De paroître encor plus modefte; Mais notre œil en ce point ne vous reffembloit pas. I traitoit chaque jour, à ce que dit l'histoire, Tandis qu'aux libertés je déclare la guerre, » Lui difoit-il, d'un air moqueur, Et que rien ne réfifte à mon pouvoir vainqueur On t'oblige à ramper triftement fur la terre! Quoique foulée aux pieds, la mulle avoit du cœur » Dit-elle ; mais auffi je n'ai jamais appris » J'en conviens; cependant chaque chofe a fon prix » Et fi j'en crois mon horoscope, »Je puis avoir le fort de ce charmant foulier, La pantoufle, en effet, une nuit s'égara, Devant bons témoins déclara Que c'étoit pour la rendre à la propriétaire; La fit chercher, la rencontra; Plut; demanda la main; l'obtint, & cætera. Eh bien! S'écria l'œil, que je fois un maroufle, Que conclure de tout cela ? Que pour donner l'alarme à des ames rebelles, L'amour a plus d'un trait qui n'est pas attendu ; Et qu'un galant bien entendu, Ne doit rien méprifer de ce qui fert aux belles. FABLE X. L'Amour & le Chat. UN Amour qui venoit de häître Avec un petit chat qui n'étoit pas plus vieux, Qui les élevoit fous ses yeux ; Il s'amufoit de leurs gambades, De leurs fauts, de leurs jeux, de leurs caracolades ; Tour à tour il les agaçoit, Et dans fes bras les careffoit. Quelqu'un lui dit. Prenez y garde; Ce font-là joujoux dangereux :... On fe talt: le couple folâtre Croît; & le bon patron toujours les idolâtre. Cependant le danger s'augmentoit tous les jours; Ils devinrent fournois, j'ai voulu dire traîtres ; Du logis, en un mot, ils fe rendirent maîtres, Et l'on ne connut plus la patte de velours. Alors commencerent les plaintes Puis l'air férieux, puis les craintes ; Et cependant le maître encor les épargna. Savez-vous ce qu'il y gagna? L'Amour devenu grand lui tourna la cervelle, Et d'une façon fort cruelle, Le chat jufques au fang un jour l'égratigna. Ne livrons point nos cœurs à de vaines alarmes ; Gardons nous bien auffi de nous apprivoiser: On ne doit jamais s'amufer De ce qui peut un jour faire verfer des larmes, 水 FABLE XI. L'Etoile égarée. Au moment que la nuit étend fes fombres voiles, La plus petite des étoiles S'avifa follement de vouloir s'élever Jufqu'à la fphére la plus haute, Où l'astre le plus grand foit en droit d'arriver. Qu'elle perdit la tête & qu'elle fit le faut. On l'accufa de fuffifance; On en fit maint propos auffi fin que picquant; On n'eft jamais blâme de refter dans sa sphere; Et voilà pourquoi je préfere A l'éclat du grand jour le foin de l'éviter |