ANGÉLIQUE. Quelque accident peut-être altère sa santé. LUCINDE. Ou quelque ordre imprévu l'a fans doute arrêté. ANGÉLIQUE. Nous aurons donc le bal? DAMON. Pourvu que le fuccès mette fin à mes craintes, ANGÉLIQUE. Eh, mon Dieu! vous ferez affez tôt mariés : DAMON. Ah! pour diminuer, mes flammes font trop belles. SCÈNE II I. ANGÉLIQUE, LUCINDE, DAMON; CATOS. CATOS. AH! que pour votre amour j'ai de bonnes nouvelles! Nous irons à la noce ; &, l'hymen achevé.... DAMON. Madame, votre frère eft fans doute arrivé ? LUCINDE. Mon frère eft-il venu? Le bonheur où j'aspire.... CATOS. Non; ce n'eft pas cela que je voulois vous dire. DAMON. Sçais-tu quand il revient? Et peux-tu là-deffus CATOS. Moi? Non; je n'en sçais rien non plus. ANGÉLIQUE Que viens-tu donc nous dire? Elle eft bonne, ou je meure! CATOS. Que l'Efpérance vient d'arriver tout-à-l'heure. DAMON. Qu'est-ce que l'Espérance? As-tu perdu le fens? Un valet que mon frère avoit depuis long-temps, DAMON. Puifqu'il revient fans lui, je crains bien qu'il n'oublie.... Sçachons ce qui l'amène, & puisqu'il eft ainsi, CATOS. Madame le voici. SCÈNE I V. LUCINDE, DAMON, ANGÉLIQUE®, CATOS, L'ESPÉRANCE. Votre frère eft gaillard, & ce billet contient.... ANGÉLIQUE. Il fe porte fort bien? L'ESPÉRANCE. Mieux qu'à lui n'appartient. Suivant l'ordre que j'ai d'avoir foin du bagage, Jarnidié, quels chemins! allez, notre mulet A danfé fur la route un diable de ballet. Ah! le maudit pays, en hiver, que la Flandre! Mon capitaine vient, qui pourra vous l'apprendre. LUCIND E. J'appréhendois pour lui quelque incommodité. L'ESPÉRANCE. Bon! il but l'autre jour tant à votre santé, DAMON. Fort bien. Enfin il vient. LUCINDE. Sa lettre me délivre De la peine où j'étois. L'attendras-tu ? L'ESPÉRANCE. LUCINDE. Mais, quoi faire? L'ESPÉRANCE. Mordié, mener une retrûe: Mais avant que quitter les fauxbourgs de Paris, CATOS. Bon jour, Monfieur de l'Espérance. Ainfi l'hymen dans peu va flatter votre amour. Il me mande qu'il vient, fans en marquer le jour. Dès que le commiffaire aura fait la revûe. LUCIN D E. J'aurai bien du plaifir à voir ici mon frère: on; mais enfin pour moi fa tendreffe eft trop forte, our ne pas approuver l'éclat d'un fi beau feu; Cependant, comme il faut en ménager l'aveu, >vais, pour l'obtenir, me rendre à fa demeure. vous quitte à regret, & reviens dans une heure. |