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Cette monture glorieuse.

ROBERT.

Comment pouvais-je le prévoir?

Inhumaine Marton!

LA HIRE.

Cela vous plaît à dire.

Mais, ecoutez-moi donc.

ROBERT, apercevant La Hire.

C'est toi, c'est toi? La Hire,

Marton est jolie.

LA HIRE.

Oui.

ROBERT.

Mais son cœur est cruel.

LA HIRE.

Mais cela n'est pas naturel.

Une beauté ne semble naître
Que pour rendre le monde heureux :
Et la nature, mon cher maître,
Ne pouvait rien imaginer de mieux.

ROBERT.

Quand tu sauras ma funeste aventure....

Je vais mourir.

LA HIRE.

Je mourrai donc aussi.

Je ne suis attaché qu'à vous dans la nature :
Si vous ne viviez plus, je m'ennuîrais ici.

ROBERT.

Marton cause ma mort et satisfait sa haine.

Pour chercher mon coursier, lorsque tu m'as quitté,
Ma malheureuse étoile et me pousse et m'entraîne
A le chercher par un autre côté;
Quand des gardes m'ont arrêté
Et m'ont conduit devant la Reine.

LA HIRE.

Comment! devant son tribunal ?

ROBERT.

Il est tout composé de femmes.

LA HIRE.

Ah! la chose

Ne tournera donc pas si mal.

Vous pouvez gagner votre cause;

Ce sexe est indulgent.

ROBERT.

Mon crime est capital.

Notre valeur ne doit être occupée
Qu'à protéger la vertu, la beauté;
C'est à l'ombre de notre épée
Qu'elles trouvent leur sûreté.
Ici le sexe est respecté ;
E lui ravir une faveur légère,

Un rien contre sa volonté,
C'est une action téméraire,
Que l'on punit avec sévérité.

Marton m'a plu, mon cœur est tendre ; Je l'avourai, ses appas m'ont tenté.

L'amour m'a trop fait entreprendre

Contre un devoir que l'honneur a dicté ;

Et devant cette cour, où l'on rend la justice,

Qu'on nomme Cour d'Amour, l'inhumaine Marton,

Qui s'est portée accusatrice,
M'assigne en réparation.

LA HIRE.

Quel est le châtiment que la sentence porte ?,

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Votre transport

Était rempli d'un respect pitoyable;
Avec timidité vous vous rendiez coupable:
Il faut, en certain cas, avoir tout-à-fait tort

ROBERT.

ARIETTE.

Pour un baiser

Faut-il perdre la vie?
Marton est si jolie

Qu'on devrait m'excuser.

Qu'une beauté nous plaise,
On croit né s'exposer

Qu'à mourir d'aise

Pour un baiser.

Pour un baiser

Faut-il perdre la vie?
Marton est si jolie,

Qu'on devrait m'excuser

Pour un baiser.

Opéras-Com. en vers 2.

LA HIRE.

Si l'on vous traite ainsi, que fera-t-on de moi?

ROBERT.

La mort ne m'a jamais causé le moindre effroi,
Je l'ai toujours bravée en chevalier fidèle
A la gloire, à l'honneur, aux dames, à mon roi.
Par une sentence cruelle,

Marton poursuit la perte de mes jours:
Si du moins je mourais en combattant pour elle,
Je ne gémirais point d'en voir finir le cours.
Je sens que, malgré moi, je l'aimerai toujours.

LA HIRE.

Vous pouvez prendre un parti salutaire,
C'est de vous évader pour vous tirer d'affaire.
ROBERT, fièrement.

Non, non, je ne sais point vivre honteusement,
Ma promesse n'est pas frivole :

Des fers m'enchaîneraient moins fort que mon serment;
Je suis libre sur ma parole.

LA HIRE.

Oui; mais vous risquez tout, si vous n'y manquez pas.

ROBERT.

Il n'est qu'un seul moyen qui me ferait absoudre,

Et me délivrerait de l'arrêt du trépas :

C'est une question qu'on me donne à résoudre,

Et qui me jette en un grand embarras.

LA HIRE.

Est quelle est-elle ?

ROBERT.

C'est de dire

Ce qui séduit les femmes en tout tems.

LA HIRE.

C'est une question pour rire,

Qui peut embarrasser tout au plus des enfans.

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Ta joie insulte à ma douleur extrême :
Je sens dans ma position,
Qu'il n'appartient qu'aux femmes même
D'éclaircir cette question.

Eh bien! consultez-les.

LA HIRE.

ROBERT.

J'en ai consulté mille,

Sans en être plus avancé.

L'une détruit ce que l'autre a pensé.

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