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contrat de Mariage pour nantiffement, vient s'informer de la Suivante de Flaminia, fi effectivement fa Maîtreffe époufe Lelio, & lui apprend qu'il luia remis fon contrat entre les mains. Violette en avertit fa Maîtresse, qui trop favorablement prévenue, n'en veut d'abord rien croire; mais elle eft enfin détrompée par le Traiteur, qui ayant appris que la montre eft à elle, lalui rapporte; elle voit en ce moment fortir de la maison de Lelio, deux Joueurs qui emportent l'argenterie & les étoffes dont elle lui avait fait préfent; elle paye le Traiteur, & promet dux Joueurs de retirer inceffamment fes étoffes & fon argenterie.

Lelio arrive confterné de fa derniere difgrace, & pour comble d'infortune, il fe trouve entre la Maîtreffe & Mario, qui lui redemandent l'une fa montre, & l'autre fa lettre de change; il refte muet, & ils le quittent, après lui avoir donné les marques du mépris qu'il mérite: un de fes amis vient lui dire qu'il eft prêt à s'embarquer pour aller au Pérou, le Joueur offre de l'y fuivre; l'ami l'accepte: Lelio prend fon chapeau, fon épée & fon manteau & part, en recommandant à Arlequin

de

de dire à fes Créanciers qu'il ne les oubliera pas au Pérou.

Quoique cette Piéce foit très-bien faite, elle ne peut être comparée à celle de Renard, & il n'y a que le fuccès qu'elle a eu, qui puiffe faire pardonner à Riccoboni, d'avoir ofé la mettre au Théâtre.

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L'AMANTE ROMANESQUE,

Ou LA CAPRICIEUSE.

Comédie en cinq actes, 27 Décembre 1718.

La premiere fcêne de reconnaiffance eft entre Trivelin & Spinette, autrefois amoureux l'un de l'autre : celle-ci Jui apprend que la Comtefle Silvia fa Maîtreffe, qu'il a connue à Venise, est maintenant à cette campagne, ( 1 ) où elle s'eft retirée, pour fe fouftraire aux perfécutions d'une vieille tante qui, après l'avoir mariée prefque dans l'enfance à un vieillard trifte & chagrin veut la forcer une feconde fois à prendre de nouvelles chaînes après la mort de ce vieux mari. Celui qu'on lui propose eft cependant bien différent; c'eft le Comte Mario, jeune, aimable, riche, & l'homme du monde qui l'aime le plus & lui convient le mieux; mais il lui a été offert par fa tante, & en voilà

(1) La fcêne eft dans un Village, près de Paris.

1

:

aflez pour n'avoir jamais voulu le connaître Mario était à Paris, lorfqu'il devint amoureux de Silvia, fur un portrait que la tante lui avait envoyé; il partit fur le champ pour voir l'ori inal; mais ce ne put être qu'à la dérobée : Silvia haïffant le défunt, crut qu'elle haïffait le mariage, & ne voulut jamais voir le nouvel amant.

Trivelin à fon tour apprend à Spinette que fes rigueurs l'ayant rebu é en Italie, il eft venu s'en confoler en France, où il s'eft fait Intendant de la Baronne de Migalba, chez laquelle ils font; il eft de plus fon Tabellion, & il efpere la marier richement avec un vieux Financier Lombard, appellé Pantalon, cela fera difficile, dit Spinette; il eft auffi devenu amoureux de Silvia, & il s'efforce de me mettre dans fes intérêts.

TRIVELIN.

Je le marierai malgré lui; & malgré fui encore, fa belle niéce la Signora Rofalba.

SPINETTE.

A qui, la niéce?

TRIVELIN

Au Capitaine Lelio, que vous voyez près de Pantalon, jouer le rôle de Valet de Chambre, afin d'être auprès de fa Maîtreffe, que Pantalon fon tuteur refufe de marier, pour jouir plus longtemps de fon bien.

SPINETTE.

Ho! puifque vous fçavez le fecret de Lelio, apprenez auffi celui de Mario; il nous a fuivis en France, toujours amoureux comme un fou; Lelio qui eft fon ami depuis long-temps, auffi fou que lui, l'a fait déguiser en fille, & le fait paffer pour fa niéce Marinette: en cette qualité, s'eft infinué auprès de ma Maîtreffe, qui, par un nouveau caprice d'amitié, en a fait fa favorite.

le C

TRIVELIN.

La Baronne fçait-elle le deffein de Mario?

SPINETTE.

Oui, & l'approuve.:

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