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ftolique de l'Eglife en une domination

1303 defpotique, contre la difpofition expreffe de JESUS-CHRIST. On peut dire qu'il étoit né pour commander, & il avoit beaucoup d'excellentes parties propres à lui attirer la foumiffion des autres, s'il eût fçu fe contenir dans des bornes legitimes. Perfonne ne le paffoit en fon tems dans la connoiffance des faintes Ecritures, de l'un & de l'autre Droit, & de toutes les affaires ecclefiaftiques & civiles; & l'on ne peut fans injuftice lui refufer la gloire d'avoir fait beaucoup de Reglemens falutaires, pour maintenir les Droits & la difcipline de l'Eglife. Mais il avoit une ambition demefurée & une avarice insatiable, qui lui firent faire un mauvais ufage de tous fes grands talens, & qui le porterent à préferer dans le gouvernement de l'Eglife, les maximes d'une politique intereffee & cruelle, aux regles faintes de l'Evangile.

Fin de la premiere Partie.

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HISTOIRE

DES DÉMÊLEZ

DE

BONIFACE VIII.

AVEC

PHILIPPE LE BEL.

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SECONDE PARTIE.

L fembloit que la mort de Boniface

dût

l'animofité

1303.

Í. Nogaret continue fes

mis, d'autant plus aifément qu'il n'y pourfuites. avoit pas fujet de douter qu'elle ne mîr fin à la fâcheufe querelle dont ce Pape étoit la caufe. Mais Nogaret ne voulant pas que cet accident lui fit perdre l'occafion de faire triompher la caufe de fon Maître, réfolut de pourfuivre la mémoire du mort contre fes défenfeurs & fes heritiers, & de continuer l'appel interjetté en France. Sur la nouvelle de cette mort, il alla trouver Renaud de Suppino à Ferentino, & Octobre. tâcha de lui rendre le courage que lui page 174

Acte du 17

Preuves

avoient fait perdre ceux d'Anagnie le 1303. jour qu'ils le chafferent de leur Ville avec les François, pour délivrer le Pape. Il lui offrit au nom du Roi, felon le pouvoir qu'il en avoit reçu, tout les fecours d'hommes & d'argent néceffaires, pour le venger lui & les fiens, des Habitans d'Anagnie, & des parens de Boniface, avec un dédommagement entier de tout ce qu'il avoit fouffert, & de ce qu'il fouffriroit encore dans la fuite pour la même cause,

Election de

Onze jours après la mort de BoniBenoist XI. face, le Conclave élut en fa place Nicolas Boccaffini de l'Ordre des Dominicains, Cardinal Evêque d'Oftie, d'une naiffance très baffe & très obfcure felon le monde; mais homme de fçavoir & de fainte vie. Il prit le nom de Benoît XI. & il fut couronné le Dimanche fuivant, qui étoit le 27. Bullæus, jour d'Octobre. Le Roi de France ne l'eut pas plûtôt appris, qu'il lui en écrivit des Lettres de congratulation, de refpect & de foumiffion filiale, & nomma trois Ambassadeurs nouveaux, outre ceux qu'il avoit déja à Rome, pour les lui préfenter. Les trois Ambaffadeurs étoient Berard, Seigneur de Mercœuil, Guillaume du Pleffis

pag. 205.

Seigneur de Vezenobre, & Pierre de Belleperche, alors Chanoine de Chartres, depuis Doyen de l'Eglife de Paris, Evêque d'Auxerre, qui avoit été même Garde des Sceaux de France avant Pierre Flote, & qui paffoit pour l'un des premiers Jurifconfultes de fon fiecle.

Du vivant de Boniface, le Roi avoit envoyé au faint Siege, au Clergé de Rome, & en d'autres endroits de I'Italie, Pierre de Peredo, Prieur de Chefa, pour diverfes affaires, tant de Sa Majefté que du Royaume, dont la principale étoit de former fes plaintes contre ce Pape. Le Prieur de Chefa n'étant arrivé à Rome que la veille de la mort de Boniface, ne put rien faire durant les funerailles & le Conclave. Mais Renoift XI. ne fut pas plûtôt élû, qu'il alla fe prefenter à lui avec le memoire des plaintes de fon Maître, & des remontrances qu'il avoit à lui faire fur la corruption qu'il prétendoit avoir été introduite dans l'Eglife fous le Pontificat de Boniface.

Il y propofa ce qui s'étoit fait à Paris le 14. de Juin devant le Roi dans l'Affemblée des Etats du Royaume, renouvella les appellations inter

1303.

Plaintes & remontrances

de Peredo au nom du Roi.

Voyez l'Acte

Ego Frater.

Preuves,

pag. 219.

1303.

jettées en France, en préfence de Sa Sainteté & des Cardinaux, & demanda la convocation d'un Concile à Lyon ou ailleurs, pourvû que ce fût dans un lieu qui ne fût ni suspect, ni éloigné, ni incommode, ni dangereux pour le Roi & fon Royaume, Il leur fit enfuite un long parallele d'oppofition entre la conduite des anciens Papes, & celle de Boniface. Pour mettre dans un plus grand jour les excès & les déportemens de celui-ci, & pour faire voir jufqu'à quel point il avoit violé & ruiné la Difcipline de l'Eglife, il dit, Que du tems de ces anciens on ne trafiquoit point les Benefices; que Les Evêques n'achetoient point la permiffion de fortir de la Cour de Rome; que les élections étoient libres ; l'on procedoit rarement & avec toutes les précautions imaginables contre les Evêques & contre les Cardinaux. Qu'on ne dépofoit point les Evêques pour des interêts particuliers, ou pour le bon plaifir du Pape. Que l'on donnoit fort pew de chofe pour les provifions de Rome. Qu'on ne vendoit pas les Benefices, les Difpenfes, les graces, ou Indulgences. Que l'on ne faifoit que très-rarement des divifions d'Evêchez, dans des be

que

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