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voulut conferver au fujet de la Croifade. On fe feroit même confolé fort aifément de la perte de ce fragment, quand il auroit été fupprimé avec le refte de cette Bulle. Car il étoit deformais bien tard de vouloir recommencer ces expeditions, aufquelles on donnoit le nom fpecieux de guerres faintes. Après tant de mauvais fuccès que Dieu avoit permis en punition des pechez des Chrétiens, les Papes ne laiffoient pas d'y exhorter les Fideles, peut être à caufe de l'accroiffement que leur puiffance & leurs richeffes en avoient reçu. Ils s'étoient accoutumez peu à peu à convertir à d'autres ufages, ou pour leurs interêts particuliers, les armes des Croifez, les aumônes, les levées de deniers, ou les autres contributions qu'on avoit quêtées dans l'Europe contre les Infideles. C'est ainsi que Boniface en avoit usé pour faire la guerre à la Maifon des Colonnes, & à la faction des Gibelins, & qu'il avoit fait refferrer dans fes coffres les deniers recueillis pour ces emJoinville, plois durant fon Jubilé. De forte que hiftoire de s. fi les Croifades ont été pernicieufes à Louis. une infinité de familles de l'Europe, Geft. Dei per Francos, elles ont au moins été utiles & profi

1301. XIII. Suite & fin

du Procès de l'Evêque de Pamiers.

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tables à la Cour de Rome. La derniere des Bulles que le Pape fit dater du 5. jour de Decembre de l'an 1301. & dont l'Archidiacre de Narbonne fut encore le porteur, regardoit l'af. faire particuliere de l'Evêque de Pamiers. Elle étoit adreffée au Roi pour le prier de mettre cet Evêque en liberté, de lui donner main - levée de fes biens, & de lui permettre de l'aller trouver à Rome, où Sa Sainteté avoit befoin de fa préfence. Le Pape ne Secundum Diput s'empêcher d'y mêler les reproches vina. Bullaus. aux prieres; & fuppofant que c'étoit Richer. par ordre du Roi, & par le miniftere Preuves, pade fes Officiers que le Prélat avoit été arrêté & foumis à la garde de l'Archevêque de Narbonne, fous le fpecieux prétexte de fûreté, il avertit Sa Majefté de ne plus faire de pareilles entreprises à l'avenir. Il lui déclare, Que fi elle n'a des excufes fuffifantes pour juftifier cette action, elle avoit encouru les cenfures de l'Eglife, conformément au Canon qui défend de porter témérairement la main fur un Evêque. Qu'au refte il n'y avoit point de Laïc qui eût aucune puiffance fur les perfonnes ecclefiaftiques, foit régulieres, foit féculieres, & que la garde royale dont l'Archevêque

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de Narbonne étoit chargé, ne pouvoit être une raison valable pour ne pas délivrer l'Evêque de Pamiers fur l'heure, Cependant Pierre Flotte qui étoit parti de Rome peu de jours avant le Nonce Jacques des Normans, porteur de tant de Bulles, fachant ce que contenoient les ordres du Pape, alla folliciter l'Archevêque de Narbonne, & preffer le jugement de l'Evêque de Pamiers; afin que fon procès pût être fini avant l'éclat que ces Bulles devoient faire dans le Royaume. Il lui préfenta In prafentia. Preuves p. devant l'accufé même un acte où étoient fpecifiez tous les crimes dont cer Evêque étoit chargé. Il lui offrit de la part du Roi l'aide du bras feculier, & lui fit entendre combien il étoit dangereux pour le repos du Royaume, que le jugement de ce criminel d'Etat fût differé plus longtems. Il lui fignifia en dernier lieu, que s'il refufoit de faire ce dont il étoit requis, ou s'il n'y apportoit le foin & la diligence neceffaire, le Roi à fon défaut aviferoit à ce qu'il conviendroit de faire pour conferver l'honneur de Sa Majefté, & le repos de fes Sujets, qui demandoient qu'on fît un exemple de l'Evêque criminel.

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L'Archevêque par la lenteur affe&ée de fes procedures, donna lieu au Pape de recevoir les informations & les autres inftructions du procès criminel de l'Evêque, qu'il s'étoit fait envoyer de France; & le faint Pere vit auffi-tôt qu'il étoit hors de toute apparence de le juftifier de tant de crimes averez. Mais il ne changea pas le deffein qu'il avoit de le fauver; & pour en venir fûrement à bout, il prit le parti d'en évoquer la caufe à fon Tribunal. C'est ce qu'il entreprit de faire par une Bulle du 13. de Janvier Nuper non 1302. adreffée à l'Archevêque de Narbonne, & aux Evêques de Beziers & de Maguelonne, qui avoient été choifis entre les Suffragans de la Province, pour juger le procès avec lui. Après leur avoir marqué le déplaifir que lui caufoit un fi fâcheux incident, il leur manda qu'outre ce qu'il avoit appris déja des charges dont l'Evêque de Pamiers étoit accufé, il fouhaitoit en être encore plus particulierement inftruit. Pour cet effet il leur ordonna de commencer par le tirer de la puiffance & de la Jurifdiction des Séculiers, de lui faire donner main-levée de fes biens, tant de ceux qui dépen

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doient de fon Eglife, que de ceux qu'il poffedoit d'ailleurs; de mettre l'Evêque en prifon au nom & fous l'autorité du Pape, puis d'informer fur les chefs dont il étoit accufé, & dont il envoyoit les articles fpecifiez dans fa Bulle, comme on les lui avoit envoyez de France: après quoi ils devoient clôre & fceller le procès, l'envoyer à Rome avec la Bulle concernant ces articles, & y faire conduire auffi l'Evêque de Pamiers fous bonne & fidelle garde. On prétend que Philippe le Bel plus occupé des entreprises du Pape fur la Vvalfing Souveraineté de la Couronne, que de l'affaire de cet Evêque, n'eut patience d'attendre le jugement de l'Archevêque de Narbonne. Il donna

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ordre à fes Procureurs d'en abandonner la poursuite; & par confideration pour la dignité Episcopale, il voulut qu'on le rendît au Pape fur la demande que Sa Sainteté en avoit faite aux Juges Ecclefiaftiques. Mais il prit occafion de ce renvoi pour le chaffer de fon Royaume avec le Nonce qui avoit apporté les Bulles de diffention, & qui avoit follicité la délivrance de P'Evêque de Pamiers de la part de Bo

niface.