Annette, ah! quelle peine! (Les gens du Seigneur enlèvent Annette.) SCÈNE XI. LE SEIGNEUR, LE BAILLI, LUBIN. LUBIN. Qu'on m'enferme avec elle. LE BAILLI, Arrête! LE SEIGNEUR. Calme-toi. LE BAILLI Monsieur Lubin, point de colère. LE SEIGNEUR. J'aurai soin de ton sort. LUBIN. J'enrage, jarnigoi! Voyons ce qu'il me reste à faire. (Il arrache un bâton de la cabane, et court après Annette, en prenant garde d'être aperçu du Seigneur.) SCÈNE XII. LE SEIGNEUR, LE BAILLI LE BAILLI. COMME il est insolent! l'exemple est dangereux. LE SEIGNEUR, à part. Je serais, comme lui, peut-être aussi coupable. LE BAILLI. Je suis de ce canton l'officier principal, De plus, greffier de votre tribunal; Que Monseigneur me la remette; Oui, pour le bien de mon ame; Je ne me suis encor marié que trois fois, Mais elle aime Lubin. LE SEIGNEUR. LE BAILLI. Ce n'est point une affaire; Tout le passé ne m'inquiète pas : A l'usage du siècle un mari doit se faire ; Nous voyons tous les jours des gens moins délicats. AIR. Mes trois femmes étaient veuves, De tenter d'autres épreuves Où trouver un cœur tout neuf ? Si j'étais si difficile, Je resterais long-tems veuf. LE SEIGNEUR. Ah! oui-då! votre zèle est pur et respectable; Le crime de Lubin c'est qu'Annette est aimable: SCÈNE XIII. LE BAILLI, LE SEIGNEUR, UN DOMESTIQUE, LE DOMESTIQUE. AIR: La p'tit' poste de Paris, AH! Monseigneur, ah! Monseigneur, Il faut qu'on sonne le tocsin, Lubin d'un saut franchit le mur, Et moi le dos tout fracassé. LE SEIGNEUR. Comment! avec Lubin, Annette a pris la fuite?, LE DOMESTIQUE. Oui, Monseigneur. LE BAILLI. Quel attentat nouveau ! LE SEIGNEUR. Je vais donner mes ordres au château. Bailli, vous et mes gens, mettez-vous à leur suite. SCÈNE XIV. LE BAILLI. Au diable si j'y vais; ce drôle est trop Il se ferait un jeu d'assommer un bailli SCÈNE XV. hardi : ANNETTE, LUBIN LUBIN, tenant d'une main Annette, et de l'autr jouant du bâton à deux bouts. |