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velin propose à Arlequin de voler de compagnie une maifon voifine, & de convenir d'une heure, pendant laquelle il ne paffe perfonne dans la ville; Arlequin répond qu'il faut donc attendre la fin du monde; Trivelin le raffure : prends garde feulement qu'on ne me pende, dit Arlequin; car je m'en prendrais à toi ; enfin, fi le malheur nous en veut, je prétens être pendu à droite, parce que c'eft la place d'honneur: il propofe enfuite, comme un excellent expédient, de mettre le Barigel dans la confidence, & de lui demander la permiffion de voler, qu'il ne peut leur refufer, attendu qu'ils n'ont pas le fou: Trivelin n'entend pas raillerie, & Arlequin confent enfin à tout.

Arlequin vient enfuite fur le théâtre avec un fac fur la tête, dont il fe forme un capuchon; Trivelin paraît à la fenêtre, au fignal dont ils font convenus, & lui demande s'il a le fac: oui; ouvre. bien la bouche: Arlequin ouvre la bouche ouvre-la bien grande: veux-tu donc que je me la fende jufqu'aux oreilles? Bête que tu es, c'est la bouche du fac, & non la tienne: Arlequin ouvre la bouche du fac; mais il la tient en bas, de peur d'en être mordu: Tri

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velin jette les paquets qu'il a faits; a chaque fois, Arlequin tombe par terre: Trivelin defcend, & veut charger Arlequin du fac; les Archers viennent & s'en emparent, ainfi que de Trivelin: Arlequin fe fauve & revient, en criant aux Archers: vous êtes des coquins d'emporter ce fac ; car ce n'eft pas vous qui l'avez volé : ils veulent le faifir, & il les chaffe à coups de batte.

On ne fçait trop comment le fac revient dans les mains de Pantalon ; pour le r'avoir, Arlequin fe préfente à lui dans un déguisement bizare & dans une attitude ridicule; Pantalon mettant toute fon attention à le regarder, perd le fac de vue; Arlequin s'en faifit, & le lui abandonne : Pantalon met le fac entre fes jambes; Arlequin fe gliffant doucement derriere lui, le tire; Pantalon le retient, le tire de fon côté, & ils tombent tous deux; Arlequin fe voyant reconnu, fe releve, & prend la fuite, Pantalon le poursuit, &c.

IL LUNATICO.

Le Capricieux, Comédie en trois actes.

Diamantine & Arlequin ouvrent la fcêne par une conversation mêlée de ter dreffe & de reproches ; ils fe féparent. Adieu mon bel âne d'Avril; adieu ma belle vache du mois de Mai.

Octave arrive, & veut qu'on l'habille; Arlequin court chercher fes hardes; il n'apporte que le chapeau : & le manteau, dit Octave; Arlequin, va le chercher, & remporte le chapeau : tour à tour il remporte l'un & va chercher l'autre ; il revient enfin avec l'épée & des vergettes; il pofe tout par terre; il commence par broffer fon chapeau, enfuite il fe débarbouille, puis il broffe le chapeau de fon maître, après avoir craché deffus. Octave s'impatiente; Arlequin ramaffe le manteau, le fecoue fous le nez de fon maître, & veut le lui attacher par-devant vous vous levez fi matin, lui dit- il, que vous mettez la tête tout de travers; votre nez eft de ce côté, il devroit être de l'autre : Ar

lequin veut retourner la tête fens devant derriere; Octave laffé de toutes ces balourdifes, demande un peigne ; Arlequin va lui chercher celui des che

vaux.

Lorsqu'Octave eft habillé, Arlequin ne fçachant où mettre fon chapeau, il le place fur la garde de l'épée de fon maître, enfuite il tire l'épée du fourreau, le nettoye, & le donne à tenir à fon maître pour y mettre l'épée ; il s'éloigne quelques pas & revient en cour rant, comme s'il vouloit enfiller une bague; il fe laiffe tomber : Octave lui dit de broffer fon chapeau; Arlequin lui met le fien fur la tête, de peur qu'il ne s'enrhume: Octave le jette par terre, & Arlequin en fait autant de celui de fon maître ( 1 ).

Octave a deffein d'éprouver Eularia fa maîtreffe, à peu près comme dans le Curieux impertinent; il ordonne à Arlequin de fe préfenter devant elle magnifiquement vêtu, fous le nom du Marquis de Blanche Fleur. Arlequin fe carre en fe promenant fur le théâtre;

(1) Cette fcêne commence à préfent la Piéce d'Arlequin Valet étourdi,

rejette fa perruque fur fon col, & ne fçachant plus où la mettre, il la place entre fes jambes, la peigne & la laiffe tomber; & ne la trouvant plus, il arrache celle de fon maître, & s'enfuit.

Quelques fcênes après, Pantalon arrive avec Eularia: Madame, dit Arlequin, les Naturaliftes prétendent que les animaux terreftres ne font pas aquatiques : à propos d'animaux, quel eft cet homme-là? C'eft mon pere: ah, ah, en le voyant vêtu de rouge & de noir, je l'avais pris pour une bétrave pelée d'un côté; mais je vous prie, Madame, de me faire arracher toutes les dents avant que je vous époufe: pour quelle raifon? c'eft que vous êtes à manger, & que je ne voudrais pas vous faire du mal.

Arlequin revient une feconde fois vêtu ridiculement en Gentilhomme, avec des gants, un manteau qui tombe fur fa batte & un chapeau, dont le plumet lui pend fur les yeux, ce qui l'incommode fort: hola, Majordome, dit-il à Cinthio; dites à mon carofle qu'il m'attende dans l'anti-chambre. Bon jour, Madame, (en s'adressant à Eularia) le mérite méritant mérita

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