PERSONNAGES. LE SEIGNEUR. LE BAILLI. V LUBIN. 'ANNETTE. UN DOMESTIQUE du château. AUTRES DOMESTIQUES. COMEDIE. SCÈNE I. Le théâtre représente une campagne on voit un bois d'un côté, et de l'autre un côteau. Sur le devant du théâtre il y a une cabane de verdure à moitié faite. LE BAILLI, LE SEIGNEUR. (On entend un bruit de cors de chasse.) N'avez-vous pas vu mon piqueur? Avez-vous vu le cerf? Mes chiens ont pris le change. LE BAILLI. Ah! Monseigneur, c'est une chose étrange! Annette est fille; et Lubin est garçon; Ils s'aiment tous les deux. AIR: Quand la bergère vient des champs Annette, à l'âge de quinze ans, Est une image du printems : C'est l'aurore d'un beau matin, Qui ne veut naître Et ne paraître Son teint, bruni par le soleil, Est plus piquant et plus vermeil. Et ne s'ents'ouvre Sa bouche appelle le baiser; Son regard dit qu'on peut oser; Mais tout autre oserait en vain; C'est une rose Ses yeux, qui savent tout charmer, Que pour Lubin, LE SEIGNEUR. Quel est donc ce Lubin pour être si chéri? LE BAILLI. C'est un drôle vraiment bien taillé, bien nourri.] ARIETTE. Lubin est d'une figure Qui met tout le monde en train; Sa gaîté naïve et pure Annonce un cœur sans chagrin. C'est l'instinct de la nature; C'est le regard du désir : Du bonheur c'est la peinture; Il ne s'inquiète De rien, de rien, Est tout son bien. On ne les voit jamais dans le village, Ils vivent pour eux seuls. LE SEIGNEUR. Ils en sont plus heureux. Le grand monde est l'écueil du sage. AIR: Une jeune batelière. Ce n'est que dans la retraite Trouve en soi tout son bonheur ! |