fion de la Compagnie des Indes : nous faifirons inceffamment cette occafion de le développer: la matiere eft d'un extrême importance pour tout vrai Citoyen.

En attendant, nous réuniffons nos vœux avec ceux de tous les bons Patrio tes, pour l'accroiffement & la perfection du Commerce vraiment national, dans tous les Ports de l'Empire de Ruffie. Nous fommes très perfuadés qu'il feroit très aifé de lui donner une grande étendue: qu'il en reviendroit à l'Etat les plus grands avantages & qu'il en résulteroit un bien confidérable pour les deux Nations.

On verra bientôt que le Gouvernement des deux Empires, favorise à l'envice Commerce réciproque, & qu'il eft devenu plus utile pour nous, depuis la révolution falutaire arrivée dans le fiftême de nos Colonies à la derniere paix.

La fuite à d'autres Ordinaires.

DES COLONIES FRANCOISES AUX INDES OCCIDENTALES.

(Suit.voy.T. II. No. III.&IV.p.33&49.)

Quid cenfes munera terræ,

Quid maris extremos Arabas ditantis & Indos

HOR.

AVANT le dernier Traité de paix, le

Roi poffédoit une immenfe étendue de territoires dans l'Amérique: au Nord, la Loufiane, le Canada & quelques Isles voifines du Banc de Terre-Neuve fur lequel fe pêche la morue : au centre, les Ifles à fucre: au midi, la Guyanne qu'on appelle communément la Cayenne à cause de l'Isle qui porte ce nom, dans laquelle eft bâtie la Capitale : enfin les Illes Malouines, prefque aux derniers confins de cet hémisphere.

Tome III.

D

Par l'événement,il reste à la Nation, dans l'Archipel, qui occupe le centre du continent Américain, une bonne partie de l'Ifle S. Domingue: la Martinique, la Guadaloupe, la Défirade, Marie Galante & Sainte Lucie en totalité le vafte continent de la Guiane Françoise en terre ferme de l'Amérique Méridionale, à la partie voifine du Golphe & de l'Archipel: elle conferve au Nord les petites Isles S. Pierre & Miquelon : à l'extrémité oppofée, elle a les Iles Malouines.

Nos Lecteurs doivent fe fixer ces idées Géographiques dans la mémoire. L'Amérique Septentrionale, qui forme un vafte continent, correfpondant à celui de l'Europe, eft aujourd'hui partagée par la moitié, entre les Efpagnols & les Anglois le fleuve S. Louis ou Miffiffipi, qui prend fa fource dans la partie du Nord, affez près de la Baye de Hudfon, fert de ligne de divifion: fon cours

eft directement du Septentrion au midi. Toutes les terres qui font à la gauche de ce fleuve, ou à l'Orient, font aux Anglois, le grand Océan les baigne dans une longueur de plus de 1200 lieues. Toutes celles qui font à la droite, c'està-dire à l'Occident, font aux Espagnols, leur bord le plus Occidental eft baigné par la Mer du Sud.

Le Golphe qui divife les deux grands Continents de l'Amérique, eft parfemé d'Ifles Angloises, Françoifes & Efpagnoles. Les terres qui l'environnent, peuvent être confidérées comme un vafte demi cercle. Les Efpagnols en poffédent tout le fonds, jusqu'à concurrence des trois quarts environ, depuis le Miffifipi au Nord, jufqu'à l'Orénoque au midi. La pointe du Sud eft occupée par la Guiane.

L'Amérique Méridionale eft partagée de même que la partie du Nord en deux moitiés, dont l'une eft occidentale &

n'appartient en fa totalité qu'au Roi d'Efpagne: l'autre eft Orientale & fe partage entre plufieurs. Les Hollandois poffédent les deux petites Colonies de Surinam & des Berbices entre le Fleuve Orénoque & la Guiane Françoise. Le refte eft au Roi jufqu'aux environs du Fleuve des Amazones : les Portugais occupent la Côte Orientale, depuis ce Fleuve, jufqu'au Rio de la Pata ou Riviere d'Argent. Les Efpagnols ont des établiffements fur le dernier ; mais il reste à la pointe Méridionale une longue étendue de Côtes qui ne font cultivées par aucun Peuple de l'Europe.

Dans l'intérieur de l'Amérique Méridionale, depuis le Golphe, jufqu'au Détroit de Magellan, eft une large bande vifitée & même en partie policée par des Miffionnaires & qu'ils ont réuffi à rendre innacceffible jufqu'à préfent à tout autre qu'à eux-mêmes. Il est essentiel pour tout Citoyen qui veut s'in