ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
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Et pour sentir et pour savoir

Qu'on n'est heureux que lorsqu'on aime.

LA HIRE, à Robinette.

Je vous en dis autant.

MARTON, à Robert.

Ne nous arrêtez plus.

Colin compte le tems quand je le fais attendre; Quand je ne le vois point, mes momens sont perdus.

ROBERT.

Je veux vous épargner la peine du voyage:

Je prends tous les bouquets, et c'est votre avantage. Je vous en promets vingt écus,

Pourvu que vous donniez un baiser par-dessus.

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Et vous marchez dessus.

ROBERT.

Paix, paix!

MARTON.

ARIETTE.

Ces œillets étaient à ma mère,

Et mon panier en était plein;

Mais, hélas! comment vais-je faire?
Le baiser était à Colin.

(Pendant cette ariette, la Hire et Robinette ramassent les fleurs et les remettent dans un panier.)

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Il me quitte!

C'est le plus grand bonheur qui pouvait m'arriver.

Robert ne peut éviter ma poursuite,

Et je saurai bientôt le retrouver.

SCÈNE VI.

MARTON ROBINETTE.

(On entend le chœur suivant qui se chante d'abord derrière le théâtre.

LE CHOEUR.

AH! que le tems', que le tems est beau!
Quel plaisir ! quel plaisir pour la chasse à l'oiseau!

MARTON.

La reine Berthe en ces lieux doit se rendre :
J'ai mon projet, elle pourrra m'entendre.

BOBINETTE.

Ah! le pauvre Robert! Vous allez l'accuser ?

MARTON,

C'est un moyen pour l'épouser.

SCÈNE VII.

LA REINE BERTHE paraît en habit de chasse l'oisel sur le poing; elle est accompagnée de SEIGNEURS et DAMES de sa cour, de ses VARLETS, du GRANDVENEUR, et autres officiers de sa fauconnerie.

LE CHOEUR.

An! que le tems, que le tems est beau!
Quel plaisir ! quel plaisir pour la chasse à l'oiseaut

BERTHE.

ARIETTE

A l'ombre de cet alisier,

Écoutez-moi, jeunes fillettes;

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Noble princesse, il est trop vrai;

Je viens, pour mon malheur, d'en faire un triste essai.

ARIETTE.

O reine, soyez-moi propice ;
J'arrose vos pieds de mes pleurs.
Justice, justice, justice!
Prenez pitié de mes malheurs.

BERTHE.

Levez-vous, mon enfant.

(A part, )

Tout parle en sa faveur.

(Haut.)

Qui peut causer votre douleur ?

MARTON.

Joyeuse, innocente et tranquille,
Je portais des fleurs à la ville,
Quand un chevalier déloyal

Subitement est venu me surprendre,

D'autant plus dangereux qu'il avait un air tendre.
Je ressens, à sa vue, un trouble sans égal.
D'abord je songe à me défendre,

Je veux le fuir, il arrête mes pas.

Il veut baiser ma main, je ne le permets pas;
Ma résistance augmente son audace.

Ses yeux étaient ardens, sans cesser d'être doux ;
En vain je marque du courroux,

Et malgré moi...

BERTHE.

Malgré vous?

MARTON.

Il m'embrasse.

J'ai beau me débattre et crier,

Je vois tomber tout ce que j'allais vendre!
Ce dégât doit faire comprendre

Que mon honneur m'était plus cher que mon panier.

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