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Le Chaur répéte: Ah que tu rends, &c.

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Une PAYSANNE.

Les oifeaux dans ces retraites,
Mêlent à leurs Chanfonettes
De plus doux amusemens:

A nos timides Amans

Ils font des leçons secrettes.

Le CHC U R.

"

Ah que tu rends le cœur gai, &c.

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Quand vous nous trouvez feulettes,
Si nous faifons les folettes,

Bergers, n'en abusez pas,

Ménagez mieux nos appas,

Ou tout au moins nos cornettes.

Le CHE U R..

Al que tu rends le cœur gai, &C. Tontine dit qu'elles vont avec Lucas

à l'occafion du mois de Mai, porter un bouquet à la Dame du Village Flaminia demande pourquoi ce n'eft pas elle qui le porte; cela convien drait mieux.

TONTINE

Vla ce qui vous trompe, Madame; ear pour ce qui eft en cas de bouquet: pour une Dame, il eft plus agréable: quand c'est un mâle qui le préfente.

Lucas qui n'eft autre que le Chevalier. trouve moyen de donner le bouquet à Silvia, & il en préfente un auffi à Flaminia; il avance affez fes affaires, lorfque la vieille Pafquella fe fait entendre dans la maifon; il eft obligé de les quitter la Duegne arrive, & querelle les deux fœurs, qui s'excufent fur la néceffité de fréquenter la compagnie, pour apprendre la langue Française.

:

PASQUELLA.

Apprenez-la dans les livres, vous.

en avez tant.

FLAMINIA

Les livres donnent-ils l'accent? Voilà

de plaifans Maîtres de langue, que des muets ou des morts.

PASQUELLA..

Rentrez, rentrez caufeufes; vous n'avez pas befoin d'apprendre tant de langues, vous n'en avez déja que trop d'une.

Le fecond acte commence par les plaintes du Chevalier à Pantalon, qu'il conjure d'entrer dans fes intérêts : vous feriez le premier, répond celui-ci, qui ferait mort de chagrin au Port-à-l'An-glais; je vous fervirai de tout mon cœur ; il fe rappelle que Lelio lui a dit en partant, de ne point donner de vin à la Duegne; il conclut avec raison, qu'elle aime à boire, & il projette de profiter de cette circonftance; elle arrive en effet avec une petite roquille à la main,, & demande fi c'eft pour fe mocquer d'elle qu'on lui apporte du vin dans cette mefure: Pantalon fe retran che fur les ordres de M. Lelio; Arlequin paraît, tenant des verres à la maim & portant une bandouillere de bouteilles de vin, qu'il appelle un traité de paix; on s'égaye de plus en plus; la vieille

Boit, chante & danfe, & finit par s'ennivrer; on la conduit à fa chambre, & Flaminia & Silvia viennent remercierPantalon de les en avoir débaraffées ; il rappelle à Silvia le Chevalier dont elle a paru contente; elle convient qu'il eft aimable, & demande à Pantalon fi elles: ne pourraient pas le voir de loin aveċ fa compagnie? De loin, dit Pantalon, cela ne fe peut pas; les Gens ne viennent point ici pour se voir de loin mais pour de près, tant que vous voudrez; Flaminia & Silvia s'excufent fur leur timidité, & font affrayées de l'efprit des Français; enfin le Chevalier paraît, leur fait un compliment honnête; elles fe décontenancent, ne fçavent que répondre, & fe retirent, en faifant de grandes révérences. Le Chevalier fe, défefpere de fon d'adreffe peu à les retenir; mais Tontine toujours: obligeante & ferviable, lui dit qu'elle a trouvé un moyen de les apprivoifer, qu'elle a arrêté pour cela un certain Opérateur: Chinois qui allait à Paris, & qui dans les différens divertiffemensqu'il compte leur donner, pourra lui procu rer le moyen de les entretenir à fon aife.. L'Opérateur arrive, & après avoir chanté quelques couplets, ilfe met avane

ter fa fcience & l'efficacité de fes dro gues; je fuis, dit-il, le Docteur le plus fettré de tous les lettrés de la Chine; l'Empereur de l'Empire des Empiriques; gardez-vous, dit-il, de juger mal de mon fçavoir, à cause de mon baragouin;. vous devez, au contraire, bien augurer d'un Médecin qui vient de loin, puifque la rhubarbe, le fené, la caffe, le gayac & les meilleures drogues de la Médecine, viennent comme moi, des extrê mités de la terre; mais venons à mes remédes; tout le monde entier en a fait l'expérience; c'eft par eux que j'ai guéri plufieurs fois la Sicile de la fiévre: ardente qui s'allume dans fes entrailles,& qui lui caufe fes tremblemens; c'eft par eux que j'ai guéri le Nil de fes cataractes comme c'est par mes préfervatifs que j'entretiens le bon tempérament des piramides d'Egypte, qui les fait fe foutenir depuis fi longtemps: par mes remedes, je guéris les maux de tête des maris jaloux, les vertiges des coquettes, les étourdiffemens des petits Maîtres, l'hydropifie d'argent des Maltotiers, la diffenterie de La bourfe des joueurs ; l'appetit défordon né des Gens de plume, les dégoûts & les naufées du mariage. En gefticulant, il

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