******************************* FABLE VII. L'Aigle & la Colombe. A monfieur DAMOURS, avocat au parlement T Andis qu'au milieu des éclairs, La reine des oifeaux, l'Aigle tant révérée, Vouloit donner des loix aux habitans des airs; Une cour, qui de l'aigle offenfa les regards. Quoi, j'aurois donc envain, dit-elle, Qui dans les cieux m'a fait monter! Ne pourai-je réduire en poudre Quiconque à mon pouvoir se permet d'attenter?... J Maître des autres dieux, c'est à toi d'éclater!... D'un femblable couroux Jupin ne fit que rire. L'autre du goût, du choix & de la volonté. Avec cet heureux avantage, Qu'elle étend fur les cœurs fa fouveraineté. La véritable royauté. Objets de nos defirs, & fouvent de nos larmes, Le fuprême pouvoir & le plus redoutable, ENVOI EN VOI. De cette fable, ami, tu m'as donné l'idée ; L'hommage t'en eft dû, reçois-le de mon cœur [ Ne ris plus de la nôtre avec un air moqueur ; FABLE VIII La Fauvette & le Hibou. D'Une jeune fauvette, un vieux & laid hibou Avoit rendu le cœur fenfible; Je ne fais comment, ni par où; Fier d'une fi belle conquête, D Et trouvoit même dans fa tête Il fe croit le phénix que l'on a tant chanté. Lui dit un moineau franc. D'où? Plaifante demande! Mais qu'il ne fait pas ton éloge. FABLE IX. L'Amour & la Raifon A Madame de T *** D'Un crédit étonnant, & d'un pouvoir étrange, La Raifon fe vantoit un jour, En présence d'un dieu qui fouvent la dérange ; Et ce dieu-là, c'étoit l'Amour. Mais, déesse, après tout, pourquoi tant de mistére › S'écria l'enfant de Cythere? Choififfez vous même un féjour Où puiffe s'exercer mon pouvoir & le vôtre : Elle méne l'amour chez un tendron novice Parce qu'il ignoroit le vice, Et non pour l'avoir combattu. Eh bien, dit la raison, connois-tu mon empire ? Ils vont chez un vieillard de goute tourmenté, Mais qui fe rend à la fageffe |