Rien n'est plus naturel. Eh! par la ventridienne, Ce vilain Bailli t'en impose. ANNETTE, en sanglotant. LU BIN. Nous ne gèlerons pas, nous; cela me console. ANNETTE. Si je l'en crois sur sa parole, Il trouve affreux tout ce que nous disons. Ce sont des amitiés que nous comptons nous faire, L'amour? LUBIN. ANNETTE. : Va, laisse-moi je ne suis plus tranquille ; L'amour fera notre tourment. Je t'aime, et je voudrais t'en faire des reproches, Je t'ai cru mon ami, tu n'es que mon amant. AIR: Il est donc vrai, Lucile. Jeune et novice encore, J'aime de bonne foi. Cet amour que j'ignore Ta voix seule me touche; Des fleurs que tu me cueilles LUBIN. Notre amitié, ma chère, est bonne. Tenons-nous-y. ANNETTE. Mais en effet, Lubin, quel mal avons-nous fait ? LUBIN. AIR: Je vous trouve plus belle. Le cœur de mon Annette ANNETTE. Eh! mais, oui-dà, Comment peut-on trouver du mal à ça ? ENSEMBLE. Oh! nenni-dà, Comment peut-on trouver du mal à ça ? LUBIN. Tes lèvres demi-closes Respirent un air frais; Une abeille farouche, ANNETTE. Un baiser de ta bouche Eh! mais, etc. LUBIN. Tu te sens à la gène, Eh! mais, etc. Quelquefois tu sommeilles Doucement dans mes bras. ANNETTE. Quelquefois tu m'éveilles, Mais je ne m'en plains pas. Eh! mais, etc. LUBIN. Souvent sous cette treille ANNETTE. Je m'en plaindrais à tort. Eh! mais, etc. LUBIN. Quand la chaleur ardente, L'été, se fait sentir, Doucement je t'évente. ANNETTE. C'est pour me rafraîchir Eh! mais, etc. LUBIN. J'allume des bourrées, Quand viennent les grands froids; Je réchauffe tes doigts. Eh! mais, etc. En courant sur l'herbette, Tu cassas ton lacet. ANNETTE. Tu donnas ta rosette Pour serrer mon corset. Eh! mais, etc. ENSEMBLE. Oh! nenni-dà, etc. ANNETTE. Mais voilà tout, pourtant: il dit que c'est un crime, Est-il donc vrai, Lubin ? LUBIN. Cesse de t'alarmer : C'est un mal de haïr, c'est un bien que d'aimer. |