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A SON ALTESSE SERENISSIME

MONSEIGNEUR

LOUIS-JEAN-MARIE DE BOURBON,

DUC DE PENTHIEVRE, AMIRAL DE FRANCE, Gouverneur & Lieutenant Général pour le Roi en fa Province de Bretagne.

CONSEIGNEUR,

CET Ouvrage, que VOTRE ALTESSE SERENISSIME a bien voulu me permettre de lui dédier, ne pouvoit voir le jour fous de plus heureux aufpices.

Toute la France, MONSEIGNEUR, après avoir admiré en vous, cette grandeur d'ame qui caractérise le heros; cet amour actif de l'ordre, tempéré par une bonté généreuse & compatiffante; cette attention finguliere à foumettre au devoir, bien plus par l'attrait des récompenfes que par la crainte des peines; & toutes ces vertus aimables qui vous ont rendu les délices d'une grande Province confiée à votre administration ; vous voit encore ajouter à toutes ces qualités héroïques & bienfaisantes, le sceau qui en garantit la durée : je veux dire l'empreinte refpectable d'une piété tendre, éclairée & conftamment foutenue: exemple aussi rare que confolant pour la religion, dans ce fiecle malheureux, où une orgueilleufe Philofophic fait tous les efforts, pour en obfcurcir les principes.

La Nation, MONSEIGNEUR, qui dans VOTRE ALTESSE SERENISSIME, reconnoît avec complaisance le modele d'un Prince accompli, de quel œil auroit-elle vu paroître, fous un autre nom que le vôtre, un ouvrage qui, à tous égards appartient à VOTRE ALTESSE SERENISIME.

En effet tout s'y rapporte à l'éminente charge d'Amiral, foit dans ce qui regarde directement les droits de l'Amiral

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qui en font l'objet en tant d'endroits ; foit en ce qui concerne la police maritime dont la direction lui est attribuée par le titre de fa haute juftice fur la mer & fes dépendances; foit enfin dans la partie deftinée à la Jurifprudence, puifque ce font des matieres foumifes à fa jurifdiction.

Un Commentaire qui a pour but, l'interprétation de cette Ordonnance dans toutes fes difpofitions, étoit donc MONSEIGNEUR effentiellement réservé à VOTRE ALTESSE SERENISSIME; mais fi je n'ai pas eu en cela, le mérite d'un hommage libre, je n'en ressens que plus vivement le prix de la faveur qu'elle m'a faite, en l'acceptant avec cette bonté qui lui est si naturelle.

à ma

Il ne manqueroit rien, MONSEIGNEUR,

fatisfaction, fi elle n'étoit un peu troublée la crainte que

par

mon ouvrage, ne foit pas jugé digne de paroître fous un auffi grand nom, & qu'on ne trouve peut-être, dans l'auteur d'autre mérite que celui d'avoir montré beaucoup de zele pour les intérêts de VOTRE ALTESSE SERENISSIME.

On applaudira fans doute à ce zele qui me l'a fait entreprendre; mais en louant le motif, on ne m'en accuseroit

pas moins de témérité, fi j'étois resté trop au-deffous de mon fujet,& fi, dans l'exécution, l'on défiroit plus d'intelligence,

de correction & d'exactitude.

Je fuis avec le plus profond refpect,

MONSEIGNEUR,

DE VOTRE ALTESSE SERENISSIME,

Le très-humble & très-obéissant

serviteur, VALIN.

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PREFACE.

N Commentaire fur l'Ordonnance de la marine, eft un de ces projets hardis dont le fuccès peut feul justifier l'entreprise.

L'auteur des notes * fur cette Ordonnance, loin d'en avoir compris la difficulté ne l'a pas même foupçonnée, & j'avoue qu'elle ne m'a été bien connue que lorsqu'il n'étoit plus temps de reculer.

Le dégoût que j'avois éprouvé toutes les fois que j'avois confulté ces notes, où non-feulement je n'avois rien trouvé qui pût fervir à mon instruction; mais encore où je ne voyois qu'un affemblage difforme d'erreurs & d'inutilités, m'inspira d'abord le deffein de ce Commentaire.

Il me parut qu'il etoit aifé de faire quelque chofe de mieux; c'en fut affez pour me faire mettre la main à l'œuvre, fans faire attention que dans une entreprise de ce genre, le travail augmente toujours à mesure qu'on s'y engage.

Mon premier deffein se bornoit donc à des obfervations fommaires fur chaque article de l'Ordonnance, fans autre objet que celui d'expliquer fimplement les articles qui pouvoient avoir befoin d'interprétation; de concilier ceux qui femblent en contradiction avec d'autres; de difcuter enfin certains points réfolus dans quelques-uns, d'une maniere qui ne paroît pas s'affortir naturellement avec les principes généraux de la matiere.

Je n'allois pas plus loin, & fuivant ce projet fimple, l'ouvrage ne devoit pas être de longue haleine, quoiqu'il n'en exigeât pas moins

* Imprimées in-4°. en 1714 à Paris, chez Guillaume Cavelier & Charles Ofmont; in-8o. en 1715 chez le même Charles Olmont, & réimprimées tant in-12. qu'en in-8°. en 1737, 1747 & 1749, fans aucune addition ni correction, & en dernier lieu chez la veuve Saugrain & Pierre Prault in-12. en 1756,

Tome 1.

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