O temps! O mœurs ! Quelle indécence, S'écria l'âne! Eh! Quoi?... Chez votre majesté, Simbole du courage & de la dignité, On ofe, & même en fa présence, Jouer un caractére, à bon droit méprisé ! Sa majesté lionne entendoit raillerie : Ton opprobre me fait honneur. Critiquer la poltronnerie, C'est rendre hommage à la valeur. D'un Grondeur importun nous jouons la manie, Si Grichard, nous crioit holà! Troupe novice, Ma fable lui répond. La cenfure du vice Eft l'éloge de la vertu. *** ** FABLE XXI. La Douceur & la Modeftie. Lorfque pour orner la beauté, Le ciel eut raffemblé les graces, la jeuneffe, On affure, & l'on m'a conté, La douceur & la modeftie, Vinrent fe préfenter à la divinité. Queft-ce encor, dit quelqu'un?.. De chaque qualité, Renvoyons celles-ci... Je vous le défens bien, FABLE XXII. L'Ambaffadeur & la Mufette.* Chez un roi ? C'eft beaucoup... Pourquoi? J'ai vu la charmante Lifette, Avec la vielle même, aux cœurs donner la loi : Il trouva, fier de fa grandeur, Que c'étoit avilir le palais des monarques, La mufette & fes partifans: * Sujet imposé à l'auteur. En un mot, les envoyer paître. L'inftrument voulut s'expliquer: Hauffa le ton. Celui d'un homme d'importance, Je ne décide point du deftin des états, Aux amans maltraités les charmes de ma voix, Je crois que mon crédit, dans l'empire des belles, Eft-ce ainfi que tu m'apprécies Moi, qui d'un bel objet peux te rendre vainqueur; Avec l'efprit tu négocies, Et moi, je traite avec le cœur, ** FABLE XXIII. La Rofe & le Papillon. LEs fleurs blâmoient un jour entr'elles, Pour nous, autant en font nos belles: Dieu fait, à notre tour, fi nous en babillons! Recevoir les tributs d'une cour fi volage! Hé! Quoi! Toutes dans le bel âge, Nous ne pourrons jamais parvenir à fixer Hé! Doucement, mefdemoiselles, Répond un papillon qui fe rencontra-là, |