페이지 이미지
PDF
ePub

des exemples d'autant plus applaudis, que le contraire aura paru plus commun dans nos mœurs; enfin elles deviendront Meres, pour la profpérité publique, & pour le bonheur de leurs Enfans, dont elles mériteront de furveiller l'éducation, privilége auquel il eft fi rare aujourd'hui qu'on puiffe prétendre fans injustice.

On établiroit des Colléges pour les Demoiselles dans chaque Ville; l'Etat payeroit la dette la plus facrée à la pauvre Nobleffe épaifée à fon fervice, en fuppléant à fon impuiffance; la Bourgeoifie auroit de même des Ecoles publiques pour fes Filles, dans toutes les bonnes Villes du Royaume; chaque Paroiffe des mêmes Cités en poffèderoit pour celles des Artifans: & le projet que avons déja foutenu très fortement dans notre Ecrit fur les Pauvres, de donner à chaque Bourg fa Maîtreffe d'école,feroit enfin réalifé,

C'est-à-dire, en deux mots, que toutes les Citoyennes qui naîtroient dans le Royaume fans aucune exception, recevroient une inftitution publique dans les Ecoles nationales; nous expliquerons dans la fuite, quels devroient être les objets des leçons pour chaque état, & fur-tout quelles Maîtreffes nous y deftinons.

Nous ne manquerons jamais dans chacune des fix questions que nous avons annoncées, de les traiter ainfi fucceffivement, par rapport aux deux fexes, & de fubdivifer nos réflexions fuivant la distinction des cinq états de la condition civile; nous y regarderons les Françoises comme Citoyennes, comme Epouses & comme Meres, dans la recherche des vérités qui doivent former la theorie de leur institution.

La fuite à d'autres Ordinaires.

N. V.

LETTRES CRITIQUES

Sur quelques Ufages incommodes, qu'on fuit par habitude, parcequ'ils font anciens.

Adeo fanctum eft vetus omne!

HOR.

AVERTISSEMENT.

L'AUTEUR

'AUTEUR de ces Lettres en promet aux Ephémérides une fuite affez longue; nous croyons pouvoir lui répondre, qu'elle ne fauroit jamais l'être trop au gré de nos Lecteurs.

Tome IV.

E

LETTRE PREMIERE.

MONSIEUR

ONSIEUR LE CITOYEN,

Vous faites profeffion de dire franchement votre avis fur les opinions & les ufages de nos François, principalement fur les préjugés fouvent abfurdes du Public Parifien; j'aime cette fincerité & je veux être de la partie. Depuis long-tems je fuis dépité contre de vieilles routines, très inconféquentes & très incomodes, que tout le monde eft obligé de fuivre ; mais qui n'étant fondées ni fur la raifon, ni fur la néceffité, n'ont pour tout mérite que leur vetufté. Votre exemple me détermine, je faifis l'occafion de vos Feuilles pour exhaler ma bile.

Au refte ne craignez aucune fuite facheuse de ce dépit ; les objets qui cau

fent mon impatience, ne font pas de nature à vous compromettre. Les vieux usages que je veux fronder à toute outrance, ne tiennent à rien de respectable, & je puis les battre en ruine fans fcandalifer perfonne.

N'allez

pas croire cependant, que ces rubriques univerfellement refpectées foient indifférentes ; vous verrez bien le contraire. Elles caufent vraiment des embarras continuels, que l'habitude rend plus fupportables, qu'elle fait même oublier quelquefois; mais qui n'en font pas moins réels. Ce font des taches qui m'offufquent; il faut excufer la vivacité que mecaufentces petits ridicules, elle influera peut-être fur mon ftyle,il tranchera mieux avec l'uniforme douceur du vôtre.

Je commence par la bifarerie de nos Monnoies françoifes, & de leur difiribution; c'est un premier article qui fera bientôt expédié. Sans aller chercher des origines dans les ténebres de l'antiquité,

« 이전계속 »