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Quoi! sans espoir de voir ma bien aimée!

MARCOU.

Ils ne croient pas être aussi près qu'ils le sont;
Ce traitement-là me confond,

Voyez la belle récompense,

Le beau remercîment que son père lui fait.
Est-ce donc un crime, un forfait

Que d'aimer? A vingt ans, plein d'ardeur, de courage;
Amoureux! eh! mais quel âge
Aimera-t-il? pour moi j'enrage.

DUO.

MARCOU

Comment! après ce combat....

BREDAU.

Après ce combat

Qui sauve Beaucaire et l'État!

MARCOU.

Qui sauve Beaucaire et l'État.

BREDAU.

Après cette victoire !

MARCOU.

Après cette belle victoire !

BREDAU.

Quand il donne la paix, quand il couvre de gloire....

MARCOU.

Quand il donne la paix, quand il couvre de gloire....

BREDAU.

Son père et son pays.

MARCOU.

Son père et son pays! Car tous ses ennemis
Ont laissé là leur chef; ils se sont tous enfuis.

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Ah! c'est quelqu'un qui va faire le saut.

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MARCOU.

Je parie

Que c'est elle à l'instant qui fait cette folie ;
Que Nicolette cherche à pouvoir s'échapper.

BREDAU.

Elle descend.

MARCOU.

J'y cours.

BREDAU.

Non, non, laisse-la faire;

Tu l'arrêteras mieux, oui, beaucoup mieux à terrel,
Et tu pourras toujours bien l'attraper.

MARCOU.

Oui, mais si les gardes....

BREDAU.

Qu'est-ce que tu hasardes?
Tu pourras toujours l'attraper.

AUCASSIN.

Elle ne sait pas ma détresse,

Et doutera de ma tendresse.

MARCOU, BREDAU.

Ah! grand Dieu, quelle hardiesse !

Elle mérite bien le cœur de son amant.

Ils sont faits l'un pour l'autre, et j'en ferais serment.

SCÈNE II.

MARCOU, BREDAU, AUCASSIN, qu'on ne voit pas, NICOLETTE.

NICOLETTE.

AH! grand Dieu, je vous remercie,

C'est à vous; ô ciel! que je doi

D'échapper au danger qui menaçait ma vie;

Mais, où fuir, où courir? Hélas! c'est fait de moi. De quel côté !

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Eh! comment se peut-il? Comment est-il croyable Qu'au milieu de mon désespoir...

NICOLETTE.

Mais, attends... J'entrevois un moyen secourable Qui va me procurer le bonheur de te voir.

Mon ami.

AUCASSIN.

Chère amie! eh! comment se peut-il,

A cette heure, en ces lieux, que tu sois parvenue?

NICOLETTE.

Je viens de courir un péril

Dont je suis encor tout émue.

On m'avait enfermée en l'une de ces tours;
Ton père, m'a-t-on dit, devait m'ôter la vie.
Pour conserver mes tristes jours,

De mes draps attachés ensemble,

J'ai fait un lien assez fort,

Afin de me sauver et d'éviter la mort;

Et pour comble de bien le hasard nous rassemble. Je t'entends, je te vois!

AUCASSIN.

Où vas-tu!

NICOLETTE.

Je ne sais.

De tous côtés mes pas sont menacés ;

Et, si je ne peux fuir, peut-être dans une heure, A ton père amenée, il voudra que je meure.

AUCASSIN.

Barbare! ah! je mourrais aussi.

NICOLETTE.

Mon Aucassin, mon doux ami, Ote-moi de ton cœur, obéis à ton père; Sois heureux.

AUCASSIN.

Si l'ardeur de nos tendres amours Était de même force en ton ame plus fière, Pourrais-tu me tenir un semblable discours!

NICOLETTE.

C'est que pour ton bonheur le mien se sacrifie
Quelle que soit ta tendresse pour moi,

Mon Aucassin, je la défie

De pouvoir égaler celle que j'ai pour toi.

AUCASSIN.

Non, ma Nicolette, je t'aime

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