Le CHUR. Vivent nos nouvelles loix. Une CHEVALIERE De fon breuvage charmant, Vivent, &c. elle: Un CHEVALIER. Sommes-nous des Mulfumans, Pour en boire à toute outrance: Une CHEVALIERE Ici pleine liberté, Santé, joie & volupté : Que ce foient-là nos trois Graces; Peut-on faire un meilleur choix, Vivent, &c. Tome I. N Un CHEVALIER. Que ce foit pour vaincre mieux, E prépare la victoire : Une CHEVALIERE. Pour rendre un Amant plus für, D'une ardeur vive & fidelle; Que fa belle boive pur; L'eau refroidirait fon zele, Pour former des nœuds étroits. Vivent, &c.. Un CHEVALIER. A table il n'eft plus de rang; Droits du fang, chimeres vaines: Le vin fait le même fang Qui va couler dans nos veines: Tous Buveurs ici font Rois. Vivent, &c. Une CHEVALIERE. Plus de liqueur du Lignon, · D'infipide limonade : Vive le vieux Bourguignon, Un CHEVALIER. Un Cenfeur mal-à -propos, Met les mots à la coupelle; Que tous les mots foient bons mots; Loin d'ici, beaux efprits froids. Un autre CHEVALIER, Quand quelques contes gaillards : Le CHUR. Vivent nos nouvelles loix. Les Chevaliers & les Chevalieres danfent. C'eft le fort des Auteurs de s'inté reffer davantage aux Ouvrages qui réuffiffent le moins; la tendreffe paternelle fe rêveille, & devient plus vive à mesure des infortunes qu'ils éprouvent; j'ai entendu foutenir avec chaleur & prefque avec emportement à l'illuftre Auteur de la Métromanie, que ce chef-d'œuvre était au-deffous des Fils ingrats. Il est bien malheureux, fans doute, d'être perfuadé de l'injuftice du Public; mais on peut s'en confoler, lorfqu'on eft certain de l'approbation de la postérité. Autreau qui eftimoit fa Capricieuse, & dans laquelle en effet il a beaucoup de chofes estimables, effaya de la faire reparaître une feconde fois, & la remit en trois actes, précédée d'un Prologue, dans lequel Lelio affis auprès d'une table, paraiffait écrire & travailler fur un manuforit. Arlequin venait & lui de mandait à quoi il s'occupait;. Lelio répondait à corriger l'Amante Capricieufe, que je veux réduire en trois actes; Arlequin plaifante là-deffus, & ajoute que Lelio ne viendra jamais à bout de fon deffein : Lelio infifte toujours à vouloir en donner une feconde en trois actes, de la maniere dont il l'a corrigée; enfuite il fe leve & fait un compliment au Parterre, pour l'engade vouloir bien donner encore une ger fois fon attention à cette Piéce. Ce Prologue fit fon effet; la Piéce fut écoutée; mais elle ne fut pas plus favorablement reçue; elle eut cependant encore une représentation fur le théâtre du Palais Royal, & ce fut la derniere. |