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glife Gallicane. Que plufieurs d'entre eux y étoient même engagez par ferment pour les Duchez, Comtez, Baronies

autres Fiefs qu'ils tenoient dans le pays mais que tous s'en faifoient une bligation indifpenfable, à cause de la fidelité & de la foumiffion qu'ils devoient à Sa Majesté. Ils fupplierent enfuite le Roi de leur permettre d'aller à Rome fur l'affignation que le Pape leur avoit fait donner pour le premier jour de Novembre fuivant. Mais la Nobleffe & le Tiers-Etat s'oppoferent à cette demande ; ils en firent fi bien voir les dangereufes confequences, que le Roi déja difpofé au refus par lui-même, y fut entièrement confirmé. Le Tiers-Etat donna enfuite fon avis, qui fe trouva conforme aux autres, touchant l'indépendance de la Couronne & le droit de la Regale. Pierre du Bofc Avocat du Roi au Bail

1302

Preuves,

liage de Coutance,' & Procureur de Pag. 45. 46. la Communauté de cette Ville, y donna par écrit une differtation qu'il avoit faite en latin contre la petite Bulle du Pape, Il prétendoit y convaincre Boniface d'herefie, s'il ne rétractoit ce qu'il avoit avancé, s'il ne réparoit le fcandale qu'il avoit caufé

1302.

à toute l'Eglife, & s'il ne faifoit une fatisfaction publique au Roi, à qui il avoit voulu ravir l'indépendance & la Souveraineté qu'il avoit reçûe de Dieu. Sur le bruit qu'on faifoit courir que le Pape fe difoit auffi-bien l'heritier & le fucceffeur des Empereurs Romains, que des Souverains Pontifes fes Predeceffeurs, & que c'étoit un des fondemens de fa prétention fur le temporel du Royaume de France; du Bofc entreprit de faire voir, Que les premiers Rois de la Monarchie n'avoient jamais dépendu des Romains, ni tenu d'eux quoi que ce fut en fief. Que la Souveraineté du Roi & la liberté du Royaume pour le temporel avoient plus de mille ans de prefcription. Que le Pape Adrien I. avoit donné à Charlemagne du confentement du Concile General, non feulement la Collation des Prebendes, & la garde des fruits des Eglifes vacantes,mais encore le pouvoir de nommer les Papes, les Cardinaux,

tous les Prélats des Villes qui étoient fous fon obéiffance, & qu'il en avoit gratifié fes heritiers ou fucceffeurs à perpetuité. Que Louis le Debonnaire fon fils avoit remis de fon libre mouvement ce dernier privilege au faint Siege, &

s'étoit

s'étoit contenté de retenir pour lui & ses Succeffeurs le droit de Regale, qui confiftoit également dans la collation des Prébendes, & le fruit des revenus. Que tous les Rois de France avoient joui de ce droit fans trouble & fans interruption depuis ce tems-là jufqu'à Boniface VIII. Que ce n'étoit que depuis cent ans ou environ que quelques Canoniftes, on autres particuliers', s'étoient avisez de contefter ce droit. Qu'au refte les premiers Papes n'avoient jamais eu de pareilles prétentions; & que l'Eglife en feroit bien mieux gouvernée, fi leurs Succeffeurs vouloient les imiter dans leur pauvreté.

Quelques Auteurs ont cru que le Refultat de cette celebre Affemblée avoit été que le Roi écriroit au Pape la Lettre que nous avons rapportée plus haut, dans laquelle la petite Bulle fe trouve refutée pié-à-pié; & que cette petite Bulle y fut condamnée au feu, & brûlée même fur le champ en prefence du Roi & de toute la Nobleffe. Mais outre que l'un & l'autre fait auroit été tout-à-fait indigne de la gra vité & de la fageffe d'un Parlement fi auguste, il est visible que ce n'eft que

F.

1302.

XV. Resultat du Parlement

des Etats. Le

ou Aflemblée Roi, le Clergé la NoTiers-Etat envoyent & éme fêparément.

bleffe & le

crivent à Ro

1302.

gii Contin.

par une tranfpofition mal entendue, que l'on a attribué aux trois Etats du Royaume, ce qui n'étoit venu que du mouvement particulier d'un Roi en colere, & de quelque Courtifan trop zelé pour la gloire & pour l'interêt de fon Prince.

La déliberation de l'Affemblée fut que l'on envoyeroit au Pape pour lui reprefenter les privileges ou franchifes du Royaume, & les droits du Roi; que le Clergé écriroit fur ce fujet à Sa Sainteté, le Corps de la Nobleffe, & le Tiers-Etat au College des Cardinaux. Le Roi dépêcha au Pape de fa Guill. Nan- part, l'Evêque d'Auxerre Pierre de Spondanus ad Mornay, Chancelier de France, avec ann. 1302. 7. commiffion de prier Sa Sainteté de vouloir l'amour de lui furfeoir ou remettre à un tems plus favorable le deffein qu'il avoit de convoquer à Rome tout le Clergé de France, parce que les affaires prefentes de fon Royaume ne pouvoient fouffrir la reformation qu'il en vouloit faire ; & que pour lui en épargner la peine, il avoit entrepris cette reformation avec de fon Confeil,

8.

les gens

pour

Le Clergé deputa vers Sa Sainteté trois Membres de fon Corps, qui fu

1302. Lettre du

Pape.

rent Pierre de Ferriere, nouvellement Clergé au élû Evêque de Noyon, Robert de Harcourt, Evêque de Coutances, & Berenger de Fredol, Evêque de Beziers, pour s'excufer de ne pouvoir faire paffer en Italie l'argent destiné pour la Terre-fainte, ni se trouver à son Synode le jour de l'affignation. La Lettre qu'ils porterent au Pape au nom de tous les Ecclefiaftiques du Royaume, tant Reguliers, que Seculiers étoit datée du jour même de l'Affemblée des Trois-Etats. Elle marquoit to Avril. d'abord le déplaifir que leur avoit donné la commiffion du Nonce Jacques des Normans, Archidiacre de Narbonne, & la Bulle de Sa Sainteté au Roi. Elle l'informoit enfuite de tout ce qui s'étoit paffé dans l'Affemblée des Etats, & lui reprefentoit la plus grande partie des plaintes que le Roi avoit formées contre lui & la Cour de Rome.

Les Ecclefiaftiques fans s'écarter du

Du Mardi

vigor, Richer, Bul

laus, P. 19.

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