faites à fes Officiers touchant la fou- il Il fe plaignit du peu de confideration qu'on faifoit paroître pour lui à 1301. la Cour, & dit hautement; Qu'en- Dupuy & core que fa Ville fe trouvât dans les Sponde. limites du Royaume de France, il n'étoit Sujet de perfonne. Qu'il ne tenoit rien du Roi ; qu'il n'étoit foumis qu'au Pape, &qu'il ne reconnoiffoit point d'autre` 1301, Puiffance que la fienne, tant pour le temporel que pour le fpirituel. Il porta même l'infolence, jufqu'à menacer au nom de Boniface, que fi on ne lui accordoit fa demande touchant la liberté du Comte de Flandre, il jetteroit l'Interdit fur tout le Royaume, &fulmineroit même l'excommunication fur la perfonne du Roi. Après ces infolentes menaces, il commençoit à foutenir la puiffance abfolue du Pape fur les Princes Souverains & indépendans : mais le Roi qui avoit eu la patience de l'écouter jufques-là, ne voulut pas fouffrir plus long-tems fes emporteRicher,.. mens. Il pouvoit le faire ressouvenir qu'il parloit devant fon Roi, en l'arrêtant prifonnier, pour le faire punir comme fon fujet; il aima pourtant mieux le renvoyer à Rome, ou dans fon Diocese. Bernard, fur l'ordre qu'il reçut de fe retirer promptement de la Cour, alla rendre compte de fa negociation au Pape Boniface, qui pour faire voir qu'il ne fe rebutoit pas du mauvais fuccès de fa negociation, renvoya cet Evêque en Languedoc pour y remuer. contre l'autorité Royale en faveur de la fienne. Ce fut pour lors que fe con Les Officiers du Roi en Languedoc ne manquerent pas de former leurs DS 1301. 1301. cès de Ber plaintes fur la conduite de ce feditieux Prelat, & de les envoyer en Cour. Le Roi fe croyant obligé à quelques égards pour le caractere Epifcopal, ufa de diffimulation pendant quelque tems, pour donner lieu à l'Evêque de changer de conduite, & pour laiffer diffiper les accufations dont il étoit chargé. Mais les déportemens de cet homme étant devenus trop publics pour pouvoir être diffimulez ou tolerez plus long-tems, le Roi nomma des Commiffaires qui eurent ordre d'aller fur les lieux informer plus particulierement des faits dont il étoit accufé. Les Commiffaires qui étoient Richard de Nepotis, Archidiacre d'Auge en l'Eglife de Lifieux, & Jean, Vidame d'Amiens, Seigneur de Picquigny, arriverent en Languedoc vers le mois de Mai de l'année 1301. Se voyant Actes du Pro- chargez de Memoires & d'Actes qui nard de Pa- contenoient les circonftances de ces miers, page accufations, ils ouirent vingt-quatre témoins, dont les principaux furent les Comtes de Foix, les Evêques de Beziers, de Maguelone ou Montpellier, de Toulouse, l'Abbé de S. Papoul, & le Comte de Comminges, 626. & fuiv. qui dépoferent à la charge de l'accufé. Le Roi ayant reconnu par ces informations que l'Evêque de Pamiers étoit coupable de la plupart des faits que la renommée lui imputoit, lui ordonna de venir en Cour. Il affembla fon Parlement à Senlis, où se trouverent les Grands du Royaume avec beaucoup d'autres Ecclefiaftiques & Seculiers. Bernard y fut convaincu de nouveau, & condamné comme criminel de leze Majefté. Il fut refolu qu'il feroit arrêté prifonnier, ou par l'Archevêque dont il étoit fuffragant, ou à fon défaut, par les Officiers de la Juftice feculiere au nom du Roi. 1301. Auffi-tôt le Roi manda l'Archevê- Gilles Anfe que de Narbonne, Metropolitain de lin de Billion. Pamiers; & ayant affemblé plufieurs Evêques & Barons, il lui fit expofer devant eux tout ce dont il étoit question en presence de l'Evêque accufé. Il fomma l'Archevêque de faire fon devoir conformément à l'Arreft rendu à Senlis par les trois Etats ou le Parlement du Royaume, afin que le criminel pût être dégradé par un jugement ecclefiaftique, avant que d'être livré à la Juftice Royale. L'Archevêque après avoir été pleinement in |