tholique avec fa Légiflation, qui fit le plus ferme appui de fon Empire, & le garant le plus certain de fa ftabilité. Les Peuples Gallico - Romains, qui virent adopter par les Francs les moeurs chrétiennes & la foi de leur Eglife, n'eurent pas de peine à s'accoutumer au joug de leur Roi, devenu Patrice, Conful & Augufte. Les Francs qui trouverent dans la Religion Chrétienne les vertus de leurs Ancêtres, le défintéreffement, l'honneur, la véracité, l'hospitalité, la chafteté fanctifiées ; & dans les Miniftres de cette Religion, un Gouvernement prefque femblable à celui de leur Pays, n'eurent pas plus de difficulté à s'y fou mettre. C'est ainsi que la Religion Catholique devint dès l'Inftitution de la Monarchie le Culte propre de l'Empire François dans les Gaules, & qu'elle entra dans la Constitution de l'Etat, dont elle a fait partie jufqu'à présent. Valere Maxime a raffemblé, dans le commencement de fon premier Livre, les exemples qui prouvent l'accord de la Religion des anciens Romains, & des autres Peuples, fur-tout des Grecs, avec leur Politique & leur Gouvernement. Nous ajouterons quelques-uns de ceux quicaractérisent mieux l'union intime qui regne depuis l'origine de la Monarchie, entre le Culte Eccléfiaftique & l'enfemble de notre Législation. Fin de l'Avant-Propos. EXEMPLES MÉMORABLES, DE L'OBSERVATION DES LOIX RELIGIEUSES: Tirés de l'Hiftoire Romaine. ARTICLE PREMIER. Nos Ancêtres ont inftitué dans Rome le College des Pontifes, qui font les Dépofitaires de la Science des Cérémo nies Religieufes, & les Augures qui dirigent par leurs obfervations toutes les entreprises d'éclat, ordonnées pour le foutien & la gloire de la République : on confulte les Livres Sybillins, pour connoître les Oracles d'Apollon, & les anciens Rites Etrufques font fuivis pour écarter les finiftres préfages de l'avenir. Suivant l'usage antique, on diftingue les divers hommages qui font dus aux immortels. S'agit-il d'implorer leur affistance, on leur offre des Prieres; defiret-on d'obtenir quelque faveur finguliere on forme de Vœux ; c'eft par des actions de graces qu'il faut leur témoigner fa reconnoiffance; c'eft dans l'événement du fort, ou dans les entrailles des victimes, que nous cherchons des prédictions favorables; c'est par un Sacrifice folemnel que nous pouvons éloigner l'effet des annonces funeftes, de la foudre, ou des autres prodiges. La fuite à l'Ordinaire prochain. N°. X I. DES EXEMPLES ANCIENS ET MODERNES. (Suite du N°. précedent.) Exempla ex vetere memoriâ & monimentis ac Litteris, plena dignitatis, plena antiquitatis, hæc plurimum folent & autoritatis habere ad probandum, & jucunditatis ad audiendum. CIC. ACT. S. IN VERR. ARTICLE I I. LES zèle, non-feulement pour obferver la Loix de la Religion, mais encore pour en augmenter la vénération parmi le Peuple, que le Sénat envoya dans chacune des Villes de l'Etrurie, dix Jeunes Gens choifis parmi les Familles Patriciennes, avec ordre d'apprendre toute Tome IV. L la fcience des Solemnités & des Céré monies. Le Culte que les Grecs rendoient à Cérès fut adopté de même ; & pour pofféder à Rome une Prêtreffe instruite dans les Mifteres de cette ancienne Déeffe, on alla chercher à Velie, qui n'étoit encore qu'un fimple Bourg, une Veftale, appellée Calcitane, ou felon d'autres Calliphêne.Le magnifique Temple que Cérès avoit en cette Ville, ayant été prophané dans le tumulte des Gracques, on trouva par les Vers des Sybilles, qu'il falloit facrifier à la Déeffe, dans le plus ancien de ses sanctuaires, & dix Députés furent envoyés pour l'appaifer dans celui d'Enna, qu'on regardoit alors comme la premiere origine de toutes les Cérémonies établies à fa gloire. Les Généraux des Armées Romaines ont fouvent fait des vœux folemnels à la Mere des Dieux, & fe font acquittés |