ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

1303.

fre au Comte

d'Alençon

eft datée du

24. Février 1303.

Preuves,

pag. 97.

Il le déclare

Per proceffus,

&c.

Preuves,

P. 98.

appelloit fimplement Comte d'Alençon, & à l'Evêque d'Auxerre, pour fe plaindre du peu d'effet de leurs promeffes, & les exciter à folliciter encore cette affaires auprès du Roi. Ily ajoûta des menaces pareilles à celles que portoit le Bref au Cardinal le Moine, afin d'intimider les efprits de la Cour.

L'impatience & le chagrin que lui excommunié. caufoit la difpofition où se trouvoit le Roi, lui fit expedier le même jour une feconde Bulle ou Bref à fon Legat, auquel il ordonnoit de fignifier à Sa Majefté toutes les cenfures de l'Eglife qu'elle avoit encourues. Il difoit dans cette Bulle, Que fuivant la coutume de l'Eglife Romaine, il avoit jufques-là publié diverfes Sentences d'excommunications generales, pour épargner le nom des particuliers qui en étoient frappez. Qu'il n'y avoit aucun doute que Philippe le Bel n'eût encouru ces Sentences tout Roi qu'il étoit, & malgré les privileges qui le declaroient exempt de l'excommunication, d'interdit & de toute autre Cenfure ecclefiaftique. Que ces privileges devoient être cenfez révoquez par cette Bulle fans autre declaration. Qu'il avoit encouru l'excommunication, pour

avoir empêché plufieurs perfonnes d'aller à Rome, & maltraité ceux qui en revenoient, principalement les Prelats de France, & les autres Ecclefiaftiques qui avoient reçu un ordre exprès de Sa Sainteté de fe rendre à Rome, afin de déliberer avec eux fur la réformation du Royaume. Il manda auffi au Legat, Qu'après avoir annoncé ou fignifié l'excommunication perfonnelle au Roi, il excommuniât les Prelats & tous les Ecclefiaftiques qui feroient assez hardis pour adminiftrer les Sacremens de l'Eglife, ou pour dire la Meffe en fa prefence, & qu'il les interdit de toutes les fonctions de leur miniftere. Qu'il eût foin de faire publier cette excommunication dans la Ville, les Provinces du Royau

me,

la

& par tout où il feroit neceffaire, pour maintenir l'honneur & l'autorité du faint Siege. Qu'il ordonnât auffi de part de Sa Sainteté au Confeffeur du Roi, d'aller à Rome, & de comparoître devant le Pape dans trois mois, afin d'y répondre fur ce dont il étoit accusé par l'Evêque de Pamiers, par l'Archidiacre de Narbonne, & par ceux qui rejettoient fur ce Pere la refiftance que le Roi avoit apportée jufques-là aux volontez de Boniface.

[blocks in formation]

1303.

Il cite le

lats à Rome.

Fratres.

Preuves, pag. 88.

Ce ne fut pas encore tout ce que le Pape fit expedier touchant fon dérefte des Pré- mêlé avec la France le 13. d'Avril, dans la neuvième année de fon Pontificat; il voulut auffi dater du même jour la Réponse qu'il fit au Cardinal le Moine fon Legat, fur ce que celuici lui avoit mandé de la difpofition des Evêques de France, touchant le voyage de Rome qui leur étoit enVenerabiles joint. Le Pape leur ordonna par ce dernier Bref de faire publier par toute la France la citation qu'il avoit fait faire tout nouvellement de tous les Prelats & autres Ecclefiaftiques de France qui ne s'étoient point trouvez à Rome le premier de Novembre de l'année precedente, pour ne point manquer d'y comparoître en perfonne dans trois mois. Il lui commanda de donner une affignation particuliere pour le même terme aux Archevêques de Sens & de Narbonne, aux Fvêques de Soiffons, de Beauvais, de Meaux, & à l'Abbé de faint Denis, avec menace d'être dépofez & privez de tous leurs Benefices & Dignitez ecclefiaftiques, s'ils vouloient s'en exempter, ou fe contenter de ne comparoître que par Procureurs. Mais il difpenfa

du voyage l'Archevêque de Rouen, les Evêques de Paris, d'Amiens, de Langres, de Poitiers & de Bayeux pour leurs infirmitez ; ceux d'Arras & de Laon pour le zele & la fidelité qu'ils avoient toujours fait paroître envers le faint Siege & la perfonne du Pape en particulier.

1303.

Dupuy,

Toutes ces Bulles ou Brefs (car on ne diftinguoit pas alors les Bulles d'avec les Brefs qui étoient fcellez de plomb comme les Bulles mêmes, ) toutes ces Bulles, dis-je, datées du même jour, furent confiées à Nicolas Pag. 17. de Benefracto, Archidiacre de Coutance en Normandie, pour être apportées de Rome au Cardinal le Moine, Legat en France, dont cet homme étoit le domeftique. Mais elles firent tant de bruit fur la route, que l'on ne put empêcher que la Cour n'en fût inftruite avant qu'elles fuffent arrivées. Le Roi en fut averti; & de l'avis de fon Confeil, il donna ordre à fes Officiers d'arrêter en chemin l'Archidiacre de Coutance, qui fut mis en prifon à Troyes en Champagne, avant que d'avoir pû rendre les Bulles au Legat. On arrêta auffi quel ques Ecclefiaftiques qui femoient des

copies de ces Bulles, que l'indifcre1303. tion de l'Archidiacre avoit laiffé prendre, & qui s'en fervoient déja pour tâcher de dispenser les Sujets de l'obéiffance qu'ils devoient au Roi.

Preuves, pag. 99.

Le Legat ayant appris la détention de Benefracto, follicita fon élargiffement à la Cour de France; mais il n'y trouva plus comme auparavant de facilitez pour perfuader le Roi. Loin d'avoir la liberté de publier ces Bulles, il ne put obtenir main-levée de la faifie que l'on avoit faite de leurs originaux à Troyes. Il eut le chagrin de voir publier un nouvel Edit, portant, Que les biens des Prelats & autres Ecclefiaftiques qui étoient allez à Rome, feroient confifquez, dans le même tems qu'il apprit la convocation d'une Allemblée generale du Parlement ou des Trois-Etats du Royaume contre les entreprises du Pape fon Maître. C'eft ce qui l'obligea de quitter faint Martin de Tours, où il s'étoit retiré, & de s'en retourner à Rome, ne pouvant se refoudre à demeurer dans le Royaume fous la difpofition des Gardes ou Infpecteurs que le Roi lui avoit donnez pour obferver fes démarches & fes entretiens. Ce qu'il fit avec tant

« ÀÌÀü°è¼Ó »