ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

honte, fert à la gloire de Renaud; fon innocence eft reconnue, il rentre dans fes digmtés & dans la faveur de l'Empereur, qui bannit le traître Ganelon & tous les Accufateurs.

[merged small][ocr errors]

Cette Tragédie Italienne eft en cinq actes & en vers, par le Marquis Maffei;. les Comédiens la repréfenterent gratis, (1) afin d'eflayer le goût du Public fur les ouvrages férieux, que Lelio aurait voulu introduire, parce qu'il jouait la Tragédie bien fupérieurement à la Comédie.ava

Chrefphonte, de la race des Héraclides, était Roi de Meffene, dans l'Achaye; il avait eu trois fils de Me- " rope: Poliphonte, un de fes Sujets confpira contre luf le détrôna & fit maffacrer deux de fes enfans: le troifeme appellé Crefphonte, fut dérobé à la fureur du Tyran, par les foins de Merope fa mere, qui le remit entre les mains d'un Serviteur fidele.

(1) Les Comédiens donnerent des billets far lefquels étaient ces mots; (per chi l'en sende; pour ceux qui l'entendent).

Poliphonte a joui pendant quinze ans de fon ufurpation, malgré les différentes conjurations qu'il a fçu prévevenir & diffiper; pour les détruire entiérement & s'affurer le Trône, il forme le deffein d'époufer la veuve de Chrefphonte, qui frémit à cette déclaration,. & l'accable de reproches. T TC En ce moment, on amene devant le Tyran un jeune Payfan accufé d'avoir tué un homme près de Meffene; il confefle avoir commis ce meurtre; mais: il affare que c'était pour défendre fa propre vie contre un Brigand. Merope s'attendrit en fa faveur, demande fa grace & l'obtient; cependant, comme le fouvenir de fon fils l'occupe fans. ceffe, elle craint que le prétendu Brigand, d'après la peinture que le jeune, Payfan en a faite, ne foit le malheureux, Crefphonte, elle charge Eurife fa confidente, d'interroger Egifte, qui eft le coupable; & Eurife lui rapporte une bague qui a été trouvée au doigt du jeune homme; à la vue de cette ba-. gue fatale, Merope frémit & la reconnaît pour celle qu'elle a donnée autrefois au vieux Polidore, & qui doit fervir un jour à lui faire reconnaître fon fils; elle ne doute plus qu'Egifte ne

Fait tué; elle fait lier celui-ci à une colomne, & fe fait apporter une lance pour lui percer le cœur; les prieres d'Egifte ne peuvent la fléchir; mais parmi les plaintes qu'il adreffe au Ciel, il laiffe échapper le nom de Polidore; ce nom frappe la Reine, elle lui demande s'il connaît ce vieillard; mais lorfqu'il eft prêt à répondre, Poliphonte furvient & arrête le fupplice d'Egifte, ainfi que fa juftification: le Tyran s'irrite de la hardieffe de Merope, qui ofe punir un coupable à qui il a fait grace ;; ille prend fous fa protection..

Cette conduite de Poliphonte le fait foupçonner par Merope d'être d'intelligence avec le meurtrier de fon fils;: elle jure de le venger, & l'occafion sen préfente bientôt.

[ocr errors]

Egifte ne peut vivre avec l'affreule: idée de paffer pour un lâche affaffir. dans l'efprit de la Reine, il s'adreffe à fa confidente pour se justifier; & celle-ci, pour le mieux attirer dans le piége qu'elle lui prépare, l'affare que Merope: eft moins irritée contre lui; elle. l'engage à refter dans cet appartement, jufqu'au moment où elle pourra l'intro-> duire chez la Reine, qu'elle va difpoferr en fa faveur.

[ocr errors]

H.w

t

Egifte accablé de peine & de laffitude, fe livre au fommeil; Polidore s'introduit dans le Palais, & perce jufqu'à l'appartement de la Reine; il apperçoit Egifte endormi; mais fans le reconnaître, comme il s'en approche, il entend du bruit & fe cache, c'eft la Reine conduite par Eurife; elle arrive un poignard à la main; mais comme elle eft prête de frapper Egifte, elle se fent arrêter le bras par un homme qui: jette un grand cri; ce cri éveille Egifte,. qui fe fouftrait à la fureur de la Reine; Merope défefpérée d'avoir manqué fon: coup, veut le faire retomber fur celui qui l'a fufpendu; mais elle reconnaît Polidore, à qui elle commit autrefois le foin de fon cher fils, & Polidore lui apprend que c'eft ce même fils qu'elle allait immoler: le fer tombe des mains de Merope; & la furprise & l'effroi, la terreur & la joie, s'emparent tour à tour de fon cœur ; mais Polidore l'engage à modérer ces mouvemens, qui expoferaient les jours de fon fils, à. qui il fe charge d'apprendre le mystère de: fa naiffance, qui jufqu'alors lui as été cachée, il s'en acquitte peu après; & Chrefphonte, à mesure que Polidore parle, fent couler dans fes veines le

« ÀÌÀü°è¼Ó »