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I MORTI VIVI (1).

Les Morts Vivans, en trois actes.

(2) Le Capitan eft amoureux d'EuIaria, & a pour rival Mario, qu'il veut affommer Mario paraît, Arlequin tremble, & demande à fon maître s'il n'a pas peur; le Capitan répond qu'il ne connaît pas la crainte : je ne fuis pas de même dit Arlequin, car je tremble de toute ma force. Eularia fe trouve mal, & tombe à terre : Arlequin fait des efforts pour la relever, & maudit le Tailleur qui lui a fait une culotte fi étroites

(1) Ce Canevas eft tiré d'une Comédie écrite en profe par Sforza d'Odi: & Bourfault en fit une en trois actes en vers, pour le théâtre Français, où il la donna fans fuccès en 1662.

(2) On doit prévenir que les Piéces que nous rapportons ici, pour donner une idée de l'ancien théâtre Italien, font moins des Comédies, que des Farces ou des Parades, fans conduite, fans goût; mais non pas fans comique.

Tome I.

C

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il demande à Eularia fi elle eft morte; voyant qu'elle ne répond pas, il la à la maison.

porte

I

Dans l'acte fecond, Arlequin a plufieurs fcênes avec Mario, où il est tou jours battu. Mario au défefpoir, jette fon chapeau d'un côté & fon manteau de l'autre; Arlequin s'en empare; Diamantine qui ne le connaît pas, lui dit beaucoup de mal de lui-même ; TriveJin qui arrive, lui demande où il a pris cet habit; il fait venir une troupe d'Archers, qu'Arlequin conduit à coups de batte.

Dans la premiere fcêne du troifieme acte, Arlequin raconte affez comiquement la façon dont Mario vient de fe noyer. Eularia témoigne des regrets fenfibles fur fa perte; Arlequin annonce à Pantalon qu'elle en a été fi touchée, qu'il la croit prête à fe jetter dans un puits; Aurelia à qui on apprend cette nouvelle, s'évanouit: oh, oh, dit Arlequins c'eft apparemment aujourd'hui le jour des morts; il dit qu'il va chercher un Teinturier pour fe faire mettre en deuil, qu'il ne veut plus manger que des trufles & de la viande noire, & qu'il ne boira plus d'eau, parce qu'elle n'eft pas noire: le Docteur & Trivelin lui

demandent la caufe d'une douleur fi exceflive; Arlequin leur apprend la mort d'Eularia, de Mario & d'Aurelia: ils jettent tous de grands cris, fe heurtent, fans fçavoir ce qu'ils font, tombent & fortent ensemble. Meffieurs, dit Arlequin, le Seigneur Mario eft mort; que le Ciel lui donne fanté & allégreffe; Mario qui l'a entendu, fe place derriere lui, & met fa jambe entre les jambes d'Arlequin & fes mains à côté des fiennes; Arlequin eft étonné de se trouver trois pieds & quatre mains; il apperi çoit Mario & fe fauve : les deux femmes revenues de leur évanouiffement, paraiflent; Mario leur raconte comment des pécheurs l'ont fauvé : la joie prend la place de la trifteffe, & la Piéce finit, par le mariage des Amans.

LA FIGLIA DISUBEDIENTE.

La Fille défobéiffante.

On ne connaît prefque que le rôle d'Arlequin dans cette Piéce; mais il est plaifant, quoique purement épifodi

que.

Dans la premiere fcêne, Arlequin paraît avec un collet de bufle & une longue épée; il dit qu'il vient de l'armée, qu'il a fervi à Portolongone; la mifere l'oblige de demander la charité. Cinthio furvient; Arlequin lui dit : Seigneur, fecourez d'une petite charité un pauvre muet qui eft privé de l'usage de la parole: vous êtes donc muet, mon ami? Oui, Monfieur; mais com ment êtes vous muet, puifque vous répondez à ce que je vous demande ? Monfieur, fi je ne vous répondais pas, je ferais un mal-appris; mais je fuis un enfant de famille, qui a eu de l'éducation..... Arlequin fe fouvient alors de fa balourdife, & ajoute: vous avez ra fon, Monfieur; je me fuis trompé; je voulais dire que j'étais fourd. Sourd!

répond Cinthio, cela eft faux; je vous affure, Monfieur, que je n'entends pas même le bruit du canon; mais vous entendez du moins quand on vous appelle pour vous donner quelque piéce d'argent : oh, oui, Monfieur... Les éclats de rire de Cinthio ayant fait appercevoir Arlequin de fa fotife, il s'excufe, en difant: ah, Monfieur, je ne fçais ce que je dis, l'inanition me fait extravaguer; j'ai voulu dire que j'étais aveugle; c'eft un coup de canon à la guerre d'Italie qui m'a emporté les deux yeux: Cinthio feint de lui porter les doigts dans les yeux; Arlequin pare de la main. Ah! tu ne vois pas clair, coquin: pardonnez-moi, Monfieur, je fuis ordinairement aveugle; je ne vois que dans le cas où l'on veut me faire du mal: Cinthio fe met encore à rire: oh, Monfieur, continue Arlequin : j'avoue que je ne fais plus ce que je dis; je voulais vous faire connaître que je fuis eftropié de ce bras & de cette jambe: Cinthio voulant le confondre, fait femblant, en fe retirant, de lui préfenter de l'argent, alors Arlequin avance le bras & court après lui: Cinthio revient fur fes pas, & donnant un coup de pied à Arlequin, lui dit ; ah

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