ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

trepris de traiter le même sujet avant ce dernier événement.

Il est mort

Perfonne ne s'en eft mieux acquité que M. Dupuy, Confeiller du Roi, & Garde de fa Bibliotheque. L'hiftoire qu'il en avoit compofée en François & en Latin, fut imprimée à Paris quatre ans après fa mort, avec les Memoires & les Actes originaux qui en en 1651. faifoient foi, & qu'il avoit ramaffez avec beaucoup de foin. On y trouve prefque par-tout le caractere de la fincerité, & l'exactitude que l'Auteur a fait paroître dans tous les autres Ouvrages; une connoiffance exquise & fort nette des droits qui appartiennent aux deux Puiffances, & des bornes que Dieu leur a prefcrites; une grande foumiffion à l'Eglife Catholique; une retenue refpectueuse pour le S. Siege; un zele raifonnable & bien reglé pour maintenir les Libertez de l'Eglife Gallicane, & conferver l'autorité fouveraine de fon Roi. Mais fon deffein n'a été que de donner une narration fuccinte & préliminaire à la collection des actes qui compofent prefque tout le volume, afin d'inftruire fes Lecteurs par avance de l'origine & du progrès de toute cette hiftoire, & de leur épar

[ocr errors]

As

gner la peine de la débrouiller parmi une fi grande quantité de pieces. C'eft ce qui l'a fait réfoudre à paffer bien des chofes importantes qu'il a cru ne pouvoir aisément abreger, & qu'il a jugé qu'on devoit voir avec plus d'étendue dans les fources. D'ailleurs il paroît que faute d'attention fur la maniere de compter les années, qui étoit différente en France d'avec l'ufage établi à Rome & ailleurs, il a confondu quelquefois les affaires d'une année parmi celles d'une autre. Ce n'est pas feulement dans l'efpace des mois de Janvier, Février & Mars jufqu'à Pâques, comme il eft arrivé à plufieurs Hiftoriens; c'eft dans le refte même de l'année que fe trouve cette confufion. Ainfi il eft obligé de nous donner quelquefois pour l'effet d'un incident, ce qui en a été la caufe; & pour la caufe ce qui n'en a été que l'effet: du moins a t'il fait fuivre en certaines rencontres ce qui devoit préceder, & précéder en d'autres ce qui ne devoit que fuivre.

Avant M. Dupuy, le celebre Richer, Docteur de Sorbonne, avoit écrit la même hiftoire en latin; & il l'avoit diftribuée en cinq Livres, qui devoient

faire partie de l'hiftoire de l'Univerfité de Paris, dont on a trouvé à fa mort quelques volumes manufcrits. C'eft un tiffu affez fuivi des actes originaux, des Bulles des trois Papes, & des autres titres qu'il avoit recouvrez après des recherches fort pénibles, & qu'il avoit jugé à propos d'inferer tout entiers dans le corps de fon Ouvrage, fe contentant d'ajoûter du fien quelques reflexions fur ces pieces, pour faire la liaison de l'hiftoire. Quoique cet ouvrage ne foit pas du même prix que celui de M. Dupuy, tant pour le nombre des Pieces originales, que pour l'arrangement des faits dans la compofition historique, la profonde connoiffance que l'Auteur avoit acquife par une étude opiniâtre de plus de quarante années, de tout ce qui regarde l'administration de l'Eglife, l'autorité & les droits de fes Miniftres, lui confervera toujours fon merite. Il y a même des endroits où il paroît plus exact & mieux informé que M. Dupuy, comme dans tout ce qui concerne la legation & les commiffions du Cardinal le Moine. Il a été auffi plus heureux que lui à déterrer quelques Pieces importantes ; & il a corrigé di

verfes fautes qui fe font gliffées dans le Recueil des Actes imprimez dès l'an 1614. & réimprimez 40. ans après dans le Recueil de M. Dupuy avec les mêmes fautes, pour n'avoir pas eu

fans doute connoiffance de cet Ouvrage qui n'a pas encore vû le jour. Mais d'une autre part il y a beaucoup plus de vuide & d'interruption dans l'hiftoire de M. Richer, que dans celle de M. Dupuy. La confufion des tems y eft auffi plus grande, non feulement à caufe de la difference du calcul de Rome, d'avec celui de France, mais encore pour n'avoir pas affez pris garde aux commencemens des Papes, qui fe contentent de dater leurs Bulles ou leurs Brefs, de l'année de leur Pontificat, fans marquer celle de notre Epoque commune. Ce n'eft ni par furprise, ni par ignorance qu'il en a ufé de la forte: mais fon deffein n'étant pas de s'arrêter beaucoup à la difcuffion particuliere des faits, il ne s'eft foucié principalement que de la queftion du droit, concernant la puiffance eccléfiaftique & féculiere, dont il a examiné la difference & marqué les limites..

Ce font-là les deux Ouvrages qui meritent le plus d'être confiderez par

mi tout ce qui s'eft écrit touchant le fameux differend d'entre Boniface VIII. & Philippe le Bel. Encore n'eft-il pas fûr de fe flatter de celui de M. Richer, tant que le public en fera privé. Il est vrai qu'en 1614. il parut un petit Livre imprimé à Troyes, concernant les causes principales de ce différend que les Partisans de la Cour de Rome avoient eu grand foin de déguifer jufqu'alors. L'Ouvrage étoit forti du Cabinet de François Pithou, frere de Pierre, homme d'une capacité reconnue parmi les vrais Savans, & lié d'amitié avec les plus grands hommes de fon tems. Mais ce que Pithou y donnoit pour original, n'étoit qu'un extrait des vrais originaux, défectueux en beaucoup d'endroits d'une maniere à ne fournir qu'une idée obfcure & imparfaite de tout ce qui étoit en queftion entre le Pape & le Roy. La même année ou la précedente, on avoit fait à Paris deux éditions des Actes de ces differends, avec des extraits hiftoriques, tirez de divers. Ecrivains. On en étoit redevable aux foins de Simon Vigor, Confeiller au Grand Confeil, qui venoit d'employer utilement fa plume en faveur des Conciles de

« ÀÌÀü°è¼Ó »