Si quelqu'un me raisonne, Mon sang bouillonne, L'Amour, l'Amour me rend fort. Non, non, je ne crains personne, L'Amour, l'Amour me rend fort. Non), tout mon sang bouillonne : Et j'étends mort Qui me raisonne, L'Amour, l'Amour me rend fort. SCÈNE XVI. (Bis.) (Bis.) ANNETTE, LUBIN, LE SEIGNEUR, BAILLI, LES GENS DU ET PAYSANNES. LE SEIGNEUR, PAYSANS LE SEIGNEUR. ARRÊTE! LUBIN, laissant tomber son bâton. Rappelle mon devoir et mon obéissance. ANNETTE. AIR: Vous, amans, que j'intéresse. Elle mourra par amitié pour moi. Il dit, je ne sais pas pourquoi, Qu'elle aura des enfans dont je serai le père, ANNETTE. Hélas! ils viendraient donc, ces enfans malheureux, Quand je n'y serai plus!.... De mes chagrins cuisans LE BAILLI, au Seigneur. Mais imposez-leur donc silence. LE SEIGNEUR, à part. Avec trouble je les entends. LUBIN. Je conviens de mon tort; mais, je vous le répète, S'il faut me séparer d'Annette absolument, On me voyait toujours le premier aux corvées; Je ne veux pas m'en prévaloir : Mais à votre bonté si j'ai droit de prétendre, Qu'Annette seule en soit l'objet, Vous vous intéressez pour eux; Vous dites à part vous : ils sont ce que nous sommes. LE SEIGNEUR, avec une vivacité qui tient du dépit. (A part. ) Il m'attendrirait malgré moi. Bailli, notez ce que j'ordonne. LE BAILLI. Oui, Monseigneur. ANNETTE. Ah! je frissonne ! LUBIN. Annette, me voilà perdu! LE BAILLI. Tu vas être puni; je m'y suis attendu. Notez bien.... LE SEIGNEUR. (Le seigneur regarde Annette et Lubin.) Hélas! pourquoi les désunir? Vous pourrez vous aimer sans crime. Oui, mes enfans, vous allez obtenir Ce qui rendra votre amour légitime. ANNETTE, LUBIN. Ah! Monseigneur ! ANNETTE. Si nos cœurs.... LUBIN. Si nos vœux.... LE SEIGNEUR. Laissez-moi, laissez-moi; votre reconnaissance, Si j'ai fait envers vous un acte généreux, M'en ôterait la récompense. Celui qui donne est plus heureux Que celui qui reçoit. 'Allons, embrassez-vous : j'aurai soin de vous deux. Du vrai bonheur voilà l'image. Ils jouissent de tout, en vivant simplement : Sous les humbles toits du village Règnent l'amour naïf et le pur sentiment. VAUDEVILLE. LE SEIGNEUR. (On danse.) Que tout le hameau s'apprête |