La vertu douce et tranquille Heureux heureux dont le cœur Excusez-vous Lubin? LE BAILLI. LE SEIGNEUR. Non, ce serait dommage Qu'Annette fût le prix d'un amour villageois. LE BAILLI. Voilà Lubin qui sort du bois, Parlez-lui. LE SEIGNEUR. Je ne puis m'arrêter davantage; SCÈNE II. LUBIN arrive portant sur sa tête un faisceau de feuillage. ARIETTE. (Pendant cette ariette, Lubin taille des branches d'arbres', et arrange la cabane.) POUR mon Annette La peine ne coûte rien : Non, non, rien, rien, Quel chagrin ! Écoutons; c'est en vain. Me fait souffrir! De ce côteau,.regardons dans la plaine; Toi, si jeunette, Tu vas seulette! Si par malheur on t'attend, on tę guette!.... Ah! que l'attente M'impatiente Et me tourmente! Mais il n'est pas si tard que je le pense. Je mesure le tems à mon impatience, Plus qu'à la hauteur du soleil ; Sans doute Annette éprouve un sentiment pareil. SCÈNE III. ANNETTE, LUBIN. ANNETTE, dans l'enfoncement du théâtre. AIR: Ce n'est point une folie. C'EST la fille à Simonette, Qui porte un panier d'œufs frais. LUBIN, récite. Pour le coup la voilà, je n'ai plus de souci. ANNETTE chante. Elle voit une fauvette, Elle veut courir après. LUBIN, continuant de travailler, récite. Allons, allons, Lubin, dépêche. ANNETTE chante. Le pied glisse à la pauvrette, LUBIN recule. Puisons un peu de cette eau fraîche. ANNETTE chante. Qu'aller dire à Simonette? Elle avait cassé ses œufs. LUBIN. Le bouquet que j'ai fait, où donc ? Ah! le voici.' ANNETTE. Si bien que la mère Jeanne La petite Guillemette Au marché portait ses œufs ; La voilà déjà fermière, Fort bien, fort bien. Tout le reste ne m'est rien; Ces rameaux épais, Nous donneront du frais. Cet asile heureux Fait pour nous deux, Suffit à tous nos vœux. Nous serons heureux. Avec Annette, En ces lieux je me plais, J'y trouverai toujours Les jours trop courts. Quelque peine, Je m'en trouve toujours bien, Avançons l'ouvrage, Bon, courage, Ne négligeons rien, L'on m'en paîra bien. Etendons pour tapis cette natte de jonc, Près de Lubin, Annette, il faut que tu reposes. Tout m'inquiète. Viens dans mes bras; Je suis en transe Le tems s'avance, Je t'attends; Je la voi, Je l'entends. Non, non, non, je l'envisage, Quoique absente, J'ai son image Toujours présente : Me fait souffrir! Pour me distraire, achevons mon ouvrage. Me fait mourir, , Oui, j'entends.... accourir... C'est le bruit du zéphir, Des rameaux, Des ruisseaux. Ma chère Annette N'arrive pas ; Tout m'inquiète, Tout m'inquiète. Ah! ah! ah! ah! Lubin, (Trois fois.) |