Allez; & vous trouverez-là Bon nombre de ces oifeaux-là. Quoi qu'il en foit, le paon, chez la perdrix timide, Eut ordre, un beau matin, de ne plus revenir; Elle craignoit trop l'avenir. Quant au pauvre pigeon, dont toute l'éloquence Il fut trouvé fans contéquence, Et la perdrix fouffrit son affiduité. L'amant que l'on écoute eft fûr d'être goûté. La perdrix vit trop tard le moment périlleux. Ce n'est point l'amant orgueilleux, **** FABLE VI. La Linotte & la Fauvette. FElicitez-moi donc d'avoir fû me défendre D'un jeune moineau franc qui vouloient me charmer, A certaine linotte experte en l'art d'aimer. Car enfin, cet amant eft des plus redoutables; Qui n'ait, quoi qu'un peu fingulier, Et fes empreffemens auprès d'une maîtreffe, Offrit Offrit-elle jamais des traits plus féduisans ? Quand il jure qu'il nous adore, Lui-même n'eft-il pas adorable à nos yeux ? Quand il tait fon ardeur, pour en convaincre mieux ? Quel ennemi pour moi ! Que de périls enfemble! De tout temps à ma destinée ? Ne fuis-je pas bien fortunée, D'avoir paré les traits que l'Amour m'a lancés ? Eh! Ne fentez-vous pas, aveugle que vous êtes, Répondit la linotte, avec vivacité, Qu'en parlant d'un moineau, chéri dans ces retraites, Avec tant de chaleur & de légéreté, De fon calme trompeur, votre ame satisfaite, Sans que vous le fachiez, trahit la vérité, Et me prouve votre défaite ? I On diffimule envain un amoureux defir, Si l'on en parle avec plaifir: L'air, le gefte, le ton, tout en nous le dénotte; ******** FABLE V II. Le Ver luifant & le Vermiffeau. Dans un buiffon épais, pendant une nuit sombre, Un vermisseau giîtoit auprès d'un ver luisant, Qui, tout fier d'un éclat qu'il ne devoit qu'à l'ombre, Faifoit le petit fuffifant. Un reptile inconnu, près d'un ver de ma forte, Allons, mon ami, que l'on forte ; Ce qui fut dit d'un air & d'un ton imposant. Hé! Tout doux, compagnon : l'éclat qui te décore, Tu le dois à l'obfcurité, Répond le vermiffeau; redoute la clarté. Que de gens, au fiécle où nous fommes, Brillent à peu de frais, dans un fombre féjour, Qui feroient confondus parmi les autres hommes, S'ils ofoient paroître au grand jour ! FABLE VIII. Le Papillon & l'Immortelle. Chez la vieille immortelle, on raconte qu'un jour » Je ne fai trop en quelle année, Meffire papillon, en faisant sa tournée, La converfation de la fleur furannée, Pour adoucir leur destinée, La médifance fut donnée |