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Le CHUR.

Vivent nos nouvelles loix.

Une CHEVALIERE

De fon breuvage charmant,
Doit-on priver une belle ?
S'il eft fait pour fon Amant,
Il ne l'eft pas moins pour
Le tort en eft aux Gaulois.

Vivent, &c.

elle:

Un CHEVALIER.

Sommes-nous des Mulfumans,
Pour en faire la défense?
Sommes-nous des Allemands,

Pour en boire à toute outrance:
Buvons en libres Français.
Vivent, &c.

Une CHEVALIERE

Ici pleine liberté,
Point de féveres grimaces;

Santé, joie & volupté :

Que ce foient-là nos trois Graces;

Peut-on faire un meilleur choix,

Vivent, &c.

Tome I.

N

Un CHEVALIER.

Que ce foit pour vaincre mieux,
Qu'un Amant s'excite à boire ;
Le vin rend audacieux,

E prépare la victoire :
Qu'Amour lui devra d'exploits!
Vivent, &c.

Une CHEVALIERE.

Pour rendre un Amant plus für, D'une ardeur vive & fidelle; Que fa belle boive pur;

L'eau refroidirait fon zele,

Pour former des nœuds étroits.

Vivent, &c..

Un CHEVALIER.

A table il n'eft plus de rang; Droits du fang, chimeres vaines: Le vin fait le même fang

Qui va couler dans nos veines: Tous Buveurs ici font Rois.

Vivent, &c.

Une CHEVALIERE.

Plus de liqueur du Lignon, · D'infipide limonade :

Vive le vieux Bourguignon,
Et fon jeune Camarade :
Triomphez, gai Champenois.
Vivent, &c.

Un CHEVALIER.

Un Cenfeur mal-à

-propos,

Met les mots à la coupelle;

Que tous les mots foient bons mots;
Quand ils font rire une belle:

Loin d'ici, beaux efprits froids.
Vivent, &c.

Un autre CHEVALIER,

Quand quelques contes gaillards
A table voudront paraître,
Qu'ils attendent les brouillards;
Qu'au deffert on y voit naître ;
Ils font bons là quelquefois.
Vivent nos nouvelles loix.

:

Le CHUR.

Vivent nos nouvelles loix.

Les Chevaliers & les Chevalieres danfent.

C'eft le fort des Auteurs de s'inté reffer davantage aux Ouvrages qui réuffiffent le moins; la tendreffe paternelle fe rêveille, & devient plus vive à mesure des infortunes qu'ils éprouvent; j'ai entendu foutenir avec chaleur & prefque avec emportement à l'illuftre Auteur de la Métromanie, que ce chef-d'œuvre était au-deffous des Fils ingrats. Il est bien malheureux, fans doute, d'être perfuadé de l'injuftice du Public; mais on peut s'en confoler, lorfqu'on eft certain de l'approbation de la postérité.

Autreau qui eftimoit fa Capricieuse, & dans laquelle en effet il a beaucoup de chofes estimables, effaya de la faire reparaître une feconde fois, & la remit en trois actes, précédée d'un Prologue, dans lequel Lelio affis auprès d'une table, paraiffait écrire & travailler fur un manuforit. Arlequin venait & lui de

mandait à quoi il s'occupait;. Lelio répondait à corriger l'Amante Capricieufe, que je veux réduire en trois actes; Arlequin plaifante là-deffus, & ajoute que Lelio ne viendra jamais à bout de fon deffein : Lelio infifte toujours à vouloir en donner une feconde en trois actes, de la maniere dont il l'a corrigée; enfuite il fe leve & fait un compliment au Parterre, pour l'engade vouloir bien donner encore une ger fois fon attention à cette Piéce.

Ce Prologue fit fon effet; la Piéce fut écoutée; mais elle ne fut pas plus favorablement reçue; elle eut cependant encore une représentation fur le théâtre du Palais Royal, & ce fut la derniere.

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