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Homme, le travail dur, pour toi seul le grand Maître
L'a crée, et non pas pour la femme, ta sœur;

Toi qui es le chef de la maison et le roi du terroir,
Ménage celle qui t'a fait et t'a donné son cœur.

La petite chaumière a besoin sans cesse
De la fée qui la rend et luisante et joyeuse,
Comme l'alvéole d'or, où l'abeille pénètre,
A besoin du miel, ses rayons de baisers.

Laisse donc ton épouse au sein de ta nichée,
O mon frère des champs!... et, jusqu'à la mort,
Souviens-toi que c'est surtout pour nourrir la maisonnéé
Que le Père du travail a fait le mâle fort.

LAI MENÍNOS

PIÈCE FAISANT PARTIE DU RECUEIL DE VERS INTITULÉ : MAI SORS AS CAMPS

QUI A OBTENU UNE PRIMEVÈRE

Par M. ÉDOUARD LAMOURÈRE, instituteur,
à Marquefave (Haute-Garonne).

Camuisseládos, tourtejan,

E cussounádos, tant sount biélhos,
En trandoulant coumo lai félhos
Las menínos ban, mourmoulan :
« Prímo flourido

De la bído,

O tem(ps) mannat,
Oun ès anat? >>

LES AÏEULES

PIÈCE FAISANT PARTIE DU RECUEIL DE VERS INTITULÉ : MAS SORS AS CAMPS

QUI A OBTENU UNE PRIMEVÈRE

Par M. ÉDOUARD LAMOURÈRE, instituteur,
à Marquefave (Haute-Garonne).

Peletonnées, boitant,

Et vermoulues, tant elles sont vieilles,

En tremblant comme les feuilles

Les aïeules vont, murmurant :

Printemps fleuri

De la vie,

O temps splendide,

Où es-tu allé? »

:

L'estíù, quan les camps se mirgálhon De trascalan e de rousèls,

E que l'aire es claŭfi(t)d d'aŭsèls, A l'oumbríŭ lai menhès bargálhon: « Rousént lugra,

Páire del gra,

Lounténs encáro

Cálfo ma cáro. »

E l'ibèr, couro l' terradou
Es amantat de mouscoi bláncos,
Acoutoufládos su(s) lai bráncos
Lai moulhès mounon al cantou :
<< Albo tourrádo

Per qu'ès tournádo?
Sasou de nèŭ,

Pásso lèŭ, lèŭ! »

En tout tens, cádo meninóto,
Couro 's cuanicots del nisal

La poutounéjon à bel tal,

Juntan laż mas poulso: « Bierjéto, Réino del cèl,

Dínco l' toumbèl

Belhats en máire

Sul trabalháire! »

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L'été, quand les champs s'émaillent
De millepertuis et de coquelicots,
Et que l'air est rempli d'oiseaux,
A l'ombre les aïeules disent:

« Astre brûlant,

Père du grain,

Longtemps encore

Chauffe mon visage. »

Et l'hiver, lorsque la terre

Est couverte de mouches blanches,
Blotties sur les tisons,

Les aïeules soupirent au coin:

<< Aube glacée,

Pourquoi est-tu revenue?

Saison de neige,

Disparais vite, vite! »

En tout temps, chaque aïeule,

Quand les plus petits de la nichée-
L'embrassent l'un après l'autre,

Joignant les mains murmure : « Bonne Vierge,
Reine du ciel,

Jusqu'au tombeau

Veillez en mère

Sur le travailleur. »

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