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NON VUOL RIVALI AMORE (1). nices

L'Amour ne veut point de Rivaux.

Le théâtre représente l'atelier d'un Peintre; Octave y vient trouver Arlequin, & d'abord examine quelques tableaux qui lui paraiffent extraordinaires; on voit dans l'un une feringue pleine : Arlequin lui dit que le jour qu'Alexandre le Grand combattit Darius, il avait la colique, & que c'eft-là le lavement qu'il prit pour fe foulager. Un autre tableau représente deux yeux fondans en larmes : ce font, dit Arlequin, les pleurs que Tisbé répandit pour Pyrame. On voit dans le troifiéme, un homme pouffant une petite brouette, fur laquelle eft un baril de vinaigre : voilà, continue Arlequin, le char de Phaëton; mais je ne vois point les chevaux, de

(1) On a fouvent repris cette Piéce au Théâtre Italien, fous ce titre ou fous celui d'Arlequin, Peintre mal - adroit, qui lui convient mieux.

mande Octave : oh, répond Arlequin, ils font à l'écurie, où ils mangent leur avoine.

Octave parait fatisfait de ces répon fes, & demande à Arlequin s'il veut lui faire un portrait : fouhaitez-vous, dit Arlequin, qu'il foit vêtu de brocard ou de fimple étoffe de foie; car, ajoutet-il, cela fait une grande différence pour le prix; & je vous avertis que je ne fuis pas un Peintre à bon marché, parce que je prends la peine de commencer par faire les os, les veines & les cartilages, & enfuite j'ajoute la chair'; il faut encore que vous expliquiez fi vous voulez que le portrait foit à l'huile ou en détrempe, en vers ou en profe; car il eft bon que vous fachiez que dans mon art, je ne le cede pas à Galien, &c.

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IL MEDICO VOLANTE.

Le Médecin Volant, Comédie en trois actes (1).

Arlequin entre d'un air fort empreffé; il eft chargé d'une lettre d'Eularia pour Octave fon amant; ce dernier lui demande où eft cette lettre; Arlequin fait le lazi de la chercher par tout fon habillement; enfin, il la trouve attachée à fa ceinture derriere fon dos; il la préfente à Octave, à qui il la fait baifer, en lui difant qu'elle fort de chez le parfumeur.

..Octave & Cinthio lui propofent de jouer le perfonnage de Médecin ; il refufe d'abord, confent après & quitte le théâtre avec toute la gravité de fon

nouvel état.

Lorfqu'Arlequin reparaît en habit de Médecin, il eft fuivi d'Octave, qui paffe pour un de fes éleves; il dit en

I

(1) A été reprise fouvent au nouveau Théâtre, fous le titre d'Arlequin, Médecin Volant.

arrivant au moins, que mes malades ne s'avifent pas de mourir avant que je leur aye rendu vifite.

Pantalon paraît; il fait d'abord des Jazis d'épouvante, & dit enfuite à Pantalon, en fe raffurant: Monfieur, vous avez fans doute entendu parler, de ma capacité Pantalon demande quelle eft fa profeffion; Octave prend la parole & répond, que c'eft le plus habile & le plus employé Médecin qui foit à dix lieues à la ronde.

PANTALON.

Monfieur, ma fille eft malade; je me flatte que vous la guérirez?

ARLEQUIN

Sans doute. Avez-vous jamais lu cer aphorifme d'Hypocrate, qui dit : gutta cavat lapidem.

L'eau qui tombe goutte à goutte,
Perce le plus dur rocher (1)..

Je tomberai goutte à goutte fur vos

(1) Ce font deux vers de l'Opéra d'Aty's, qui étaient fort en vogue alors.

tre fille, & par le moyen de ce reméde anodin, je lui procurerai une guérifon

certaine.

PANTALON.

Oh, Monfieur, cela n'opérera pas, je crois, que ma fille eft opilata.

ARLEQUIN.

Ou Pilate ou Caïphe, je la guérirai, vous dis-je. (Il tâte le poux de Pantalon.) Mais, Monfieur, vous me paraiffez être fort mal.

PANTALON.

Vous vous trompez, M. le Médecin; c'eft ma fille qui eft malade, & DOR pas moi.

ARLEQUIN.

N'avez-vous jamais lu la loi Scotia, fur la puiffance paternelle, qui dit : tel eft le pere, tels font les enfans. Votre fille n'eft elle pas votre chair & votre fang?

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