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gleterre & lui, pour détourner le fleau

que

de la guerre de fes Etats ; & il ne fit 1296. pas difficulté d'affurer ; Que depuis qu'il étoit Pape, il avoit paffé les nuits fans dormir, & effuyé des travaux inSupportables pour veiller fans ceffe à la confervation de fa Perfonne & de fon Royaume; & que ce Prince n'étoit réduit à de fi fâcheuses extrêmitez que depuis qu'il avoit perdu la faveur du faint Siege & du Pape. Qu'en general il ne trouvoit pas mauvais Le Roy fit contribuer les Ecclefiaftiques pour la défenfe & les befoins de fon Royaume ; mais qu'il ne le devoit & ne le pouvoit faire fans fa permission expreffe. Qu'en cas de neceffité preffante & reconnue, il fe chargeroit lui-même de faire contribuer les Ecclefiaftiques, jufqu'à permettre, s'il en étoit befoin, que les Croix d'or & d'argent, les Calices & les autres vafes ou meubles facrez fussent vendus. Que par fa Conftitution où il avoit défendu aux gens d'Eglife de rien payer aux Princes feculiers, & aux Princes de rien exiger du Clergé de leurs Etats, ne prétendoit pas abfolument que Philip. pele Bel n'usat pas du droit des Rois de France fur les Ecclefiaftiques pourraifon des Fiefs mouvans de fa Couronne,

il

fuivant les Loix ou les Coutumes du 1296. pays mais que pour lui il étoit prêt de tout facrifier, fa vie même, pour défendre la Liberté & les Immunitez de l'E

glife contre tels ufurpateurs que ce pût être. Qu'au refte Philippe étoit le feul coupable de la guerre qu'il avoit à foutenir contre les Rois des Romains & d'Angleterre, & contre les autres Princes alliez, par l'injufte poffeffion du Comté de Bourgogne, qui étoit Fief de l'Empire, & de plufieurs terres en GafCogne, qui appartenaient au Roy d'Angleterre, comme Duc de Guyenne. Que le jugement des differends émûs entre lui

ces deux Rois, appartenoit au Pape de plein droit, en tant qu'il eft question du peché ; & qu'il étoit honteux à Philippe de vouloir recufer ce jugement, tandis qu' Adolphe & Edouard s'y foumettoient. Qu'avant que d'en venir aux dernieres extrêmitez, il vouloit effayer encore les voyes de la remontrance & de la douceur pour le ramener : & que c'étoit dans cette vue qu'il lui envoyoit l'Evêque de Viviers fon fujet, homme de confiance, qui devoit lui expliquer plus amplement fes intentions.

Quelques durs & menaçans que fuffent les termes de cette Bulle, il eft

1296. Dupuy, P. 3.

22. Septembre.

certain, contre ce qu'en ont écrit quel-
ques Auteurs, que le Pape ne declara
point le Roy excommunié ou lié par ad finem.
aucune autre Cenfure ecclefiaftique.
Mais l'inquietude que cette affaire lui
donna, le porta dès le lendemain à
écrire encore un Bref à ce Prince, pour
le prier de bien pefer toutes ses rai-
fons, tous les termes de fa Bulle, d'é-
couter ce que l'Evêque de Viviers avoit
à y ajoûter de vive voix, & de ne se
fervir pour l'examen de ce qu'il lui
mandoit, que des plus fages & des
plus fideles de fon Confeil, au lieu de
s'arrêter davantage aux avis de gens
mal intentionnez pour l'Eglife.

Le Roy vivement touché de la Bulle & du Bref, répondit à Boniface par un écrit fort ample, où il fit paroître une vigueur égale à la force avec la. quelle le Pape avoit affecté de lui parler. Après lui avoir marqué que les Rois de France ont fait des Loix de tout tems pour la confervation de leur Etat, avant même qu'il y eût des Ecclefiaftiques dans leur Royaume, il lui avoua: Que s'il avoit défendu d'une maniere indefinie de faire fortir du Royaume, chevaux, armes, argent & marchandises, fans fon congé, c'étoit

Réponse du

Roy, Antequam, &c.

dans Vigor, Dupuy & Ri

cher; nous n'en avons

qu'une partie.

1296.

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pour connoître les deffeins de ce tranfport, & favoir à qui appartenoient ces chofes mais qu'il ne refufoit point la permiffion de les faire fortir, ni aux Ecelefiaftiques, ni aux autres, dès qu'on lui en faifoit voir les raifons. Qu'il étoit un peu furprenant que LE FILS BIEN AIME DU PAPE, (c'eft à dire la Roy d'Angleterre) retînt non feulement le bien des Ecclefiaftiques, mais auffi leurs perfonnes par les voyes les plus violentes, fans qu'on le menaçât pour cela de la peine de l'excommunication. Que l'Eglife n'est pas moins compofée de Laics que de Clercs qu'elle eft Une, fans divifion, & qu'ayant été délivrée de la fervitude du peché par JESUSCHRIST, les Laics n'ont pas moins part à cette liberté que les Ecclefiaftiques. Qu'à la verité il y a d'autres libertez particulieres qu'on peut appeller Immunitez, & qui appartiennent aux Miniftres de l'Eglife; mais que c'est par la permiffion des Princes feculiers que les Papes les leur ont accordées. Que ces Libertez ne peuvent ôter aux Rois le droit de prendre les moyens necessaires à la défenfe de leurs Etats, aufquels on ne doit pas être inutile,dès qu'on en eft membre, Clerc ou Laic, Noble on Roturier.

de

Que les fecours d'argent qu'on tire de
ceux qui ne peuvent se défendre par eux-
mêmes, pour être employez à la fubfi-
ftance de ceux qui travaillent à les met-
tre en fureté contre les attaques
des en-
nemis, ne peuvent s'appeller de violen-
tes exactions, mais feulement un juste
fubfide. Qu'il eft contre le droit naturel
de défendre à un homme de contribuer
pour la propre défense, & contre les
regles de la justice & de la reconnoissan-
ce, d'empêcher les Ecclefiaftiques d'affi-
fter les Princes qui les ont enrichis. Que
c'étoit une chofe honteuse au Vicaire de
JESUS-CHRIST de défendre de payer
le tribut à Cefar, & de fulminer contre
des Ecclefiaftiques qui ne faifoient en
eela qu'imiter JESUS-CHRIST leur
Maître, & les Apôtres leurs Predecef-
feurs ; & qui y étoient d'autant plus
obligez, que dans la neceffité publique
de fon Royaume, il s'agiffoit de leur
confervation & de leurs interêts parti-
culiers. Qu'il adoroit Dieu en verité :
qu'il honoroit fon Eglife & fes Mini-
ftres mais qu'il ne craignoit point les
menaces des hommes, fur-tout lorfqu'elles
étoient injuftes. Que le refus qu'avoit
fait le Roy d'Angleterre fon HOMME-
LIGE & fon VASSAL, de comparoître

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1296.

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