Ce sont des gens de guerre ; Ils viennent de partout, on ne peut les compter; NICOLETTE. Cher Aucassin, c'est moi qu'ils viennent prendre. AUCASSIN. Ne craignez rien, je saurai vous défendre; Et s'il nous faut mourir, ensemble nous mourrons. Tant qu'un reste de sang coulera dans mes veines, Je braverai leurs fureurs inhumaines. SCÈNE VII. LE COMTE DE GARINS, LE COMTE DE BONGARS, LE VICOMTE, AUCASSIN, NICOLETTE, GARDES. (Aucassin donne à Nicolette son bouclier et sa lance; il se met devant elle, l'épée à la main.) AUCASSIN. Que vois-je! ô ciel : c'est mon père, Mon père, n'avancez pas, Ou je me donne le trépas, Je me jette sur mon épée. LE COMTE DE GARINS. AUCASSIN. Ma confiance fut trompée Hier par vous. N'avancez pas, Je me jette sur cette épée. LE COMTE DE GARINS. Eh bien les croiras-tu tous deux AUCASSIN. Oui, l'un d'eux doit être généreux, N'avancez pas ; ne quittez pas mon père Que vous ne me juriez... LE VICOMTE, LE COMTE DE BONGARS. Oui, nous vous le jurons. LE VICOMTE. Contre lui nous vous défendrons. LE COMTE DE BONGARS. Cher Aucassin, votre courage brille Dans les combats comme en amour. Apprenez le secret que révèle ce jour; 322 AUCASS. ET NICOL. ACTE IIF, SC. VII. NICOLETTE. Moi, sa fille! CHOEUR. Nous le jurons, Nicolette est sa fille. AUCASSIN. O toi que j'aime ! NICOLETTE. O mon bien suprême! AU CASSIN. Tu m'appartiens. NICOLETTE. Je suis à toi. AUCASSIN. Reçois ma foi, Nicolette, ma douce amie. NICOLETTE. Toi, l'espoir de ma vie. CHOEUR. Commencez le cours Des plus beaux jours, FIN D'AUCASSIN ET NICOLETTE. |