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1297.

feconde édi

de Rome, & l'on marquoit au bas que la Lettre étoit envoyée avec la déclaPatru de la ration du Pape, qui portoit, Que les ion, p. 835. Ecclefiaftiques peuvent en confcience affifter le Roi. Mais on ne peut pas produire de témoignage plus évident de la verité de cette Bulle, que les efforts que fit le Pape pour la révoquer, par une autre du 4 de Decembre de l'an 1303. où il a prétendu fufpendre les privileges & les graces (ce font fes termes) qu'il y avoit accordées à Philippe hap. 5. hift. le Bel. L'Hiftorien Belleforest qui la e Philippe le rapporte avec quelque altération,ajoû

le Bel.

te que le Roi la fit lire dans une célebre Affemblée de tous les Prelats du Royaume. En un mot, elle fut verifiée & fcellée en la Cour ou Parlement du Preuves, Royaume, le Vendredi après la Fête de Noel l'an 1303, & publiée par l'Official ou Greffier, nommé Bitris.

pag. 39.

Off. Cur.Paft.

Ce n'eft pas qu'on crût en ce temslà, non plus qu'aujourd'hui, que nos Rois euffent aucun befoin des Bulles de Rome pour l'exercice du droit qu'ils ont toujours eu de lever des fubfides fur le Clergé. On en ufoit ainfi, pour marquer feulement que Boniface avoit lui-même reconnu ce droit; mais non pas pour fonder le droit de nos Rois

fur cette Bulle, comme quelques-uns de nos Jurifconfultes & de nos Canoniftes ont eu l'indifcretion de l'avancer. Il faut avouer neanmoins que les décimes, impofition qui fe prend fur le Clergé féparément, ont continué de fe lever dans le Royaume par conceffion des Papes comme auparavant, jufqu'au tems du Concordat paffé l'an 1516. entre Leon X. & François I. Mais il en étoit en ce cas là de la permiffion des Papes comme du confentement du Clergé, fans lequel nos Rois ne faifoient pas ces levées. C'étoit la fouveraineté de leur Couronne, de l'aveu même du Clergé, qui leur donnoit ce droit : & toutes les Pancartes de la Chancellerie Romaine n'auroient pû former par leur propre vertu, un pouvoir que les Papes n'ont jamais eu fur le temporel des Eglifes du Royaume.

C'est dans le fens que l'on vient de marquer, que Boniface accorda au Roi Philippe le Bel des décimes pour trois ans. Elles fe leverent fur le Clergé depuis le jour de la Madeleine de l'an 1297 jufqu'à la fin de 1300. Cette conceffion auffi-bien que l'adouciffement de fa Decretale Clericis Laicos, étoit moins

1297.

une preuve de fa bienveillance envers

1297. le Roi, que de fa politique & de fon adreffe. Il crut devoir attendre une occafion plus favorable pour fe venger de ce Prince, comme il fit quelques années après; & il jugea ce ménagement néceffaire pour accommoder fes propres affaires. Il vouloit obtenir main-levée de l'argent d'une efpece de décime qu'il avoit ordonnée luimême dans le Royaume, & qui étoit arrêté par l'Edit du Roi qui défendoit tout tranfport d'argent & de marchandifes hors des terres de France. Cette

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cheti.

conduite parut gagner Philippe le Bel.

1. Spiliac de Il délia les mains aux deux Traitans du Pape en France, & leur permit de faire paffer en Italie l'argent qu'ils avoient amaffé pour Sa Sainteté, mais Registre Olim, qui avoit été mis en fequeftre, & gardé en main fauve pendant l'execution de l'Ordonnance du Roi, comme nous l'apprenons par un Arreft du Parlement donné le Lundi devant la Fête de S. André l'an 1296.

1296. initio.

Boniface voulant ôter aux François tout fujet de douter qu'il fût réfolu à bien vivre avec le Roi Philippe & les Grands du Royaume, mit au nombre des Saints le Roi Louis IX. fon grand

Pere, & fit publier la Bulle de fa canonisation le onzième jour d'Aouft de l'an 1297. Philippe en effet regarda cette action comme un nouveau sujet d'obligation qui le rendoit redevable à Sa Sainteté ; de forte que dans la vûe d'entretenir une bonne correfpondance avec le Pape, non feulement il donna les mains à la Trêve qu'il avoit ordonnée d'abord fans fon confentement, entre lui, Edouard II. Roi d'Angleterre, & Guy Comte de Flandre; mais il voulut encore se soumettre à fon jugement, comme firent auffi ces deux autres Princes, pour terminer leurs différends.

pas

que

fe bor

Ce ne fut encore là nerent les apparences de la bonne intention & de la bienveillance que le Pape Boniface affectoit de faire paroître pour Philippe le Bel. Il favoit que les Allemands étoient mal fatisfaits du gouvernement d'Adolphe de Naffau Roi des Romains, & que les Electeurs & les Princes qui ne l'aimoient pas, commençoient à prendre des mefures pour lui donner un fucceffeur. Il prit occafion de ces premieres difpofitions pour faire efperer à Philippe qu'il employeroit fon cre

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dit

pour faire tomber la Couronne fur 1297. la tête du Comte de Valois fon frere, à qui il avoit déja promis l'Empire de Conftantinople pour le récompenfer de ce qu'il étoit entré en Italie avec des troupes Françoifes à la priere de Sa Sainteté, & de ce qu'il lui avoit fait une ceffion volontaire du Royaume d'Aragon, dont le Pape Martin IV. • l'avoit gratifié.

Philippe le Bel écouta ces propofitions d'autant plus volontiers, qu'il y trouvoit plus d'apparence & de poffibilité, qu'aux vaines paroles que ce Pape lui avoit données de détrôner les Paleologues en faveur de fon frere. Il crut devoir fe repofer fur fa bonne foi, & laiffer mûrir cette affaire entre fes mains. Cependant le Roi d'Angleterre étant defcendu en Flandre avec des troupes, à deffein d'entrer en France avec le Comte & les Alliez au préjudice de la Trêve, Philippe s'en plaignit à Boniface, comme à l'auteur & au garant du Traité fait entre eux, & comme au Juge de leurs différends, choifi du confentement commun des Parties. On n'y trouva point d'autre expedient que de faire avancer le jugement par lequel ces différends devoient être terminez.

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