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Amour sans tendresse.
Leur délicatesse

Est dans leur santé;

Ah ah ah ah! sur mes vieux ans,
Quel pauvre tems!

ROBERT.

Je bláme leur légèreté,

Et surtout leur ingratitude.

LA VIEILLE.

Hom! la reconnaissance est une qualité
Dont on n'a pas aisémeut l'habitude.

ROBERT.

Depuis vingt ans j'en ai fait mon étude; Vous en rendre certaine est tout ce que je veux.

LA VIEILLE.

Moi, je ne demande pas mieux.

Vous semblez né pour attendrir nos ames, Et j'aurais du regret qu'un chevalier si preux Mourût de mort forcée avant que d'être vieux, Faute de bien savoir ce qui séduit les dames.

Vous vous en souvenez?

ROBERT.

LA VIEILLE.

Oui, soyez en repos.

Beau chevalier, vous pouvez croire

Qu'il est certains points capitaux

Dont les femmes jamais ne perdent la mémoire.

ROBERT.

De gråce, et sans perdre un instant,
Découvrez-moi ce secret important.

LA VIEILLE.

Je veux mes sûretés.

ROBERT.

Vous serez obéie.

LA VIEILLE.

Engagez-vous, par un serment sacré,

A former, à tenter, à finir à mon gré
L'entreprise la plus hardie.

ROBERT.

Madame, vous piquez mon intrépidité.
Quelque péril qui m'environne,
Et quelque monstre qui m'étonne,
Je vaincrai la difficulté.

Prenez mon gant, voilà le gage

Que nous donnons pour nous lier;

(11 donne son gant à la veille

Et pour vous assurer encore davantage

J'en jure foi de chevalier.

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(Il tire son épée, et la remet dans le fourreau après avoir

fait le serment.)

LA VIEILLF.

Je suis contente; allons au tribunal de Berthe.

Fameux guerrier, prenez-moi par la main : Je me fais un plaisir d'empêcher votre perte; Je vous révèlerai le secret en chemin.

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ACTE TROISIÈME.

Le théâtre représente la grand'salle où se tient la Cour d'Amour et de Beauté. La reine Berthe se place sur son tribunal. Les vieilles dames du conseil occupent les premiers rangs, et les jeunes vont s'asseoir sur des bancs inférieurs.

SCÈNE I.

BERTHE, L'AVOCATE - GÉNÉRALE, LES CONSEILLÈRES, L'HUISSIÈRE.

BERTHE, à l'avocate-générale.

AVOCATE, parlez et remplissez l'emploi

Qui vous donne le droit de haranguer pour moi.

L'AVOCATE, aux vieilles.

O vous, qui de tendresse avez fait votre cours,
Vous, dont l'âge et l'expérience

Vous donnèrent la connaissance

Des ruses des amans et de tous leurs détours,
Secourez-nous de vos lumières :

Dans cette cour d'un auguste appareil,
Que vos places soient les premières;
Présidez à notre conseil.

(Elles se placent à côté de la Reine.)
(Aux jeunes)

Et vous que les Grâces ont faites

Pour plaire et briller sans atours,

Jeunes, gentilles bachelettes,
Dans le doux conseil des amours;
A votre tribunal 'affable

Que l'indulgence trouve accès:
A la cour d'Amour, tout procès

Doit se juger à l'amiable.

(Elles se placent aussi.)
PREMIÈRE VIEILLE.

C'est en vain qu'un plaideur rusé
Près de nous voudrait se produire.
DEUXIÈME VIEILLE.

Malheur à l'homme assez osé

Qui tenterait de nous séduire !

BERTHE.

Maintenant procédons à rendre nos arrêts ;
Interprétons la lettre, apprécions les gloses,
Et sans prévention pesons les intérêts.
Que l'huissière appelle les causes.

L'HUISSIÈRE.

Licidas demandeur,

Philinte défendeur.

SCÈNE II.

BERTHE, L'AVOCATE-GÉNÉRALE, LES CONSEILLÈRES, L'HUISSIÈRE, LICIDAS,

PHILINTE.

LICIDAS.

ARIETTE.

ANNETTE reçoit mes vœux.
PHILINTE

Annette est ma conquête.

Opéras-Com, en vers 2.

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