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1302.

fcellée de dix-fept fceaux à Anagnie lieu de la réfidence la plus ordinaire de Sa Sainteté, Les Cardinaux en firent une autre de même date à la Lettre du Tiers-Etat, & l'adrefférent aux Villes & aux Communautez du Royaume. Ce n'étoit prefque qu'une répetition de ce qu'ils venoient de répondre à la Nobleffe. Ils écrivirent en même tems au Roi & au Clergé quoiqu'ils n'en euffent pas reçû de Lettres; & ils tâchérent de leur perfuader qu'on les avoit mal informez des fentimens & des difpofitions de Boniface.

Il eft fâcheux pour la fatisfaction de ceux qui cherchent la vérité de cette hiftoire dans le fond des preuves originales, que nous n'ayons encore pû recouvrer ces deux dernieres Lettres. Nous y découvririons fans doute plus de fincérité, ou du moins plus de circonspection à déguiser un fait

que ces Cardinaux n'auroient ofé diffimuler ou alterer devant le Roi ou le Clergé, avec autant d'affurance que devant la Nobleffe & le Peuple. Mais à moins que l'on ne s'imagine de les voir animez de l'esprit de

Boniface, il n'eft pas aifé de comprendre par quelle maxime de confcience ils ont pû avancer que Jacques des Normands Archidiacre de Narbonne, Notaire Apoftolique & Nonce du Pape en France, n'avoit rien dit de bouche, ni préfenté au Roi aucun écrit contenant les prétentions de Boniface fur le temporel de la Couronne ; & que ce Souverain Pontife n'avoit jamais eu de pareilles prétentions. Les deux Bulles où elles étoient expreffément contenues, & dont le Nonce avoit été porteur font encore entre les mains de tout le monde, reconnues pour véritables par les amis & les ennemis de la Cour de Rome: ce qu'on ne fauroit au moins nier de la plus grande, qui commence par Aufculta fili, & qui étale toutes fes prétentions avec autant de pompe & d'étendue que l'extravagante Unam fanitam, que le faint Pere publia au mois de Novembre de cette année. Pour ce qui eft de la petite qui commence par Scire te volumus, que nous avons rapportée toute entiere en fon lieu, le témoignage du Gloffateur ou Commentateur an

1302.

1302.

dreas Bono

cien du Sexte des Decretales, quoique retranché au fiecle dernier par

Foannes An- les Correcteurs Romains, fuffit pour nous convaincre qu'on la tenoit pour certaine.

nienfis.

Les autres points des Lettres des Cardinaux à la Nobleffe & au TiersEtat, n'avoient pas beaucoup plus de folidité. Il paroît qu'ils ne les avoient avancés que pour fatisfaire le Pape, auquel il étoit dangereux de contredire; & s'ils avoient eu un deffein férieux de fe faire croire, & de perfuader des gens qui avoient en main dequoi les démentir, & les convaincre de fauffeté, c'en feroit affez pour les rendre fufpects d'impudence & de mauvaise foi, ou du moins d'une crédulité exceffive à l'égard d'un homme Jacques des dévoué à leur Cour qui les auroit

Normands.

Pape au
Clergé.

trompez.

Le Pape répondit peu de jours après Réponse du à la Lettre que le Clergé de France lui avoit écrite le jour de l'Affemblée des Etats, par une Bulle où il reprefentoit l'Eglife Gallicane à l'égard de l'Eglife Romaine, comme une Fille folle, qui étoit défobéissante & rebelle à une Mere pleine de tendreffe & de

charité.

corps,

1302.

Preuves,

page 65. Bullaus

Belial, femi videns corpore,

menteque toraliter excæca

tus.

Le Parle

ment alors chofe que les Royaume.

n'étoit autre

charité. Cette Réponfe n'étoit qu'une
plainte de ce que le Roi & fes Mini-
tres avoient fait contre lui, en fon
Parlement affemblé à Paris, pour em-
pêcher les Ecclefiaftiques d'aller à pag. 24.
Rome, où Sa Sainteté les avoit man-
dez. Il déchargea fon chagrin princi-
palement fur Pierre Flotte, qu'il ap-
pelloit fans façon Belial, borgne des
& entierement aveugle
yeux du
de ceux de l'efprit. Il fit de grands re-
proches aux Prelats, de ce qu'en plein
Parlement ils avoient fouffert que ce
Miniftre fe déchaînât fi cruellement
contre Sa Sainteté, & outrageât l'E-
glife Romaine avec tant d'indignité.
Il ajoûta, Qu'il étoit honteux pour le
Caractere Epifcopal qu'aucun d'entre
eux ne fe fût opposé aux Gens du Roi,
n'eût entrepris de refuter ce qu'on avoit
avancé, qui tendoit à rompre l'unité
de l'Eglife, & à former un Schifme en
France, ou enfin ne fe fût retiré de l'Af-
femblée, pour n'avoir point de part à
liniquité qui s'y commettoit. Qu'après
tout on ne pouvoit pas foûtenir que
temporel n'eft pas foumis au fpirituel.
fans tomber dans l'herefie de ceux qui
établisfoient deux principes. Il finit en
exhortant ces Prelats à méprifer les

G

le

Etats du

menaces qu'on leur faifoit du côté de 1302.' la Cour, afin de les détourner d'obéir à l'ordre qu'ils avoient reçû de Sa Sainteté pour fe trouver à Rome au jour marqué; & pour oppofer des menaces à celles du Roi, il leur déclara, Qu'il châtieroit la defobéiffance de ceux qui manqueroient de comparoître à leur affignation.

XVII. Confiftoire

Boniface ne jugeant pas que fa Bulle tenu à Rome au Clergé, non-plus que les Lettres

la Cour de Rome avec la Couronne de France.

au fujet du des Cardinaux à la Nobleffe & au differend de Tiers-Etat du Royaume, fuffent fuffifantes, tint encore un grand Confiftoire vers la fin du mois d'Août, pour prendre de nouvelles déliberations fur la conduite qu'on tenoit en France à l'égard du faint Siege. L'Evêque d'Auxerre Envoyé du Roi, & ceux de Noyon, de Coutance & de Beziers Deputez du Clergé, y affifterent par ordre de Sa Sainteté. Le Cardinal de Cardinal de Porto fit l'ouverture des avis, & propofa le fien par un grand difcours qu'il prononça en presence de ces Prelats. Il prit fon Texte de l'Epître de la veille, Fête de la Decollation de faint Jean-Baptifte, où l'Eglife applique aux predications de ce faint Precurfeur, ce qui avoit été dit de Jeremie

Avis du

Porto.

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