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AVERTISSEMENT

DE L'ÉDITEUR.

On trouve la notice sur La Fontaine dans le tome deuxième des Comédies en vers, tome neuf du Théâtre du second ordre du premier Répertoire.

La pièce que nous donnons ici, et qui aurait dû être comprise dans cette collection, eut un grand succès lorsqu'elle parut et fut mise, sous le nom de Champmêlé, dans les œuvres duquel elle a été imprimée. L'éducation qu'un architecte éclairé du tems voulut donner à sa fille, en la tenant enfermée et privée de la connaissance des hommes, fournit à La Fontaine le sujet de cette jolie petite pièce.

ANSELME, gentilhomme campagnard.
LÉLIE, fils d'Anselme.

JOSSELIN, gouverneur de Lélie.
BERTRAND, fermier d'Anselme.
M. GRIFFON, gascon,

M. TOBIE, marchand,

beaux-frères.

LUCINDE, fille de M. Tobie.
THIBAUT, fermier de M. Tobie.
PERRETTE, femme de Thibaut.

La scène est dans la cour du château d'Anselme.

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LA

COUPE ENCHANTÉE,

COMÉDIE.

SCÈNE PREMIÈRE.

BERTRAND, LUCINDE, PERRETTE.

BERTRAND.

Non, mordienne! vous dis-je, je ne ne lais serai pas enjoler davantage.

LUCINDE.

Eh! mon pauvre garçon !

BERTRAND.

Je n'en ferai rian.

PERRETTE.

Auras-tu le cœur si dur, que.......

BERTRAND.

Je l'aurai dur comme un caillou.

LUCINDE.

Laissez-nous ici seulement jusqu'au soir.

J.

BERTRAND.

Je ne vous y laisserai pas un iota davantage, ventregoine! Si quelqu'un vous allait trouver enfarmés dans ma logette, eh! que dirait-on ?

PERRETTE.

Ardez! ce qu'on en dirait serait-il tant à ton désavantage?

BERTRAND.

Testigué! si notre maître, qui hait les femmes, venait à vous trouver, où en serais-je ?

LUCINDE.

Quand il saura que je suis une jeune fille persécutée par une belle-mère, abandonnée, à sa solicitation, à l'inimitié de mon propre père, et qui fuit la maison paternelle de crainte d'épouser un magot qu'elle me veut donner, parce qu'il est son neveu, mes larmes le toucheront; il aura pitié de moi, sans doute.

BERTRAND.

Morgué je vous dis qu'il n'est point pitoyable je le connais mieux que vous.

PERRETTE.

Et moi je gage que ses larmes le débaucheront comme elles m'ont débauchée : je ne les vis pas plus tôt couler, que je me résolus d'abandonner mon ménage pour aller courir les champs avec elle, quoiqu'il n'y ait qu'onze

mois que je sois mariée à Thibaut, le fermier de son père, qui est le meilleur homme du monde, et de la meilleure humeur. Est-ce que ton maître sera plus rébarbatif que moi ?

BERTRAND.

Ventredienne! vous me feriez enrager. Estce que je ne savons pas bian ce que je savons ?

LUCINDE.

Fais-moi parler à ce jeune homme que tu dis qui est son fils; je le toucherai, je m'assure, et je ne doute point qu'il ne fasse quelque chose auprès de son père en notre faveur.

BERTRAND.

Eh bian! eh bian! ne v'là-t-il pas ? Palsanguoi! n'en dit bian vrai, qu'il n'y a rian de si dur que la tête d'une femme? Ne vous ai-je pas dit, cervelle ignorante, que ce fils est le tu autem du sujet pourquoi on reçoit ici les femmes comme un chien dans un jeu de quilles? que le père ne veut point que le fils en voie aucune? que le fils n'en connaît non plus que s'il n'y en avait point au monde, et qu'il ne sait pas seulement comment on les appelle? que le père, sottement, lui apprend tout cela; que le fils croit tout cela, sottement; et que.......... que........ Que diable! ne vous ai-je pas dit tout cela?

PERRETTE.

Eh bian! oui. D'où viant qu'il ne veut pas

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