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SCÈNE V.

MARTON, ROBINETTE, ROBERT, LA'
HIRE.

MARTON, ayant devant elle une corbeille remplie de fleurs.

ARIETTE.

JE vends des bouquets,
De jolis bouquets,

Ils sont tout frais.
Hâtez-vous d'en faire usage:
Un seul jour les endommage.
Je vends des bouquets, etc.

C'est l'image

D'un objet charmant,
C'est l'hommage

D'un tendre amant.
Hâtez-vous d'en faire usage;
Un seul jour les endommage.
Je vends des bouquets, etc.

Sitôt qu'on voit la fleur nouvelle,
Il faut promptement la cueillir;
Fraîcheur d'amour passe comme elle,
Il n'est qu'un tems pour le plaisir.
Hâtez-vous d'en faire usage ;
C'est la parure du jeune âge.

Je vends des bouquets, etc.

(Bis.)

(Pendant cette ariette, La Hire délace le heaume et l'armure de son maître; et, comme dans cet office il est obligé de tourner le dos à Marton, il empêche Robert de la remarquer d'abord.)

LA HIRE, en se retournant.
Ah! les gentilles pastourelles!

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N'arriveras-tu pas assez tôt à la ville?
Tu ne marchas jamais aussi légèrement,

Marton.

MARTON,

Je suis une fois plus agile,

Lorsque mon cœur a du contentement.
Tu sais que j'ai chez nous une affaire pressée;
Ce soir, avec Colin je serai fiancée.

(Ici Robert marque de l'inquiétude.)

Quand j'aurai vendu mes oeillets,

Je partirai l'instant d'après

Pour regagner notre demeure.

Je les vendrai moins cher pour hâter le débit :

Colin m'attend.

ROBERT, d'un ton de jalousie

Colin!

MARTON.

Colin.... Cela suffit;

Si je puis avancer mon retour d'un quart-d'heure,
N'est-ce pas faire du profit?

ROBERT, en s'approchant de Marto

Je trouve ce Colin un heureux personnage

LA HIRE.

Et vous voudriez bien rompre son mariage?

ROBERT.

Oui; je donnerais tout mon bien...

MARTON.

Comment, vous écoutez les filles

ROBINETTE.

Ah! Monsieur, cela n'est pas bier C'est découvrir les secrets des famille:

ROBERT.

Je voudrais que Marton pût se douter du mie.

LA HIRE.

Sa compagne, Monsieur, n'est pas moins merveilleuse

ROBERT.

Ce petit minois-là n'a pas un seul défau

ROBINETTE.

N'approchez pas, je suis peureuse

LA HIRE.

En ce cas-là, je suis ce qu'il vous faut.

ROBERT.

Qu'elle a d'attraits!

LA HIRE.

La rencontre est heureuse

MARTON.

Ah! Robinette, hélas! je prévois nos malheur

Ces Messieurs, avec qui nous avons l'honneur d'être, Pourraient bien être des voleurs.

ROBINETTE.

J'en ai peur.

ROBERT.

C'est mal nous connaître,

LA HIRE.

Portez sur nous des jugemens meilleurs, Mon maître me ressemble, et c'est un honnête homme. Nous trouvons tous les deux vos charmes enchanteurs. Nous nous y connaissons, nous revenons de Rome, Et nous sommes deux amateurs.

ROBINETTE.

Je ne sais pas, Monsieur, ce que vous voulez dire.

Retirons-nous.

MARTON.

ROBERT.

Demeurez un moment.

LA HIRE.

Permettez que l'on vous admire.

ROBERT.

Parlons un peu de votre amant:

C'est quelque garçon de village?
Vous méritiez un sort mille fois plus heureux.

MARTON.

Non, Colin remplit tous mes vœux.

Nous sommes pauvres, mais travailler nous soulage; Le travail est notre héritage.

Il nous suffit; nous jouissons du jour, Nous avons l'appétit, le sommeil et l'amor.

Opéras-com. en vers. 2.

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