
Il ne faut qu'une étincelle
Pour l'enflammer;

Et l'Amour, d'un seul coup d'aile,
Sait l'animer.

Il ne faut pas, etc.

Veut-on de sa maîtresse

Soumettre la fierté ?
Il faut avec adresse

Piquer sa vanité.

ALCINDOR.

Je dois plutôt vaincre sa résistance

Par mes soupirs, mon respect, ma constance.

ALINE.

Hom! le respect est bon, mais modéré.

Je vois de loin, en qualité de fée,
Un siècle heureux, où l'esprit éclairé
Érigera nos faveurs en trophée :
Et la beauté, plus facile en son choix,
N'attendra pas le hasard d'un tournois.

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