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dans le christianisme. On dit qu'un archevêque d'Auch voulait lui offrir la prédication d'un Carême et que l'abbé Couture avait déjà choisi son sujet la connaissance de l'âme. Quel dommage que le projet n'ait pu être réalisé. L'orateur nous eût montré l'âme, image de Dieu, cherchant la vérité sans impatience ni inquiétude, avec la confiance que Dieu nous la doit, fidèle au devoir et aspirant au bien, émue par tous les nobles et généreux sentiments, faite pour le dévouement, la tendresse, le sacrifice, l'amitié, éprise du beau qu'elle entrevoit dans les œuvres de la nature et de l'homme, mais dont elle cherche l'idéal au delà du monde et de la vie, capable et heureuse de comprendre, d'admirer, d'aimer; et cette âme humaine qu'il nous eût montrée grande et profonde, délicate et splendide, c'était son âme.

MONSIEUR,

En lisant le beau livre où vous avez rendu pleine justice à notre admirable et cher Lamartine, découvrant dans sa vie intérieure la source profonde et jaillissante de sa poésie, je songeais que nul ne vous eût accueilli avec plus d'empressement et de sympathie que celui dont vous occuperez dignement la place.

Les pages exquises que vous avez consacrées à Pétrarque l'auraient délicieusement ému; il aurait goûté le ferme bon sens, le savoir, la pénétration, la finesse, le charme qui attirent autour de votre chaire l'auditoire d'élité qui se presse

aujourd'hui dans cette salle et qui est, comme nous, impatient de vous entendre. Vous trouverez parmi vos confrères les qualités que vous leur apportez vous-même et qu'ils ont discernées en vous la sincérité des convictions, l'affectueuse courtoisie, l'esprit ouvert et libre, le culte de l'honneur et de la liberté, l'amour des lettres, de la pensée et de la patrie,... vous serez donc ici chez vous.

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REMERCIEMENT

DE

M. ZYROMSKI

ÉLU MAINTENEUR

Prononcé en séance publique, le 26 avril 1903.

A ceux qui n'ont pas encore franchi le seuil de votre illustre maison, vous avez le droit de demander, pour rassurer vos légitimes scrupules, de quelle pensée morale ils sont les gàrdiens. J'ai l'avantage de pouvoir définir l'idéal qui dirige ma vie, en définissant l'oeuvre même à laquelle je collabore. Messieurs, je suis un Universitaire, je ne suis qu'un Universitaire; mais vous me permettrez sans doute de me parer de ce titre comme d'un titre d'honneur. Il en est d'aussi nobles, il en est de plus retentissants, il n'en est pas de plus haut ni de plus respectable; car l'esprit universitaire mérite les respects de tous, puisqu'il est fondé sur le culte de la science

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qui, depuis cent ans, a transformé l'univers, sur la passion de la justice qui nous prépare, au milieu de luttes ardentes, un avenir de fraternité et de concorde, et sur cet insatiable besoin de vérité qui assure au monument qu'il construit une solidité inaccessible aux ravages du temps et de la fortune. Cet esprit est formé de la plus pure substance des génies qui ont illustré notre France, les Descartes et les Pascal, les Laplace et les Taine, les Pasteur et les Berthelot. Sans renier bien au contraire aucune de nos vieilles gloires, il a l'ambition d'élaborer un avenir plus glorieux encore que le passé. S'il laisse tomber dans l'ombre et dâns la nuit les traditions qui renoncent ou qui s'épuisent dans l'invincible transformation des idées et des mœurs, il garde, avec un respect filial, les traditions vivaces et les disciplines nécessaires qui garantissent, à travers les âges, l'unité de notre génie, et il prépare ces traditions nouvelles qui permettront à notre patrie de supporter les inévitables renouvellements, d'étonner l'Europe par la générosité de l'idéal conçu par ses sages, et de l'effrayér par sa puissance d'assimilation et de conquête. C'est pourquoi l'Université, consciente de la grandeur de son rôle, est fière et jalouse de son indépendance qui est la garantie de sa bonne foi et la sauvegarde de son labeur. Sous tous les régimes, elle a eu la sagesse et le courage de l'imposer et de la maintenir, sous les régimes qui la redoutaient et sous les régimnes qui la consacrent. Donc, puisque ma présence parmi vous ne saurait être justifiée par les faibles

mérites de ma très humble personne, je m'em

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presse de transmettre votre hommage à notre chère et grande Université.

La longue tradition que vous représentez et que vous livrerez, aussi noble et pure, à ceux qui vous suivront, confère à chacun de vos membres, avec une part de l'honneur qui est le commun héritage, l'obligation de réaliser ses énergies intérieures. Celui que vous choisissez n'a pas seulement le droit de se réjouir, il a le devoir de comprendre qu'en s'associant à votre groupe il se charge d'un nouveau labeur. Il ne peut être heureux de vous appartenir qu'à la condition de penser et de dire qu'il doit justifier à ses yeux votre choix en se montrant plus sévère pour lui-même et plus ambitieux pour l'œuvre à laquelle il a consacré sa vie. Et ainsi la vanité qu'il a pu d'abord concevoir se change bientôt en une pensée plus haute, que soutiennent et ennoblissent le souci de la dignité personnelle et le sentiment de la responsabilité. Ce n'est donc pas sans gravité que je pénètre dans ce Temple de la Poésie toulousaine, où habitent les Muses appelées et retenues par Clémence Isaure, et où, selon une tradition flatteuse et que vous saurez maintenir, vous avez instauré le culte d'une Muse nouvelle, de la charmante Muse de France, la Courtoisie, toisie qui est la grâce dans la force, la Courtoisie, qui écarte avec un sourire toutes les fautes de goût, et les formes, pompeuses ou légères, de la morgue et du snobisme, la Courtoisie qui n'est pas une manière subtile de dissimuler ses sentiments, mais qui donne une allure élégante à la

la Cour

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