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1302.

Villani Sponde, de

qu'ils ont dit

préjudice de la verité, & contre la foi publique que l'on doit garder à la poiterité.

Le Roi Philippe non content d'aMarca fe font voir fait au Pape une Réponse fi peu trompez, lors refpectueufe, & d'avoir fait brûler fa c'étoit le Bulle avec tant de formalitez, voulut tois qui l'a encore intereffer fes Sujets dans la dévoit brûlée de fenfe de fes droits, & fe munir de leur approbation contre les entrepri

Comte d'Ar

colere, con

fondant le fait d'aupa

ravant avec celui-ci.

fes de Boniface. Ce fut dans cette vûe qu'il convoqua vers la mi-Carême les trois Etats de fon Royaume, qu'on appelloit encore alors le Parlement. L'Affemblée fe tint le 10. d'Avril dans F'Eglife de Notre-Dame de Paris, ou fe trouverent avec les Grands & les Prelats du Royaume, les Deputez des Villes, Communautez, Chapitres, Univerfitez, & les Superieurs des Guill. Nan- Maifons Religieufes. Le Roi y fut en perfonne, & il y fit propofer par Procureur General ce que le Nonce du Pape étoit venu lui declarer de la part de fon Maître, touchant la Souveraineté temporelle, & la citation des Ecclefiaftiques du Royaume devant Sa Sainteté.

gii Contin.

Bullæus

,

Hift. Univ.

t. 4. P. 14. Chron. de

Saint Denis.

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fon

Pierre Flotte, qui depuis fon retour de Rome avoit été fait Garde des

1302,

& 12.

Sceaux, ou Vicechancelier du Royaume fit un grand difcours à l'Affemblée, pour lui faire remarquer les mauvais deffeins qu'avoit la Cour de Rome fur la France, & le tort qu'elle caufoit à l'Eglife Gallicane par les refervations & les provifions d'Evêchez, & d'au tres gros Benefices en faveur des Etrangers qui ne refidoient jamais quoique ce fût l'intention des Fondateurs, & la volonté de l'Eglife. Il reprefenta, Que toute la difpofition des Dupuy, p. 11. Benefices du Royaume alloit au Pape par mille artifices, fans que les Evêques puffent les conferer dans leurs Diocefes à ceux dont ils avoient éprouvé la vertu, & dont ils connoiffoient le merite. Que l'Eglife Gallicane étoit fort furchargée de beaucoup de nouveaux impôts, & qu'il fe commettait impunément des violences & des extorfions de la part des Truitans & autres Officiers de la Cour de Rome. Que les Archevêques fe trou→ voient dépouillez du pouvoir & de la Jurifdiction qu'ils devoient avoir fur les Evêques leurs Suffragans, par des exemptions & privileges accordez par be Pape. Que depuis quelque tems la Cour de Rome avoit fait en sorte qu'on eût recours à elle pour toutes chofes, & que

1302.

le

rien ne s'y faifoit que pour de l'argent ; ce qui étoit également honteux pour Saint Siege & pour la France. Après avoir protefté pour le Roi, que Sa Majefté ne reconnoiffoit point d'autre Superieur que Dieu dans le temporel, il ajoûta, Qu'avant l'arrivée du Nonce en France, l'intention du Roi étoit de mettre ordre aux entreprifes de fes Officiers fur les gens d'Eglife, après les recherches exactes qu'il en auroit fait faire. Mais que voyant la précipitation avec laquelle le Pape vouloit prendre connoiffance de cette affaire, il avoit differé Pexecution de fon deffein, pour ne pas donner à Boniface le plaifir de pouvoir dire qu'il ne l'auroit fait qu'aux follicitations & par le commandement de Sa Sainteté, qui n'auroit pas manqué d'en prendre droit pour autorifer fes prétentions de Souveraineté.

Flotte ayant fini fon difcours par une déclamation contre la perfonne du Pape, & contre la Cour de Rome, dont il prétendoit avoir découvert les intrigues durant fon féjour en cette Ville, le Roi declara aux Etats, que tout le fujet de leur Affemblée rouloit fur la question de favoir à qui du Pape ou de lui le Royaume de France étoit

fujet. Les Etats répondirent par leurs Orateurs ou Deputez, Que ce point ne devoit pas être mis en question, & qu'on ne reconnoiffoit en France que Dieu & le Roi pour Saperieurs dans le temporel. Ils prierent tout d'une voix Sa Majesté de vouloir prendre fous fa protection & fa garde particuliere le Clergé, la Nobleffe & le Peuple de fon Royaume contre les Puiffances étrangeres ; ce que le Roi leur promit folemnellement, & qu'il executa par un Edit publié peu de tems après.

Le Roi après avoir éprouvé ainfi la difpofition de fes Sujets à fon égard, convia le Clergé & la Nobleffe de youloir declarer hautement de qui ils reconnoiffoient tenir leurs biens, parce qu'il craignoit que le Pape par une confequence de la prétention qu'il avoit fur le temporel, ne voulût faire paffer le Royaume de France pour un Fief de l'Eglife Romaine, comme ceux d'Angleterre, de Sicile, & les autres Etats de l'Europe, qui relevoient du faint Siege. Les uns & les autres declarerent qu'ils ne tenoient ces biens que de Sa Majefté & des Rois fes Predeceffeurs, Le Comte d'Artois portant la parole pour tout l'Ordre de la No

1302.

Bullæus, p. Hift. Univ.

14. tom. IV.

Guill. Nang

Contin.

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blesse, remercia le Roi du defir qu'il faifoit paroître pour rétablir la bonne Difcipline, & faire refleurir les Loix dans fon Royaume, pour la défense duquel tous les Gentilshommes étoient prêts d'expofer leurs biens & leurs vies. Il ajoûta, Que quand le Roi vondroit fouffrir ou diffimuler les entreprifes dont on fe plaignoit, la Nobleffe ne le pourroit endurer de fa part. Qu'au refte tous ceux au nom defquels il parloit, ne reconnoiffoient point d'autre Superieur fur la terre que le Roi pour le temporel.

Après que le Comte eût ceffé de parler', le Roi voulut que les Ecclefiatiques donnaffent un témoignage public de leurs fentimens fur le point de la Puiffance temporelle, & fur celui de la Regale. Les Prelats supplierent Sa Majefté de leur donner du tems pour en déliberer à part. Leur intention étoit de chercher les moyens de calmer fon efprit, & de rétablir l'union & la bonne correfpondance entre la Cour de Rome & la Cour de France. Mais le Roi les ayant preffé de s'expliquer, ils répondirent, Qu'ils fe croyoient obligez de défendre les droits de la Couronne, & les Libertez de l'E

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