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Si quelqu'un me raisonne,
Je l'étends mort:

Mon sang bouillonne,

L'Amour, l'Amour me rend fort.

Non, non, je ne crains personne,
Nul danger ne m'étonne;
Sur moi que le ciel tonne....
Ma force t'environne :

L'Amour, l'Amour me rend fort.
Moi, que je t'abandonne !

Non), tout mon sang bouillonne :
Je ne crains personne',

Et j'étends mort

Qui me raisonne,

L'Amour, l'Amour me rend fort.

SCÈNE XVI.

(Bis.)

(Bis.)

ANNETTE, LUBIN, LE SEIGNEUR,

BAILLI, LES GENS DU

ET PAYSANNES.

LE

SEIGNEUR, PAYSANS

LE SEIGNEUR.

ARRÊTE!

LUBIN, laissant tomber son bâton.
Ah! Monseigneur, votre seule présence

Rappelle mon devoir et mon obéissance.
Ah! disposez, disposez de mon sort :
J'attends de vous ou la vie, ou la mort.

ANNETTE.

AIR: Vous, amans, que j'intéresse.
Monseigneur, voyez mes larmes,
Je succombe à mes alarmes,
Monseigneur, voyez mes larmes •
Ah! laissez-vous attendrir.
A ses yeux si j'ai des charmes,

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Ce ne sont point mes jours que je regrette;
Mais, Monseigneur, prenez pitié d'Annette:

Elle mourra par amitié pour moi.
Votre bailli la désespère.

Il dit, je ne sais pas pourquoi,

Qu'elle aura des enfans dont je serai le père,
Et qu'ils reprocheront leur naissance à nous deux.

ANNETTE.

Hélas! ils viendraient donc, ces enfans malheureux,
Reprocher leurs jours à leur mère,

Quand je n'y serai plus!.... De mes chagrins cuisans
Je me consolerai, s'ils ont la subsistance.
Je mourrais volontiers, quand ces pauvres enfans
N'auraient plus besoin d'assistance.

LE BAILLI, au Seigneur.

Mais imposez-leur donc silence.

LE SEIGNEUR, à part.

Avec trouble je les entends.

LUBIN.

Je conviens de mon tort; mais, je vous le répète,
Monseigneur, prenez soin d'Annette;

S'il faut me séparer d'Annette absolument,
Recevez-moi soldat dans votre régiment :
Pour vous, avec plaisir, j'exposerai ma vie ;
Je ne veux rien de plus : Annette m'est ravie.
Quand il fallait applanir des chemins,
Piocher, bêcher, et faire des levées,
Enclore vos parcs, vos jardins,

On me voyait toujours le premier aux corvées;
C'était par amitié plutôt que par devoir.

Je ne veux pas m'en prévaloir :

Mais à votre bonté si j'ai droit de prétendre,

Qu'Annette seule en soit l'objet,
Et j'en sentirai mieux le prix de ce bienfait.
Ah! Monseigneur, daignez m'entendre,
Quand vous voyez des malheureux,

Vous vous intéressez pour eux;

Vous dites à part vous : ils sont ce que nous sommes.
Oui, ces pauvres gens sont des hommes.

LE SEIGNEUR, avec une vivacité qui tient du dépit.
Lève-toi, Lubin, lève-toi.

(A part. )

Il m'attendrirait malgré moi.
(Haut.)

Bailli, notez ce que j'ordonne.

LE BAILLI.

Oui, Monseigneur.

ANNETTE.

Ah! je frissonne !

LUBIN.

Annette, me voilà perdu!

LE BAILLI.

Tu vas être puni; je m'y suis attendu.

Notez bien....

LE SEIGNEUR.

(Le seigneur regarde Annette et Lubin.)
Que je leur pardonne.

Hélas! pourquoi les désunir?

Vous pourrez vous aimer sans crime. Oui, mes enfans, vous allez obtenir

Ce qui rendra votre amour légitime.

ANNETTE, LUBIN.

Ah! Monseigneur !

ANNETTE.

Si nos cœurs....

LUBIN.

Si nos vœux....

LE SEIGNEUR.

Laissez-moi, laissez-moi; votre reconnaissance,

Si j'ai fait envers vous un acte généreux,

M'en ôterait la récompense.

Celui qui donne est plus heureux

Que celui qui reçoit.

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'Allons, embrassez-vous : j'aurai soin de vous deux.

Du vrai bonheur voilà l'image.

Ils jouissent de tout, en vivant simplement :

Sous les humbles toits du village Règnent l'amour naïf et le pur sentiment.

VAUDEVILLE.

LE SEIGNEUR.

(On danse.)

Que tout le hameau s'apprête
A célébrer ce grand jour :
Vous qu'intéresse l'Amour,

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