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foins très-importans, connus de tout le monde, & jamais fans le confentement des Rois & des Patrons. Qu'on ne débioit point les Sujets du ferment de fidelité qu'on ne privoit point les Chapitres, Colleges, ou autres Compagnies. Facultez & Societez, du droit d'élire leurs Prelats, leurs Superieurs, leurs Miniftres & leurs Officiers. Qu'avant Boniface les Papes n'avoient jamais prétendu que tous les Benefices vacans en Cour fuffent en leur feule difpofition, &qu'ils faifoient peu de referves. Qu'on ne connoiffoit pas la pernicieufe maxime, qui vouloit que les Etrangers & les abfens fuffent duement & legitimement citez à Rome, fans autre formalité, lorsqu'on avoit feulement affiché la citation à l'une des Eglifes de la Ville. Qu'aucun des Predeceffeurs de Boniface ne s'étoit declaré Seigneur du temporel des Princes feculiers. Qu'on n'avoit point prétendu qu'on dût appeller aux Souverains Pontifes de toutes fortes de cas & de toutes fortes de Tribunaux. Qu'enfin il n'y avoit pas encore eu de Pape avant lui qui eût appliqué à fon profit particulier l'argent qu'il avoit fait lever pour la Terre-fainte & les Croisades, dans la France &.ailleurs. Mais que Boniface

1303.

1303.

Ambaffade au nouveau

Pape.

pag. 259.

étoit coupable, & publiquement convaincu de tous ces crimes, & qu'on avoit fait en France un livre de fes vices & de fes exactions.

Benoift XI. ne crut pas que le Confiftoire dût déliberer fur la remontrance de Peredo, jufqu'à ce que celui-ci eût reçû du Roi un nouveau pouvoir & des Lettres de créance pour le Pape. Mais comme il avoit deffein d'étouffer toute cette affaire, il fit prier Guillaume de Nogaret de fa part par l'Evêque de Toulouse, de ne point paffer outre dans fes pourfuites, fans un nouveau commandement du Roi, afin de trouver moins d'obstacles aux mesures qu'il vouloit prendre pour appaiser le fcandale, & remettre l'union entre l'Eglife Romaine & le Royaume de France.

Nogaret fe trouvant ainfi les mains liées, vint en France trouver le Roi, Preuves, auquel il declara les intentions du nouveau Pape en plein Confeil. Il lui fit entendre que la face de la Ville de Rome étoit entierement changée de puis l'élection de Benoift, & que toutes chofes y étoient favorablement difpofées pour la France. Il lui perfuada de prévenir Sa Sainteté par l'ambassade

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Preuves,

celebre qu'il lui avoit destinée, & de ne point attendre même que le Pape lui fit declarer publiquement fon éle&tion par fes Nonces, comme c'étoit la coutume, ni que le Legat que Sa Sainteté devoit envoyer en France pour ménager la paix, fe fût mis en chemin. Le Roi fuivit volontiers cet avis, mit Nogaret à la tête des trois Ambaffadeurs qu'il avoit nommez fur les premieres nouvelles qu'il avoit reçûes de l'élection de Benoift, & le renvoya à Rome avec de nouvelles 24. 25. inftructions & d'amples pouvoirs pour traiter la paix à l'avantage de la France. Le Roi joignit une procuration expreffe pour recevoir du Pape en fon nom l'abfolution de toutes les Cenfures que Sa Majefté, les Prelats, les Grands du Royaume, & les autres Sujets pouvoient avoir encourues fous Boniface. Mais Nogaret n'eut point de part à cette procuration qui n'étoit que pour les autres Ambaffadeurs, parce qu'il étoit regardé comme nommément excommunić.

Ce fut cette confideration qui le fit refter en France plus long-tems que les autres, parce qu'étant particulie rement chargé de poursuivre la me

1304.
Du 23. Fe-

vrier 1304.

1304.

Requête du

Peuple de
France au

Roi.

Vigor

Preuves, Page 114.

moire de Boniface, il voulut prendre des furetez fuffifantes contre les pa-. rens & les partifans de ce Pape. Il craignoit aufli que fa prefence n'empêchât les premiers effets de la bonne volonté de Benoift, de forte qu'il crût les devoir attendre en France, & ne pas reprendre fitôt fes procedures contre fon Predeceffeur.

Ce fut pendant cet intervale que le peuple de France prefenta au Roi contre Boniface cette fameufe Requête, que l'on a eu grand foin de faire paffer jufqu'à nous dans fon ancien langage. Le peuple faifant fon affaire particuliere de l'indépendance de la Couronne, & s'y croyant plus intereffé que le Roi même, remontra à Sa Majefté, Que la fouveraine franchife du Royaume confiftoit à ne reconnoître point d'autre Souverain que Dieu dans le temporel. Il demanda que Boniface fût declaré heretique pour avoir voulu établir le contraire, & contefter le double droit de Regale au Roi, tant pour la collation des Prebendes, que pour la retention des fruits des Eglifes vacantes. Il follicita même Sa Majefté de s'employer pour lui faire faire fon procès, ou dans le Concile, ou devant

le

le nouveau Pape, afin qu'au moins la condamnation de fa memoire fût la juftification de la France dans la pofterité. A quoi le Roi prévenu des titres de Défenfeur de la Foi, & de Destructeur de l'herefie, qu'on lui donnoit, ne paroiffoit d'ailleurs que trop porté, tant par fes reffentimens parti culiers que par les fuggeftions de fes

Miniftres.

,

Cependant le Pape Benoist ne croyant pas devoir attendre les foûmiffions du Roi, ni l'arrivée de fes Ambaffadeurs, voulut le prévenir de fes graces fans être follicité, felon les termes de fa Bulle. Il lui donna l'abfolution de toutes les excommunications & autres cenfures qu'il pouvoit avoir encourues. C'est ce qu'il lui fignifia depuis par une Bulle du fecond jour d'Avril 1304. où il lui marque qu'en allant ainfi au devant de lui, au préjudice des regles ordinaires, ordinaires, il n'avoit point d'autre but que le falut de fon ame, & la gloire de fon regne. La Bulle porte précisément que le Roi n'avoit pas encore fait demander fon abfolution, lorsque le faint Pere la lui donna en presence de ses Ambasfadeurs. Et divers Hiftoriens ont re

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