LE COMTE DE BONGARS. Oui, s'il n'est rien à mon honneur contraire. AUCASSIN. Non, jurez que toutes les fois De chagriner nos jours, de troubler notre vie, En ravageant nos champs, en détruisant nos bois, Vous le ferez. LE COMTE DE GARINS, à part. Oh ciel! LE COMTE DE BONGARS. Aucassin, je vous prie De ne point employer cette amère ironie; Non, je le veux ainsi. AUCASSIN. LE COMTE DE BONGARS. Vous pouvez me prescrire Une rançon; quelle que soit la loi Que vous ferez, je suis près d'y souscrire. AUCASSIN. Non, non, je ne veux rien de vous; Que vous repreniez contre nous Les armes qu'à l'instant j'ordonne qu'on vous rende. Cruel! LE COMTE DE GARINS. LE COMTE DE BONGARS. J'assurerai tout ce qu'il vous plaira, (Je voyais cependant la guerre terminée!) Mais, quand je le pourrai, mon bras s'y soumettra, AUCASSIN. Je la reçois; allez, rendez-lui son coursier, Qu'il s'en aille, il est libre; il peut faite la guerre J'en peux faire ce que je veux. (On rend au comte de Bongars sa lance, son bouclier, et il sort.) SCÈNE X. LE COMTE DE GARINS, AUCASSIN, LE VICOMTE, OFFICIERS SOLDATS. MORCEAUX D'ENSEMBLE. LE COMTE DE GARINS. PERFIDE! c'est contre ton père AUCASSIN. Le perfide, ce n'est pas moi. C'est l'homme qui n'est pas sincère ; C'est celui qui manque à sa foi. LE COMTE DE GARINS. Holà' gardes, à moi. LE VICOMTE. Ah! Monseigneur, qu'allez-vous faire? AUCASSIN. De garde il n'est pas nécessaire; LE COMTE DE GARINS. Allez, qu'on le mène prison; Seigneur, écoutez la raison. LE COMTE DE GARINS. Et ta petite aventurière De ceci me fera raison. Et ta petite aventurière, De ta faute aura le guerdon. AUCASSIN. Nicolette! Ah! craignez, mon père, LE VICOMTE, LES OFFICIERS. LE COMTE DE GARINS. C'est dans le fond d'une prison LE VICOMTE, LES OFFICIERS. Pourquoi l'envoyer en prison? FIN DU PREMIER ACTE. |