J'ai remarqué des mouvemens confus, SCÈNE IV. ARSÈNE, ALINE. ALINE. MA chère enfant, ton intérêt m'amène ; Je te chéris... ARSÈNE. (*) Ah! ma chère marraine, Je vous revois ! ALINE. On vante ta beauté ; Mais on se plaint de ta sévérité. J'entends partout s'écrier : qu'elle est belle ! Ma belle enfant, toutes tant que nous sommes, (*) Dans le cours de cette scène, Arsène a toujours le cœur oppressé, et s'efforce en vain de cacher son émotion. ARSÈNE. A parler vrai, cette foule d'amans Fait un obstacle au bonheur de ma vie. ALINE. Tu me surprends: cela tient compagnie, Partout l'amour est un amusement. « Lasse de plaire, et ne pouvant aimer, >> Dans le chagrin de ne voir rien d'aimable. » ARSÈNE, avec dépit. Les hommes sont des monstres à mes yeux. ALINE. Qu'a-t-il donc fait pour être si coupable? ARSÈNE. Désirez-vous faire en effet mon bien ? ALINE. Je le désire, et te le jure. Opéras-Com. en vers. 2. 20 ARSÈNE. Eh! bien... ALINE. Ouvre ton coeur, espère tout d'Aline. ARSÈNE. Enlevez-moi de ce triste séjour. ALINE, part. Nous У voila. ARSÈNE. C'est ma seule espérance. ALINE, à part. Elle voudrait partager ma puissance; ARSÈNE. Je ne veux point qu'un amant me captive. Je reste libre, et primer est mon goût. Permettez-moi... (Haut.) ALINE, à part. C'est me pousser à bout. Tu le veux donc, si malheur t'en arrive Je te dirai C'est toi qui l'as voulu. Songes-y bien. ARSÈNE. C'est un point résolu. ALINE. De mes états deviens donc souveraine ; SCÈNE V. ARSÈNE. ARIETTE. EST-IL un sort plus glorieux ? Je triomphe, je suis reine, Est-il un sort plus glorieux ? FIN DU SECOND ACTE. ACTE TROISIÈME. Le théatre représente des jardins enchantés. On remarque sur le côté, à gauche des acteurs, un antre fermé par des portes de fer. SCÈNE I. ARSÈNE, seule. L'ART surpasse ici la nature Brillant palais, séjour digne des dieux, Sans affecter mon cœur, vous enchantez mes yeux. J'éprouve une triste langueur. Je cherche l'ombre et le silence L'art surpasse ici la nature, etc. (A la fin de cette ariette Eugénie entre et observe Arsène.) |