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Mais il eft fec!... Hélas! De ce tronc refpecté,
La féve ne s'est épuisée

Que pour te foutenir, pour me fortifier,
Et nous faire fructifier.

Depuis l'inftant qui nous vit naître,

lui?

Il a tout fait pour nous; qu'avons-nous fait pour C'eft, en le foutenant de mon mieux aujourd'hui, Que je veux m'efforcer du moins de reconnoître Son long & généreux appui.

Mais toi, crains de fouiller, par une indigne tache,
Des lierres de ce bois la gloire & le renom;
Imite leur conftance, ou renonce à ton nom.
Ma devise est ma loi : Je meurs où je m'attache.

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FABLE IX.

La jeune Villageoife & les Poiffons:
U Ne jeune villageoise,

Qui joignoit à tous les appas
De la plus aimable bourgeoife,

M

Une fimplicité qu'à la ville on n'a pas ;
Par une tendre rêverie,

Conduite dans une prairie

Que bordoit un étang, qu'habitoient maints poiffons, Pour s'amufer, voulut en prendre,

T

Et s'imagina les furprendre,

En leur difant quelques chanfons.

Elle favoit plus d'un air tendre.

Jeune fille en retient à force d'en entendre. Dans une belle bouche, hameçon dangereux, Non pour les brochetons, mais pour les amoureux.

La villageoife eut beau le tendre,

Les poiffons virent bien, quoique peuple peureux, Que de pareils filets n'étoient pas faits pour eux:

La belle fe lafla d'attendre.

Je fai, lui dit quelqu'un, qu'à vos accords touchans, » Nous cédons tous tant que nous fommes;

» Mais vous perdez ici votre peine & vos chants : » Les poissons ne font pas des hommes.

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FABLE X.

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L'Oifon, le Sanfonnet & le Merle.

A Vec le fanfonnet & compere l'oifon,
Le merle un jour fit liaison.

C'étoit-là des amis d'une fottife extrême;
Le merle les avoit choifis tels pour raison:

Que de gens d'efprit font de même,
Pour gagner davantage à la comparaison !

Il n'étoit bocage à la ronde,

Où fur leur cotterie, on ne raillât tout net;
L'oifon, le fanfonnet

Et le merle!.. C'étoit, comme on dit dans le monde
Trois têtes dans un feul bonnet.

L'oifon étoit tout au plus bête;

Mais du moins, fans fonger à fe faire de fête,

Il fe taifoit volontiers:

Le fanfonnet, aufli stupide

Et plus impertinent, étoit, de ces quartiers,
Le bavard le plus fat & le plus infipide.

Le merle, par dépit autant que par ennui,
Laiffa le fanfonnet, parleur impitoyable;
Et ce qui paroîtra, peut-être, moins croyable,
Garda l'oifon auprès de lui.

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L'autre, qui fe croyoit la perle
Des orateurs, murmura fort;

Mais fa vanité fit un inutile effort:

Voici la réponse du merle,

Le fot qui l'eft, fans fafte & de bonne amitié,
» N'excite en moi que la pitié ;
Mais j'évite celui, qui fourit quand il caufe,
» Et qui s'applaudit sur un mot,

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» Rien de plus ennuyeux qu'un fot, Qui veut être toute autre chofe,

FABLE XI.

Le Hibou.

UN hibou, de tels gens amaffent volontiers

Etoit favorifé des biens de la fortune.

Un jour que la difette étoit dans ces quartiers,
De cent pauvres oifeaux, la cohorte importune,
Affiéga du hibou le riche magafin,

Criant mifere à leur voifin;

Mais ce vieil Harpagon, faisant la fourde oreille, Les laiffa crier fans pitié.

Le ciel lui rendit la pareille`:

Le ciel, avec le pauvre, est toujours de moitié.

Jupiter irrité laiffa tomber la foudre

Sur l'arbre qui fervoit de grenier au hibou :
Tout fon bien fut réduit en poudré.

Par bonheur, il étoit pour lors hors de fon trou.

Par bonheur?... Je me trompe; en cette circonftance, Ce fut pour notre avare, un fupplice de plus

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