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tre les Echevins de la même Ville; que la Bulle produite par l'Evêque & contredite par les Echevins, avoit été abandonnée d'un commun confentement, & brûlée comme une piece inutile, fans aucun deffein de faire injure au Pape ni à l'Eglife. Ce n'étoit pas fur ce fait que le Roi avoit à répondre, mais fur deux autres, au fujet de deux Bulles adreffées à lui par Boniface, & contenant les prétentions de Sa Sainteté dont l'une avoit été brufquement jettée au feu par le Comte d'Artois, l'autre avoit été folemnellement brulée devant Sa Majesté & les Seigneurs de fa Cour le 8. de Fevrier 1302. Mais il paroît que le Roi n'ofant juftifier ou excufer ces deux faits, comme il l'auroit pû neanmoins, s'il n'avoit eu intention de se bien remettre avec le Pape, avoit été bien aise de détourner ce qu'il y avoit eu d'odieux, fur ce qui étoit arrivé à la Bulle concernant la Ville de Laon.

Sur le feptiéme article, où il s'agiffoit de la Regale, il fit prefque la même réponse que fur les deux, quatre & cinquième, où il étoit question de la collation des Benefices & de la difpofition des biens d'Eglife, & il té

HS

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moigna, Qu'il ne prétendoit point paffer les bornes de l'ufage legitime que lui permettoient les droits de fa Čouronne, felon l'exemple que faint Louis & fes autres Predeceffeurs les plus moderez lui en avoient donné. Que s'il s'y commettoit des abus par fes Officiers, il donneroit tous fes foins pour les prévenir à l'avenir, comme il avoit déja fait pour réparer le paffé. Sur le huitième, il répondit, Que c'étoit un droit acquis au Prince feculier, & au Magiftrat politique, de procurer ou d'empêcher l'execution des Bulles & des autres Mandemens ecclefiaftiques, felon qu'ils fe trouvent justes ou injuftes, utiles ou nuifibles à l'Etat. D'ailleurs qu'il fe contenteroit toujours du glaive materiel, fans prétendre jamais toucher au glaive spirituel, dont il laiffoit l'ufage tout entier aux Miniftres de l'Eglife. Sur le neuvième, Qu'il avoit pû de fon autorité faire de la monoye de fon Royaume ce que bon lui fembloit, à l'imitation de fes Predeceffeurs, furtout n'ayant confideré dans les changemens qu'il y avoit apportez, que les befoins de l'Etat, & ayant donné ordre qu'on fatisfit pleinement aux

plaintes de ceux de fes Sujets qui en auroient pû fouffrir. Sur le dixiéme, 1303. Que pour difpenfer le Pape de la peine qu'il vouloit prendre de réformer les defordres du Royaume, Sa Majefté y avoit pourvû, tant par des Edits, que par des Commiffaires nommez pour en connoître, & pour punir feverement les coupables. Sur le onzieme, Que pour ce qui regardoit l'affaire de la Ville de Lyon, le Roi étoit prêt d'en traiter & d'entrer dans un jufte accommodement, pour montrer combien il étoit éloigné de defirer autre chofe que ce qui que ce qui lui appartenoit. Que tout le defordre de la Ville n'étoit venu que de ce de ce que l'Archevêque avoit negligé de prêter le ferment de fidelité. Sur le douzième, Que le Roi avoit un defire fincere de conferver l'union qui avoit toujours été entre le faint Siege & le Royaume de France; qu'il prioit le Pape d'y cooperer de fon côté avec la même fincerité, & de ne le pas troubler dans la jouiffance legitime de fes droits & de fes privileges. Que fi le faint Pere n'étoit pas content de ces réponses, Sa Majefté étoit prête d'en paffer par l'avis des Ducs de Bretagne & de Bourgo

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Le Pape fe

ponfes du

Roi.

gne, que Sa Sainteté reconnoiffoit elle-même comme gens craignans Dieu, dévouez au faint Siege, pleins de probité & d'honneur, & bien intentionnez pour la paix & l'interêt de l'Eglife & du Royaume. Que le choix de ces deux Princes lui feroit d'autant plus agréable, que le Pape lui avoit déja offert par fes Nonces de les prendre de fon côté pour Arbitres de leurs differends.

Ces réponses du Roi furent enplaint des ré. Voyées incontinent à Rome par le Cardinal Legat, & elles furent auffi-tôt examinées dans le Confiftoire. Mais le Pape n'en fut pas content : c'eft ce qu'il fit connoître à fon Legat par un

Preuves,

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Litteras tuas, Bref du 13. d'Avril, où il lui marque les fujets qu'il croyoit avoir de n'en être pas fatisfait. Il dit que toutes ces réponses étoient ou oppofées à la verité, ou contre la juftice, & pleines d'une obfcurité affectée; de forte qu'on ne pouvoit y faire aucun fond, & qu'elles n'étoient propres qu'à retenir fon efprit dans l'incertitude & la fufpenfion; qu'il attendoit toute autre chofe de Sa Majefté, & que cela ne répondoit nullement aux promeffes de l'Evêque d'Auxerre, Chancelier &

Ambaffadeur à Rome, ni à celles du Comte d'Alençon frere du Roi, qui lui avoient fait efperer que le Roi acquiefceroit entierement à tout ce que Sa Sainteté defireroit de lui. Qu'afin de faire voir qu'il ne fuyoit point la lumiere pour marcher dans les tenebres, comme on faifoit en France, il prendroit volontiers le fentiment des Ducs de Bretagne & de Bourgogne, tout Etrangers & François qu'ils étoient, s'ils vouloient aller à Rome en perfonne, pour entendre de fa bouche les raifons de toute fa conduite. Qu'à l'égard de l'article concernant l'indépendance de la ville de Lyon, il n'y fouffriroit aucune modification, prétendant que ce qu'il en avoit ordonné par autorité Apoftolique, fût obfervé à la rigueur.

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Il manda au Legat de preffer le Roi de changer inceffamment fes réponfes, & d'accorder à Sa Sainteté toute la fatisfaction qu'elle lui demandoit dans tous les articles qu'il lui avoit propofez; qu'autrement le Pape procederoit contre Sa Majefté par autorité fpirituelle & temporelle tout à la fois. Il écrivit le même jour à Charles Comte de Valois frere du Roi, qu'il naldus,la Let

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